Pas exactement, car elle mesure 3,50 m, soit quelque 50 cm de trop.

À cette constatation les responsables de la Régie opposent des arguments qui ne manquent pas de logique : « Nous avons pris en compte une hypothèse d'environnement basée sur trois paramètres :
– le développement des zones urbaines ;
– l'élargissement des zones périphériques ;
– la multiplicité des liaisons interurbaines.

Il est alors apparu que le problème de la voiture urbaine ne se posait pas dans le cadre étroit de la ville, mais plutôt dans celui de l'agglomération tout entière. Il fallait donc que le véhicule défini disposât de qualités de confort et d'habitabilité certaines, compte tenu du temps croissant qu'un citadin passe dans son automobile. » On pourrait ajouter que la voiture urbaine n'est pas mûre tant que ses utilisateurs désirent aussi faire de la route.

Renault, qui s'est fait le champion de la voiture utilitaire (R 4, R 6 et R 16), utilise une fois de plus une technique éprouvée : traction, hayon arrière, banquette rabattable, qui offrent à la fois un accès facile et un volume de charge important, mais deux portes latérales seulement. Il est sans doute préférable, compte tenu des dimensions de la voiture, d'offrir deux portes de bonne taille plutôt que quatre petites ; néanmoins, la Régie va ainsi à contre-courant des goûts de l'usager français, qui préfère les voitures à quatre portes. Mais ce qui est bon sur la mini britannique ou sur la Fiat 127 doit l'être également sur la voiture française.

La Renault 5 doit pouvoir répondre aux objectifs qui lui sont assignés : petite pour pouvoir se faufiler, mais suffisamment rapide et confortable pour effectuer des parcours routiers. Elle existe en deux versions mécaniques : avec un moteur de 782 cm3 pour la R 5 et avec le 956 cm3 pour la TL. Ce sont d'ailleurs des moteurs éprouvés, puisque le premier est celui qui a fait carrière sur la Dauphine en 850 cm3 et le second sur la Renault 8 en 1 300. Donc, sur ce plan, pas de craintes à avoir. La boîte est à quatre vitesses sur les deux modèles ; les freins à tambour sur la R 5 ; à disque à l'avant, à tambour à l'arrière sur la TL.

Opération élégance

À peu près à la même époque que Renault, les deux filiales européennes des géants américains General Motors et Ford apportent de sensibles modifications à certains de leurs modèles.

Opel présente des Rekord rénovées et parfaitement réussies sur le plan du dessin. Ces Rekord II sont finalement des grandes sœurs des Manta (cette similitude est particulièrement frappante dans la version coupé). L'objectif d'Opel était de réaliser avant tout « une automobile fonctionnelle » qui trouve sa place aussi bien à Turin, à New York qu'à Tokyo. Par rapport au modèle précédent, les lignes se sont adoucies, les surfaces vitrées agrandies. Elle existe en coupé, en berline, en break, en fourgonnette.

La mécanique dérive directement de celle des anciennes Rekord en deux cylindrées, 1700 et 1900 ; dans le premier cas 83 ch DIN, dans le second 97. Le freinage est assuré par des disques à l'avant, des tambours à l'arrière, avec le servofrein monté antérieurement sur la Rekord sprint, qui réduit la pression nécessaire sur la pédale.

La Rekord II est une voiture spacieuse, confortable, élégante, avec un coffre d'un tiers de mètre cube.

Opel a également rénové ses Commodore exposées pour la 1re fois au Salon de Genève. La carrosserie de ces modèles est sensiblement modifiée et rappelle celle de la Rekord II en plus grand. Si bien qu'à partir de l'Ascona toutes les Opel ont un air de famille. Deux moteurs 6 cylindres : le 2,5 l, qui développe 115 ch dans la version normale et 130 ch dans la version GS. Le moteur 2,8 l, à injection, est réservé à la version GSE apparue quelques mois plus tard, après les vacances. Cette dernière dispose de 10 chevaux supplémentaires. Ces Commodore rénovées existent en berline 4 portes et en coupé.

Lorsqu'Opel bouge, Ford ne peut rester immobile. Au début de mars 1972, une nouvelle série, baptisée Consul-Granada, remplace les 17 M, 20 M et 26 M. Comme pour la Capri, le nouveau modèle est construit à la fois en Grande-Bretagne et en Allemagne fédérale. Même constatation que pour les Opel : cette nouvelle série est nettement plus élégante que la précédente ; à une époque où la ligne joue un rôle prédominant dans l'achat d'une voiture, c'est un atout.