D'une manière générale, la répression est sévère. Le 31 décembre 1970, un tribunal militaire condamne à la réclusion perpétuelle 3 étudiants accusés « d'atteintes à la sécurité intérieure et extérieure de l'État ». Le 17 mars, 13 guérilleros condamnés au cours d'un procès à huis clos devant un tribunal militaire sont exécutés. Le 4 avril, 50 nouvelles arrestations sont opérées en rapport avec ce groupe de guérilleros qui opérait dans les provinces du Guilan et de Mazanderan. À la mi-juin, on apprenait que 7 parmi ces derniers venaient d'être condamnés à mort.

Israël

2 889 000. 141. 2,9 %.
Économie. PNB (68) 1 459. Production (66) : A 8 % + I 32 % + S 60 %. Énerg. (*68) : 2 014. C.E. (68) : 15 %.
Transports. (*68) : 349 M pass./km, 383 M t/km. (*68) : 112 600 + 53 600. : 769 000 tjb. (*68) : 2 224 983 000 pass./km.
Information. (66) : 25 quotidiens ; tirage global : 494 000 pour 20 quotidiens. (67) : 774 000. (67) : 26 000. (66) : 201 000 fauteuils ; fréquentation : 57,5 M. (68) : 419 118.
Santé (67). 6 312. Mté inf. (68) : 24,8.
Éducation (66). Prim. : 450 359. Sec. et techn. : 118 539. Sup. : 39 126.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de constitution. Président de la République : Zalman Shazar, réélu le 26 mars 1968. Premier ministre : Mme Golda Meir.

Légers progrès

Malgré certains problèmes et conflits de tous ordres, Israël traverse une période relativement satisfaisante. L'immigration, pratiquement stable par rapport à 1969, fournit au pays une forte proportion de membres de professions libérales, d'universitaires et de techniciens. Un quart environ des nouveaux arrivants sont originaires des Amériques. Les immigrants investissent au cours de l'année quelque 30 millions de livres israéliennes (environ 10 millions de dollars). Au cours des premiers mois de 1971, plusieurs milliers de juifs soviétiques s'installent dans l'État juif.

Certains aspects de l'économie sont, de même, positifs en 1970. Le tourisme enregistre un chiffre record avec plus de 400 000 visiteurs (dont 10 % d'Arabes), qui rapportent au pays plus de 100 millions de dollars. Les investissements sont en hausse (11 % par rapport à 1969), ainsi que le produit national brut (environ 7 % en valeur constante) et la consommation courante (près de 1 %). En revanche, le déficit de la balance commerciale s'aggrave : 1 300 millions de dollars (contre 595 millions en 1969), les achats d'armement à l'étranger coûtent à l'État 825 millions de dollars (484 millions en 1969) ; la balance des paiements accuse un déficit de 1 220 millions de dollars. Le montant de la dette extérieure, qui atteint 2 660 millions de dollars, est, par habitant, le plus élevé du monde. La dette extérieure, indique le ministre des Finances en avril 1971, doublera avant 1976.

Malgré tout, Pinhas Sapir se déclare optimiste. Passant outre aux recommandations d'un groupe important d'économistes qui, en juin 1970, préconisaient la dévaluation de la monnaie (v. Journal de l'année 1969-70), il a réussi, par une série de mesures moins draconiennes, à stabiliser la situation financière. Grâce aux dons de la Diaspora, à la vente des bons d'État à l'étranger et à divers emprunts contractés à moyen et à long terme, l'afflux de capitaux — quelque 1 300 millions de dollars — contribue à renflouer les réserves de l'État en devises (qui demeurent, cependant, en deçà de la cote d'alerte de 500 millions de dollars).

Sapir tente de réduire le déficit de la balance commerciale en imposant une surtaxe de 20 % sur de nombreux produits importés et en octroyant des primes à l'exportation. Le plan quinquennal, mis au point au printemps de 1971, prévoit que les exportations industrielles doubleront avant 1975. D'ici là, Israël espère développer suffisamment ses industries d'armement pour réduire sérieusement ses importations de matériel de guerre. Yeshiahou Lavi, directeur général du ministère de la Défense, devait révéler à ce propos, le 26 juin 1971, que la production d'armement, qui était de l'ordre de 85 millions de dollars à la veille de la guerre des Six-Jours, en 1967, représentait, en 1971, 370 millions de dollars. Avant 1975, elle doit atteindre, a-t-il ajouté, le chiffre de 800 millions de dollars.