Le refus intransigeant du président Jorge Pacheco Areco entraîne le meurtre du policier américain. La fermeté du président — diversement appréciée par l'opinion — et la répression qui s'abat sur la capitale n'empêchent pas les Tupamaros de reprendre leurs opérations, le plus souvent très spectaculaires : attaques et occupations de stations de radio et de télévision, attentats à la bombe, contre les sièges de grandes compagnies nord-américaines notamment, hold-up de banques, dont l'un rapporte 33 millions de francs aux révolutionnaires.

Malgré une censure draconienne qui interdit aux journaux de nommer les Tupamaros, les exploits des « sans-nom » sont connus dans le pays. Les rebelles semblent trouver dans la population (et parfois jusque dans l'Administration) un appui considérable.

Les raisons de mécontentement ne manquent pas. L'inflation, le blocage des salaires, la diminution du pouvoir d'achat sont durement ressentis par la majorité des travailleurs. Des grèves générales répétées et des manifestations d'opposition, qui ne se situent pas toujours à gauche, traduisent un malaise politique profond.

Élections

Dans la perspective des élections présidentielles de novembre 1971 (auxquelles le président Pacheco ne pourrait pas se présenter, à moins de modifications constitutionnelles), diverses formations de gauche tentent d'opérer un regroupement avec le soutien réservé des Tupamaros. Si elles y parviennent, elles pourraient proposer une alternative au bipartisme traditionnel. Mais dans le climat de crise que connaît l'Uruguay, certains observateurs se demandent si la date de ces élections ne sera pas retardée.

Venezuela

10 399 000. 11. 3,5 %.
Économie. PNB (68) 944. Production (63) : A 8 % + I 43 % + S 49 %. Énerg. (*68) : 2 543. C.E. (68) : 31 %.
Transports. (67) : 39 M pass./km, 17 M t/km. (*68) : 482 000 + 197 100.  : 369 000 tjb. (*68) : 952 338 000 pass./km.
Information. (67) : 34 quotidiens ; tirage : 584 000 pour 20 quotidiens. (68) : *1 680 000. (68) : *700 000. (68) : 345 704.
Santé (67). 7 951.
Éducation (67). Prim. : 1 550 190. Sec. et techn. : 356 699. Sup. : 58 747.
Institutions. Etal fédéral. République présidentielle. Constitution de 1961. Président et chef de l'exécutif : Rafael Caldera, élu le 9 décembre 1968 ; succède à Raùl Leoni.

Pétrole

Engagé depuis dix ans dans la bataille pétrolière aux côtés de ses partenaires de l'OPEP, le Venezuela sort en grand vainqueur du conflit qui oppose en février 1971 les pays producteurs et les compagnies internationales.

En décembre 1970, les membres de l'OPEP, réunis à Caracas, fixaient à 55 % le taux minimal de l'impôt payé par les compagnies (il oscillait entre 20 et 52 %) ; le Venezuela, pour sa part, le portait au taux uniforme de 60 %, mais les prix restaient bloqués par la concurrence des pays arabes, qui maintenaient des prix très bas. Après l'accord de Téhéran, l'augmentation générale fait disparaître cette contrainte ; le 8 mars, pour la première fois, Caracas fixe unilatéralement ses prix de vente : on évalue le supplément de recettes qui devrait en résulter à 380 millions de dollars.

Le 18 juin, la Chambre adopte une loi sur la nationalisation des compagnies pétrolières, dans un délai de trois ans ; en 1974, le pays pourrait contrôler 80 % de ses richesses pétrolières.

Université

La conjoncture est peu propice à l'action révolutionnaire et les partis d'opposition se taisent. Mais le président Caldera doit faire face à la colère des étudiants : une loi votée en septembre 1970, qui limite l'autonomie universitaire, déclenche des réactions violentes : l'université est fermée en octobre et les incidents se multiplieront les mois suivants, particulièrement violents en mai et en juin.