Devant le tribunal de Casablanca, 81 personnes sont poursuivies également sous l'inculpation d'atteinte à la sûreté de l'État. Parmi elles, Anis Balafrej, ancien élève de l'École centrale et fils de l'ancien ministre, qui se défend d'avoir incendié un arc de triomphe élevé pour une fête du trône et d'avoir lancé un cocktail Molotov sur un bâtiment des forces auxiliaires. Les accusés appartiennent à trois organisations clandestines de tendance marxiste-léniniste, à l'origine des grèves dans les universités et désireuses d'installer au Maroc un régime républicain. Vingt-huit peines d'emprisonnement sont prononcées et 14 acquittements.

Melks

Un autre chapitre douloureux marque cette année : celui de la marocanisation des terres melks. Il s'agit des terres achetées par des Français, quelques Espagnols et quelques Algériens, directement à des propriétaires marocains. 1 931 entreprises, couvrant 260 000 ha, sont concernées. Bien que le principe de la reprise des terres par les Marocains ait été retenu depuis quelque temps, la rapidité de son application surprend : les exploitants disposent d'un mois pour tout quitter après le passage de la commission marocaine de contrôle. Ils conservent, certes, la propriété de leurs récoltes de l'année, mais leur désarroi est d'autant plus grand que les négociations franco-marocaines n'aboutissent pas et qu'il n'existe pas d'inventaire contradictoire en vue de leur indemnisation. C'est surtout vers le gouvernement français qu'ils se tournent, en demandant à bénéficier de la loi de 1961 en faveur des rapatriés d'Algérie. Finalement, la négociation du 19 mars prévoit un règlement global et forfaitaire, sans toutefois qu'il soit tenu compte de la valeur des terres dans le montant de l'indemnisation.

Dans le cadre de la relance économique et sociale, Hassan II annonce, le 8 juillet 1973, que la propriété des deux tiers des actions des sucreries de Beni-Mellal et du Beth sera dévolue aux agriculteurs. Les ouvriers participeront aux bénéfices. Certaines fermes, propriétés d'État, seront exploitées avec le concours d'agriculteurs élus. Quant aux terres melks, elles seront gérées par les collectivités locales.

Aide

Les difficultés économiques que connaît le Maroc s'aggravent avec l'augmentation importante du prix de certaines denrées de première nécessité. Mais le triplement du prix des phosphates (la tonne passe de 14 à 42 dollars) doit lui apporter des devises. Des négociations financières franco-marocaines sont entreprises pour fixer notamment le montant de l'aide de la France (200 millions de francs) et trouver les mécanismes liant cette aide à l'indemnisation des agriculteurs français expropriés.

À Agadir, Hassan II reçoit les présidents Boumediene et Ould Daddah pour définir un plan d'action à l'égard du Sahara espagnol. La coopération entre le Maroc, l'Algérie et la Mauritanie est envisagée pour hâter la décolonisation.

Hassan II, le 25 mars 1974, procède à un important remaniement ministériel. Ahmed Osman reste cependant Premier ministre. Ce n'est pas le gouvernement d'ouverture souhaité par les partis, mais peut-être un gouvernement de transition.

La disparition d'Allal al Fasi, président de l'Istiqlal, affaiblit encore une opposition qui ne parvient pas à renouer le dialogue avec le pouvoir.

Île Maurice

Port-Louis. 830 000. 405. 2 %.
Économie. PNB (71) 256. Production (66) : G 99. Énerg. (*71) : 183. C.E. (71) : 31 %.
Transports. (*71) : 13 000 + 5 090.
Information. (69) : 9 quotidiens ; tirage global : 64 000. (71) : 122 000. (71) : 20 000. (69) : 70 000 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (71) : 19 000.
Santé. (71) : 211. Mté inf. (71) : 52.
Éducation. Prim. : (70) 150 402. Sec. et techn. : (69) *44 000. Sup. : (68) 178.
Institutions. État indépendant le 12 mars 1968. Constitution de 1967, amendée le 18 novembre 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Abdool Raman. Premier ministre : Mohamed Osman.

Mauritanie

Nouakchott. 1 230 000. 1. 2,2 %.
Économie. PNB (68) 171. Énerg. (*71) : 133. C.E. (68) : 38 %.
Transports. (70) : 6 248 M t/km. (69) : 4 200 + 5 000. (*71) : 72 M pass./km.
Information. (71) : *75 000. (71) : 1 000 fauteuils.
Santé. (70) : 68.
Éducation. (68). Prim. : 26 200. Sec. et techn. : 3 186.
Institutions. État indépendant le 28 novembre 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961 ; régime présidentiel. Président de la République et président du Conseil des ministres : Moktar Ould Daddah, réélu pour la troisième fois le 8 août 1971.

Niger

Niamey. 4 210 000. 3. 2,7 %.
Économie. PNB (69) 97. Énerg. (*71) : 22. C.E. (69) : 6 %.
Transports. (69) : 3 800 + *5 000. (*71) : 72 M pass./km.
Information. (71) : 1 quotidien ; tirage : 2 000. (71) : *150 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (71) : 4 000.
Santé. (69) : 69.
Éducation. (69). Prim. : 84 248. Sec. et techn. : 6 272.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Un coup d'État militaire, dirigé par le lieutenant-colonel Seyni Kountche, évince le président Diori Hamani, le 15 avril 1974. Le lieutenant-colonel Kountche devient chef de l'État avec le titre de président du Conseil militaire suprême.

Le coup d'état des militaires

Dans la nuit du 14 au 15 avril 1974, la ville de Niamey sert de cadre au vingt-cinquième coup d'État en Afrique noire. Diori Hamani, dont la femme est tuée, les armes à la main, alors qu'elle tentait de résister aux soldats venus l'arrêter, doit quitter le pouvoir.