La firme suédoise Volvo, déjà réputée dans le domaine de la sécurité, avait établi, un an auparavant, un cahier des charges dont 70 spécifications étaient identiques et même plus sévères que les normes ESV. En mars 1972, Volvo a présenté un véhicule expérimental construit suivant ces normes et baptisé VESC (voiture expérimentale de sécurité Volvo) ; 10 prototypes seront construits à des fins expérimentales.

La VESC se présente avec d'énormes pare-chocs montés sur amortisseurs ; le renforcement de l'habitacle, l'emploi de tôle épaisse se traduisent par une sérieuse augmentation de poids : la nouvelle Volvo pèse 1 450 kg. La VESC offre quatre places, une malle arrière réduite ; ses cotes sont de 5,22 m pour une largeur de 1,82 m. Ces aménagements se traduisent par une majoration de prix prévisible d'au minimum 30 % ; ils interdisent aussi de prévoir de petites voitures construites selon les mêmes normes.

Plusieurs idées nouvelles et originales ont été mises en application sur ce véhicule :
– repose-tête des sièges avant encastrés dans le capitonnage des dossiers ; on peut les escamoter. En cas de collision, ils sont éjectés automatiquement et servent de protège-tête pour les passagers avant, tout en améliorant la protection des passagers arrière ;
– le système de freinage exclut tout blocage de roue et conserve le pouvoir directeur des roues avant ;
– essuie-glace de projecteurs et de lunette arrière ;
– support moteur permettant à la boîte de vitesses et au moteur lui-même de passer sous le plancher en cas de choc frontal ;
– arceau de sécurité central et renfort de tous les longerons, qui ont été doublés ;
– verrouillages spéciaux des portes pour les assujettir fermement aux montants ;
– le pare-chocs avant peut reculer de 18 cm et le pare-chocs arrière de 9 cm. Le pare-chocs avant offre une protection efficace dans le cas de choc frontal contre un obstacle fixe à 16 km/h. Le pare-chocs arrière offre la même protection, à la même vitesse, en cas de choc de la part d'un objet mobile.

Les voitures expérimentales Volvo sont équipées du moteur 2 litres à injection électronique ; ce moteur va être amélioré pour satisfaire à la réglementation américaine sur les gaz d'échappement, qui entrera en vigueur en 1974. Le moteur et l'échappement comprendront un recyclage des gaz et un réacteur catalytique. Ce prototype Volvo est peut-être la voiture de demain.

Un pneu increvable

Une étape importante dans la technique du pneumatique s'ouvre le 28 février 1972 : Dunlop annonce la création d'un pneu révolutionnaire qui élimine les dangers de crevaison ou d'éclatement.

Ce pneu, baptisé à mobilité totale, permet à l'automobiliste de poursuivre sa route sur une distance pouvant atteindre 160 km à une vitesse de 80 km/h avec un ou plusieurs pneus à plat. Le vieux rêve du pneu increvable vient peut-être de se réaliser, du moins sous la forme de ce pneu qui crève en évitant les désagréments (et le danger) de la crevaison.

Son efficacité repose sur trois principes :
– Les talons et la jante sont conçus de telle manière que les talons demeurent en place ;
– L'élément indispensable est un lubrifiant dont la formule chimique est secrète. Contenu à l'intérieur du pneu, il obture la perforation et regonfle le pneu à une pression de 0,2/0,3 bar, grâce à la vapeur libérée lorsque le pneu roule à plat ;
– Enfin, le rapport entre la largeur du pneu et celle de la jante est primordial : la largeur de la jante ne représente que 60 % de la largeur de la bande.

Des expériences d'explosion artificiellement provoquée à 140 km/h, sur le circuit du Castellet, sont tout à fait probantes et démontrent que la stabilité ou la tenue de route ne sont pratiquement pas affectées.

Ce type de pneu devrait être commercialisé au cours de l'année 1973. Son prix sera plus élevé que celui d'un pneu normal et l'équipement d'une voiture avec quatre roues (jantes et pneus) coûterait de 10 à 30 % plus cher. Ce nouveau procédé constitue un pas important dans le domaine de la sécurité.

La bataille des transports : individuels ou collectifs

Le problème de la circulation dans les villes est avant tout une simple question d'arithmétique ; sa solution est introuvable dès l'instant que le contenu est nettement supérieur au contenant : dans ces conditions il est malaisé de faire circuler le fluide. Et le fluide, en l'occurrence, l'est de moins en moins... puisque c'est le flot des voitures.