Un autre véhicule utilisant le coussin d'air de l'ingénieur Bertin a reçu, en 1971, le feu vert des pouvoirs publics... et leur soutien matériel. La Sedam va entamer la construction de naviplanes de grandes dimensions, qui concurrenceront les Hovercraft anglais.

Transports de l'an 2000

Ainsi a-t-on vu, ces derniers mois, s'affirmer les transports de l'an 2000. Sous des formes multiples, car la recherche foisonne dans toutes les directions et complique le choix des responsables : faut-il favoriser Concorde ou l'Airbus, le naviplane ou le porte-containers classique, la voiture électrique ou l'Urba ?

Au niveau de la masse des usagers, le problème se pose sans doute en termes différents. En reliant Paris à Toulouse, via l'océan, par un vol de soixante-quinze minutes, G. Pompidou a dû faire rêver un certain nombre de Bretons, enclavés dans leur région, et de banlieusards parisiens qui mettent davantage de temps pour gagner, chèque matin, le lieu de leur travail.

Distribution

Résultats médiocres

L'année 1970-71 peut se caractériser d'un mot pour l'ensemble du commerce : médiocre.

Médiocre pour les petits commerçants, qui continuent à remâcher leur rancœur et à assister aux réunions que Gérard Nicoud, le leader du CID-UNATI (le groupement le plus remuant de la contestation commerçante), tient au gré des étapes de ses tours de France successifs. La politique mesurée des pouvoirs publics en faveur des petits commerçants (baisse des taux de TVA, projet de réforme de la patente, freinage discret des ouvertures de magasins de grandes surfaces, nouvelle réglementation de la concurrence, moins favorable que la circulaire Fontanet aux casseurs de prix, création d'une taxe de 20 F par m2 de surface des nouveaux magasins pour financer une aide aux commerçants âgés) n'a pas suffi à éviter toute agitation ; mais celle-ci n'a rien eu de comparable avec les soulèvements et les émeutes de l'année précédente (Journal de l'année 1969-70).

On a pu croire un moment que les fidèles de G. Nicoud allaient porter la revendication au cœur même des chambres de commerce : ce mouvement et ses homologues ont présenté des listes en novembre 1970, lors du renouvellement de la moitié des membres des assemblées consulaires, dans l'ensemble des 152 chambres de commerce et d'industrie. Mais ces listes, pour la plupart, n'ont été élues qu'au second tour, avec des pourcentages d'abstention de 40 à 85 % des inscrits, malgré la possibilité donnée pour la première fois aux électeurs de voter par correspondance. Au total, les tenants du petit commerce revendicatif n'occupent guère que 10 % des sièges des chambres de commerce et d'industrie.

Deuxième âge

Médiocre pour les magasins de grande surface : les supermarchés (de 400 à 2 500 m2 de surface de vente en libre service) sont les premiers à souffrir de l'ouverture des hypermarchés (plus de 2 500 m2). Quant à ceux-ci, l'époque dorée où il suffisait d'acheter un champ de betteraves et d'y bâtir un hangar à vendre pour faire fortune semble révolue. Le deuxième âge des hypermarchés commence.

Les implantations anarchiques et trop nombreuses de nouveaux magasins à la périphérie de villes d'importance moyenne rendent la concurrence acharnée et certains de ceux qui se sont un peu hâtivement lancés dans l'aventure découvrent que la gestion de ces géants est un métier difficile, où le moindre faux pas coûte cher.

Médiocre pour la vente par correspondance : le chiffre d'affaires de la Redoute (le premier de la profession, avec 925 millions de francs en 1970) ne s'est accru que de 8 % par rapport à l'année précédente, alors que les responsables de la firme avaient prévu une augmentation globale de 20 %. Une telle croissance est, en effet, jugée nécessaire pour compenser l'augmentation des prix (que ne reflètent pas des catalogues établis pour dix-huit mois).

Ce marasme serait dû, selon les professionnels, à la politique gouvernementale de réduction de crédit, aux réticences des femmes envers la mode maxi et aux nombreuses grèves des PTT, dont les firmes de vente par correspondance sont étroitement tributaires.