On assiste enfin à une nouvelle offensive des constructeurs japonais.

Toyota et Datsun viennent d'établir des liens avec de nouveaux importateurs qui ont mis sur pied un réseau de concessionnaires. L'objectif des Japonais est cependant modeste : quelques milliers d'unités. La réévaluation du yen n'est pas pour simplifier leur tâche...

L'Alfasud en vedette à Turin

Ce 53e Salon s'ouvre dans un climat plus serein qu'en 1970. Selon une tradition bien établie, il met un terme à la série des manifestations européennes, avec toutefois un caractère moins international.

Cette sérénité se reflète dans la conférence de presse de Giovanni Agnelli la veille de l'ouverture de l'exposition. Ce dernier a souligné pourtant : « Si dans certains pays nous frôlons la saturation, il subsiste en théorie un grand marché pour la diffusion de l'automobile, les pays de l'Est, notamment, et ceux de l'Amérique latine semblant offrir un terrain fertile. » C'est après une large étude du marché portant aussi bien sur le type du véhicule que sur sa cylindrée, qu'Alfa Romeo a décidé du lancement de l'Alfa-sud. Elle rompt avec les techniques habituelles de la marque, puisque c'est une traction avant, la première construite par Alfa Romeo. Mais lorsqu'on veut mettre sur le marché une voiture capable de transporter quatre ou cinq personnes, de dimensions raisonnables (3,89 m), il n'y a pas plusieurs solutions. Cette équation qui s'est déjà posée à d'autres constructeurs a été résolue de la même façon ; c'est le cas de Citroën avec sa GS et cela suffit à expliquer les analogies entre les deux voitures.

L'Alfasud est équipée d'un moteur à quatre cylindres à plat refroidis par eau, d'une cylindrée de 1 186 cm3, d'une puissance de 73 ch permettant une vitesse de pointe de 155 km/h. Les livraisons ont commencé au printemps, les exportations n'étant pas prévues avant la fin de l'année. Les techniciens d'Alfa Romeo ont réalisé un véritable tour de force en menant de front, en moins de quatre ans, la construction d'une nouvelle usine et la voiture qui devait y être produite.

Si cette Alfasud est évidemment la vedette du Salon, il ne faut pas oublier Fiat : un coupé 128, dérivé de la berline, doté de deux moteurs (1 100 et 1 300) et offert en deux versions S et SL, cette dernière étant la plus luxueuse. Extérieurement, les coupés SL sont reconnaissables à leurs quatre projecteurs circulaires. Dans la version 1 300 SL, le nouveau coupé Fiat 128 pourrait bien constituer un concurrent non négligeable de la Renault 15 TL.

Voiture de rallyes

Turin occupe une position à part dans les Salons internationaux en raison de la place donnée aux carrossiers, bien décidés à garder leur suprématie mondiale. Dans ce domaine, Pininfarina — si discret en 1970 — reprend ses distances grâce à une Ferrari berlinette boxer (BB), magnifique voiture sportive à moteur central 12 cylindres à plat qui n'est autre que celui de la monoplace de formule 1.

Autre voiture remarquée : la Stratos Lancia, réalisée en collaboration très étroite avec Bertone. Cette Stratos HF a été étudiée spécialement pour la compétition, d'abord routière, et peut-être en circuit ultérieurement. C'est la première fois qu'un constructeur procède de la sorte en fonction de l'expérience acquise. La Stratos est à moteur central ; elle était exposée à Turin avec un moteur Dino 6 cylindres de 2,4 litres ; elle pourra recevoir, bien entendu, des moteurs Lancia, d'autant que la marque compte en fabriquer 500 exemplaires pour obtenir l'homologation en grand tourisme de série. C'est une initiative intéressante de Lancia et Bertone, qui ont conçu la véritable première voiture de rallyes.

Nouveautés de printemps

Les premiers mois de l'année 1972, avec ses nouveautés, démentent l'impression d'essoufflement des constructeurs apparue lors des Salons.

Le coup d'envoi est donné par Renault avec une voiture très attendue : la Renault 5. Jusqu'ici, la gamme française manquait d'une petite voiture agile et urbaine du genre de la mini Austin. La Renault 5 est-elle véritablement la voiture urbaine ?