Afrique

Algérie

Alger. 15 270 000. 7. 3,5 %.
Économie. PNB (69) 288. Production (*71) : A (*71) 107. Énerg. (*71) : 492. C.E. (69) : 23 %.
Transports. (*71) : 1 097 M pass./km, 1 333 M t/km. (70) : 137 200 + 106 200. (*71) : 519 M pass./km.
Information. (70) : 4 quotidiens ; tirage global : 275 000. (70) : *700 000. (70) : *100 000. (70) : 184 000 fauteuils ; fréquentation : 89,3 M. (71) : 199 000.
Santé. (69) : 1 698. Mté inf. (65) : 86,3.
Éducation. (68). Prim. : 1 585 682. Sec. et techn. : 177 382. Sup. : 10 681.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962.
Constitution de 1963. Président du Conseil de la révolution et chef de l'exécutif : colonel Houari Boumediene, auteur du coup d'État qui renverse Ben Bella le 19 juin 1965.

Alger s'affirme sur le plan international

Douze ans après son indépendance, l'Algérie entend s'imposer comme l'un des principaux chefs de file des pays du tiers monde, et l'année 1973-74 est marquée par ses initiatives diplomatiques, par ses interventions dans le concert des nations et par ses nouvelles relations avec la France.

Après la Xe Foire internationale d'Alger, dont l'importance ne cesse de croître, s'ouvre, le 5 septembre 1973, la 4e Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays non alignés, réunissant quelque 80 participants. C'est l'occasion, pour le président Boumediene, de donner une nouvelle signification du non-alignement : s'engager à lutter pour que les pays pauvres ne le soient plus, se définir, en tant que pauvres, pour mieux combattre les nantis.

Succès

Même si les résultats de la conférence sont plus théoriques que pratiques, elle constitue un succès diplomatique pour l'Algérie et, à titre personnel, pour Houari Boumediene, nommé président en exercice des non-alignés. C'est à ce titre qu'il demandera une session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU sur les questions se rapportant à l'ensemble des matières premières. Sur le plan politique, il atteint là un triple but :
– contrer la conférence des pays consommateurs de pétrole organisée par les États-Unis ;
– freiner toute tentative visant à réduire le prix du pétrole ;
– réaffirmer la volonté des non-alignés d'être partie prenante dans les grandes affaires économiques internationales.

Il remporte un autre succès, lors du petit sommet arabe d'Alger au mois de février, avec l'appui que lui apportent les présidents Assad (Syrie), Sadate (Égypte) et le roi Fayçal (Arabie Saoudite). La décision est prise de ne pas lever l'embargo pétrolier tant qu'un accord ne sera pas intervenu entre la Syrie et Israël sur le désengagement militaire dans le Golan. Même après le cessez-le-feu, l'Algérie considérera qu'elle est encore dans la bataille, car les territoires arabes n'ont pas été évacués et rien n'a été réalisé quant aux droits du peuple palestinien. L'Algérie, néanmoins, se ralliera à la levée de l'embargo pétrolier décidé par l'OPAEP à Tripoli, le 18 mars 1974, mais à titre provisoire, insistant pour qu'un réexamen ait lieu le 1er juin à partir des éléments nouveaux qui confirmeront le caractère définitif de la nouvelle orientation américaine.

But

Réaliste et pragmatiste, le président Boumediene entreprend en février et mars 1974 une série de voyages : il se rend à Pékin, à Pyongyang, à Hanoi, et rencontre les membres du GRP sud-viêtnamien ; après un long entretien avec le président Nixon, il se rend à Cuba pour une visite officielle de cinq jours. Il poursuit un triple but :
– maintenir la cohésion du monde arabe ;
– favoriser le regroupement arabo-africain ;
– entretenir la concertation euro-arabe et euro-arabo-africaine ensuite.

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, se rend à Paris, où il rencontre le chef de l'État, le 10 juillet 1973 ; il s'entretient avec le Premier ministre de l'époque Pierre Messmer et avec son homologue français Michel Jobert. Les questions bilatérales sont examinées en vue de dégager les grandes orientations, et l'on tente de faire le point sur la situation internationale afin de rechercher les lignes de convergence. À la suite de cette visite, l'Algérie manifeste sa bonne volonté en accordant des autorisations de transfert pour les comptes n'excédant pas 10 000 dinars aux rapatriés français.