Composée d'environ 300 hommes, la force militaire française, détachée de la base ivoirienne de Port-Bouêt, est d'ailleurs invitée à quitter le territoire nigérien « dans les plus brefs délais », à la suite d'une demande faite le 16 mai par le Conseil militaire suprême des forces armées nigériennes auprès du gouvernement français.

Le 8 juin, un deuxième gouvernement provisoire est formé. Bien que comprenant quatre secrétaires d'État civils, il ne compte que des ministres militaires.

Tout donne à croire que les officiers putschistes n'ont pas l'intention de rejoindre leurs casernes, bien qu'ils aient proclamé à plusieurs reprises que leur seul souci était de « remettre de l'ordre dans la maison ».

Nigeria

Logos. 58 020 000. 63. 2 %.
Économie. PNB (69) 97. Production (69) : G 125. Énerg. (*71) : 59. C.E. (69) : 17 %.
Transports. (*71) : 963 M pass./km, 2 696 M t/km. (*71) : 68 000 + 44 000.  : 99 000 tjb. (*71) : 207 M pass./km.
Information. (70) : 21 quotidiens ; tirage global : *319 000. (71) : 1 500 000. (70) : 75 000. (71) : 87 000.
Santé. (70) : 2 683.
Éducation. Prim. : (69) 2 345 754. Sec. et techn. : (69) 222 547. Sup. : (68) 9 775.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Constitution de 1967. Président du Conseil militaire suprême : lieutenant-colonel Yakubu Gowon. Le Conseil exerce l'ensemble des pouvoirs.

Ouganda

Kampala. 10 460 000. 44. 2,7 %.
Économie. PNB (71) 139. Production (70) : G 137. Énerg. (*71) : 72. C.E. (71) : 17 %.
Transports. (70) : 29 100 + 14 000. (*71) : 239 M pass./km.
Information. (71) : 6 quotidiens ; tirage global : 78 000. (68) : *531 000. (71) : *15 000. (65) : 16 000 fauteuils ; fréquentation : 2 M. (71) : 34 000.
Santé. (70) : 1 065.
Éducation. (69). Prim. : 709 708. Sec. et techn. : 43 925. Sup. : 2 494.
Institutions. État fédéral indépendant le 9 octobre 1962. République proclamée le 9 octobre 1963. Constitution de 1966 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : général Idi Amin Dada, chef de la junte militaire qui renverse le président Milton Oboté le 15 janvier 1971.

Complot

Dans la nuit du samedi au dimanche 24 mars 1974, le général Charles Arube tente de s'emparer du pouvoir par la force. Les affrontements entre troupes rebelles et militaires restés fidèles au général Idi Amin Dada se déroulent au camp de Mulire, près de la capitale, et font de nombreux morts.

La version officielle des événements (la seule connue) est la suivante : les incidents sont dus à une fausse nouvelle selon laquelle des conjurés voulaient assassiner le chef de l'État. La police militaire, le bataillon mécanisé de Mulire, les élèves parachutistes auraient pris position aux points stratégiques de la capitale, tandis que l'officier supérieur, responsable de la propagation de cette fausse nouvelle, se suicidait et que ses complices fuyaient à l'étranger.

Il semble pourtant qu'il y ait bien eu complot antigouvernemental, en dépit des dénégations du général Idi Amin Dada.

Quinze jours avant les événements de Kampala, le chef de l'État s'était déchargé de toutes ses fonctions gouvernementales sur l'un de ses ministres pour consacrer la totalité de son temps à la réorganisation des forces armées, au sein desquelles se développait un sourd mécontentement.

Une épuration avait été entreprise dans les rangs des soldats appartenant aux tribus Lugbara, ethnie à majorité chrétienne, dont certains membres avaient tendance à critiquer trop vivement le chef de l'État qui, depuis sa conversion à l'islam, faisait du prosélytisme musulman. Déjà, en 1972, de véritables massacres avaient eu lieu dans les rangs des militaires appartenant à des tribus restées hostiles au président Idi Amin Dada.

Au début du mois de mars, le corps du lieutenant-colonel Michaël Odonga, de race Lugbara, avait été retrouvé dans les eaux du Nil. Ancien ambassadeur en Union soviétique, le lieutenant-colonel avait été contraint d'accepter quelques mois plus tôt le portefeuille de ministre des Affaires étrangères, laissé vacant par Wanume Kibedi. Parti volontairement en exil, disgracié pour insubordination en février, le lieutenant-colonel avait mystérieusement disparu, après avoir été démis de ses fonctions.