Certains indices relevés en Éthiopie et en Angola tendraient à montrer que le phénomène s'est étendu à une grande partie du continent. Par contre, l'Afrique du Nord et la région de l'Atlas semblent y échapper. Il reste à réexaminer la géologie des grands boucliers continentaux et à étudier de façon plus précise les témoignages de l'Afrique elle-même sous cet angle entièrement nouveau.

Offensive contre les avalanches

Cinquante-deux postes d'observation — trente-trois dans les Alpes et dix-neuf dans les Pyrénées — procèdent régulièrement, depuis le 15 décembre 1971, à des mesures caractérisant divers paramètres météorologiques et nivologiques. La vitesse et la direction du vent, la visibilité, la nébulosité, la température et l'humidité de l'air, la température de la surface de la neige et, le cas échéant, les précipitations et la hauteur de la neige tombée pendant les vingt-quatre heures précédentes sont communiquées, tous les jours, à 8 h et à 13 h, au Centre d'études de la neige de la Météorologie nationale à Saint-Martin-d'Hères (près de Grenoble) pour les Alpes et au bureau de la Météorologie nationale de Toulouse-Blagnac pour les Pyrénées.

L'observateur transmet également, selon des critères précis, une description de la surface neigeuse et des avalanches éventuelles, ainsi que son opinion sur les risques d'avalanches dans sa station. Une fois par semaine, une étude détaillée de toute l'épaisseur du manteau neigeux est envoyée à Saint-Martin-d'Hères.

Le laboratoire de la neige

Ce sont les jeux Olympiques de Grenoble qui, en 1968, ont donné à la Météorologie nationale l'occasion d'organiser un embryon de réseau permettant de prévoir l'état de la neige. En 1970, la catastrophe de Val-d'Isère, avec ses 39 morts (Journal de l'année 1969-70), a entraîné l'extension de ce réseau. Grâce aux renseignements qu'il reçoit de 52 stations de sports d'hiver, le Centre d'études de la neige est maintenant en mesure de diffuser, à l'attention des responsables de la sécurité des stations, un bulletin sur les risques d'avalanches.

La Météorologie nationale n'a toutefois pas attendu 1968 pour s'intéresser à la neige. Elle possède depuis 1959 avec le ministère de l'Agriculture (d'abord le département de restauration des terrains en montagne, maintenant la division Nivologique du CERAFER) et l'EDF, au col de Portes (au-dessus de Grenoble), un laboratoire pour l'étude de la neige. Depuis treize ans, des recherches théoriques sont menées sur révolution des différentes couches du manteau neigeux. À ces travaux collaborent les chercheurs du Laboratoire de glaciologie du CNRS (à Grenoble) et ceux du Laboratoire d'applications spéciales de la physique du Centre d'études nucléaires de Grenoble.

Protéger et prévoir

Les bulletins de risques d'avalanches diffusés par la Météorologie nationale sont destinés à assurer la sécurité des skieurs. Il faut aussi songer à protéger les installations fixes, qu'elles soient fréquentées par de nombreuses personnes ou qu'elles représentent une valeur économique importante. Pour les installations déjà existantes, on est réduit à entreprendre des travaux de protection fort coûteux : banquettes, râteliers... que des études menées à Chamechaude (au-dessus du col de Porte) par la division nivologie du CERAFER cherchent d'ailleurs à améliorer.

Pour les réalisations futures, il faut arriver à connaître avec précision les zones exposées aux avalanches, à prévoir très exactement les parcours des coulées et les lignes d'arrivée des avalanches. L'Institut géographique national s'y emploie en dressant pour le CERAFER ses cartes de localisation probable des avalanches. Sa méthode : examiner pendant l'hiver les photos aériennes prises en été, étudier sur le terrain pendant l'été les traces des avalanches hivernales. Ces études sur le terrain sont menées en collaboration étroite avec les spécialistes du CERAFER et ceux de l'Office des forêts.

Océanographie

La conquête des profondeurs marines

Avec Physalie VI, un nouveau record de plongée profonde a été battu : deux hommes, Patrice Chemin et Robert Gauret, ont atteint la profondeur fictive de 610 m le 24 mai 1972 dans les installations hyperbares de la COMEX (Compagnie maritime d'expertises) à Marseille, dépassant ainsi largement les 520 m atteints, toujours à la COMEX, le 19 novembre 1970, pendant l'expérience Physalie V (Journal de l'année 1970-71). Comme Physalie V, Physalie VI n'avait pas pour but de battre un record, mais d'explorer avec prudence les possibilités de la plongée humaine dans le cadre d'un contrat passé entre la COMEX et le CNEXO (Centre national pour l'exploitation des océans).