Les relations entre l'URSS et les États-Unis sont donc relativement tendues lorsque Cyrus Vance se rend à Moscou du 26 au 31 mars 1977. Dès leur première rencontre, Leonid Brejnev fait d'ailleurs remarquer à C. Vance qu'il considère la campagne engagée par J. Carter comme une ingérence dans les affaires intérieures soviétiques.

Finalement, les conversations ne s'acheminent pas vers des conclusions très nettes. Moscou repousse les propositions américaines relatives à la limitation des armements stratégiques. C. Vance n'en déclare pas moins que certains progrès ont été réalisés quant aux questions posées par la conclusion d'un nouvel accord SALT, et le président Carter juge, pour sa part, que les entretiens ont été « très utiles ». Cependant, le chef de la Maison-Blanche manifeste de nouveau, le 15 avril, son désir d'apaisement avec l'URSS : il déclare, au cours d'une conférence de presse, qu'il espère rencontrer Leonid Brejnev au cours de l'année, ne serait-ce que « pour faire connaissance ». Et Cyrus Vance déclare de son côté qu'avant de dénoncer les violations des droits de l'homme à l'étranger les États-Unis devraient d'abord se demander si leurs critiques ne risquent pas de faire empirer les choses, et il se dit favorable à une « position réaliste ».

Afrique

Tout au long de l'année, l'Afrique demeure à l'ordre du jour de la politique étrangère américaine. Le 2 août 1976, Henry Kissinger a déclaré solennellement que les risques de confrontation en Afrique australe augmentaient de jour en jour et qu'il convenait de stopper l'escalade de la guérilla dans les deux régions les plus explosives, la Rhodésie et la Namibie. Le secrétaire d'État de l'époque semble également préoccupé par la présence de milliers de soldats cubains en Angola.

Le continent noir est au centre des discussions que H. Kissinger a, le 5 août 1976, à Londres, avec le Premier ministre britannique James Callaghan. Le 4 septembre, à Zurich, le chef de la diplomatie américaine rencontre le Premier ministre d'Afrique du Sud, John Vorster. Puis il entreprend, à partir du 14, une longue tournée qui le mène en Tanzanie, en Zambie, à Pretoria (où il a un nouveau tête-à-tête avec J. Vorster) et s'entretient avec le Premier ministre rhodésien, Ian Smith, d'un plan élaboré par Washington et Londres, et qui doit conduire à l'établissement de la règle de la majorité noire à Salisbury après, une période de transition de deux ans. Mais, quatre mois plus tard, la nouvelle administration Carter est en place ; le 1er février 1977, Andrew Young, nouveau représentant des États-Unis à l'ONU, effectue en Afrique australe sa première tournée d'information. Pour leur part, W. Mondale et J. Vorster constatent les 19 et 20 mai, à Vienne, leur « désaccord fondamental et profond » sur l'évolution future de l'Afrique du Sud.

Dès son entrée en fonctions, Jimmy Carter s'élève publiquement contre la répression qui sévit en Ouganda « où il s'est passé des choses qui dégoûtent le monde civilisé ». Idi Amin Dada lance un défi au nouveau président en décidant de retenir en otages les 240 Américains qui vivent dans son pays. La crise entre Kampala et Washington va durer plusieurs jours, mais la diplomatie de Carter porte ses fruits : le 1er mars, Amin fait volte-face.

Brusquement, les relations avec l'Éthiopie se tendent. Mécontente de la décision de J. Carter de cesser toute aide militaire à Addis-Abeba, la junte au pouvoir ferme toutes les installations américaines du pays (à l'exception de l'ambassade) et expulse leur personnel.

À propos du conflit du Zaïre, Jimmy Carter affirme, le 22 avril, qu'il était « hautement improbable » qu'il recommande la fourniture à Kinshasa des chars promis par son prédécesseur : Gerald Ford avait fixé à 30 milliards de dollars l'aide militaire accordée au Zaïre au titre de l'année budgétaire 1978. Cette attitude de J. Carter est approuvée par la Chambre des représentants qui, le 2 mai, se prononce pour la diminution de moitié de ces crédits.

Cuba, Concorde, Europe

Le rétablissement de certains liens entre les États-Unis et Cuba se précise dans le courant d'avril. Un accord sur la délimitation des zones de pêche est signé, le 27, à La Havane, le premier depuis seize ans. Trois semaines plus tôt, une équipe de basket avait été reçue à Cuba, événement qui ne s'était pas produit depuis 1960. Washington annonce, le 3 juin, l'échange de diplomates entre les deux pays.