Des dissensions au sein même du Baas conduisent à la destitution, le 15 octobre 1970, du vice-président de la République, le général Hardan El-Takriti. Exilé à l'étranger, il est assassiné en plein jour, au Koweit, le 30 mars, dans des circonstances qui n'ont pas été élucidées. Ses quatre agresseurs parviennent à s'échapper.

En politique étrangère, le parti baas demeure fidèle à la ligne qu'il s'était fixée lors de son avènement au pouvoir. Son rejet de toute solution pacifique du problème palestinien conduit à une vive tension avec la RAU, en juillet 1970, après l'acceptation du plan Rogers par Nasser.

Modération

Mais l'avènement au pouvoir d'Anouar El-Sadate contribue à normaliser les rapports entre les deux pays. D'autant plus aisément que l'Irak, dès le début de la guerre civile en Jordanie en septembre 1970, modère considérablement son attitude à l'égard des organisations palestiniennes.

Les relations irako-soviétiques demeurent bonnes, malgré un malaise passager durant l'été 1970. Le 26 juillet, en effet, la Pravda qualifie d'absurde le refus de Bagdad d'envisager un règlement pacifique au Proche-Orient et condamne « la position négative des dirigeants irakiens (qui) ne contribuent nullement ainsi à la lutte efficace contre les forces d'agression impérialistes et sionistes ».

Cependant, la coopération entre les deux pays se développe dans tous les domaines et le 8 avril 1971, Moscou accorde à Bagdad un prêt de 200 millions de roubles.

Iran

28 662 000. 17. 3 %.
Économie. PNB (68) 295. Production (67) : A 22 % + I 37 % + S 41 %. Énerg. (*68) : 478.
Transports. (*68) : 1 447 M pass./km, 2 225 M t/km. (*68) : 180 400 + 57 900. (*68) : 469 056 000 pass./km.
Information. (61) : 27 quotidiens ; tirage global : 312 000. (68) : 2 500 000. (68) : *200 000. (68) : 250 300.
Santé (67). 6 889.
Éducation (67). Prim. : 2 575 537. Sec. et techn. : 696 991. Sup. : 58 774.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1906. Souverain : Mohammed Reza Pahlavi, depuis l'abdication de son père en 1941. Premier ministre : Amir Abbas Hoveyda.

Le pétrole

Le gouvernement de Amir Abbas Hoveyda enregistre des succès indéniables dans les domaines diplomatique et économique. Les vigoureuses interventions du chah dans la négociation pétrolière contribuent à assurer à l'Iran une appréciable augmentation de revenus : 515 millions de dollars pour l'année fiscale 1971-72, portant ainsi à 1 500 millions de dollars environ la somme que verseraient les compagnies occidentales à Téhéran en redevances et en impôts.

Dès le 6 octobre 1970, dans le discours du trône, le chah a lancé un sévère avertissement au consortium des compagnies pétrolières : « Si l'Iran, déclarait-il, n'arrive pas à assurer ses intérêts dans le domaine pétrolier, il serait obligé de le faire par la voie d'une législation particulière. » Il laisse entendre que Téhéran pourrait s'adjuger une partie des concessions exploitées par le consortium. Le 24 janvier 1971, le souverain s'engage davantage. Au cours d'une conférence de presse (la première qu'il tient depuis douze ans) il lance une attaque d une rare violence contre le cartel, qualifiant ses prétentions de « comiques », l'accusant implicitement d'intriguer pour briser le front des pays producteurs du golfe Persique, d'être au service de « l'impérialisme industriel » et du « néo-colonialisme ». En conclusion, le chah menace de suivre les maximalistes s'il n'obtenait pas satisfaction. Peu après, l'Iran (en compagnie de huit autres membres de l'OPEP) agite la menace de l'embargo.

Le réajustement des redevances permet au gouvernement de Téhéran de présenter en février un budget en augmentation de 22 % et de consacrer 80 % de ses revenus aux projets de développement, notamment dans le domaine agricole. Les réalisations à cet égard sont appréciables. Déjà, le 21 octobre, le roi avait inauguré à 90 km de Téhéran le barrage de Chah Abbas Kabir, construit par des entreprises françaises. Le barrage sert à irriguer 70 000 ha de terres et à fournir de l'énergie électrique. Une semaine plus tard, le 28 octobre, le chah inaugurait, en compagnie du chef de l'État soviétique Podgorny, le gazoduc géant qui relie les champs pétrolifères du sud à la Transcaucasie soviétique.