L'empereur Haïlé Sélassié doit faire face à la fois à des difficultés internes et à des mouvements irrédentistes qui se produisent dans les marches de l'Empire.

En novembre, un attentat fait 30 blessés dans un cinéma d'Addis-Abeba, et, quelques jours plus tard, le général Tadesse Biru est arrêté sans que l'on puisse établir avec certitude une relation entre cette arrestation et l'acte terroriste. En avril 1967, de violentes manifestations se déroulent dans l'enceinte de l'université d'Addis-Abeba et nécessitent l'intervention de la police.

En Érythrée, ancienne colonie italienne annexée à l'Éthiopie en novembre 1962, l'activité de guérilleros appartenant au Front de libération de l'Érythrée fixe sur place une partie des troupes éthiopiennes. Se rendant en janvier à Asmara, l'empereur dénonce à cette occasion les menées subversives de l'étranger, mettant en cause, sans les nommer, les pays arabes qui soutiennent le Front de libération.

Dans l'Ogaden, province frontalière de la République somalie, peuplée de tribus somalies que le gouvernement de Mogadiscio veut rassembler sous son autorité, de violents combats opposent périodiquement l'armée éthiopienne à des irréguliers somalis. Le soutien accordé par l'Union soviétique et la Chine communiste à la République somalie inquiète l'empereur, qui bénéficie cependant d'une aide militaire américaine considérable. En mars 1967, il se rend en visite officielle à Moscou.

L'évolution de la Côte française des Somalis, dont la République somalie revendique le territoire, préoccupe également le souverain d'Éthiopie. Il s'entretient de cette question avec le général de Gaulle en août 1966, lors de la visite officielle effectuée par ce dernier, et en octobre à l'occasion d'une visite qu'il rend lui-même à Paris au chef de l'État français.

Gabon

(61) : 448 564. 2. 1,6 %. Consomm. énergie : 196 kg e.c.
Transports. Parc autos : 3 200 + 5 800.
Information. Récepteurs radio : 35 000. Téléviseurs : 300. Cinéma (60) : 3 salles. Postes téléphone : 3 000.
Santé. 79 médecins.
Éducation (62) : Prim. : 61 332. Sec. et techn. : 3 806. Sup. : 52.
Institutions. État indépendant le 17 août 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961, révisée en 1967 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Léon Mba, réélu le 19 mars 1967. Le vice-président est désormais élu (Albert Bongo). L'opposition n'ayant présenté aucun candidat aux élections générales du 19 mars, les 47 députés du BDG (Bloc démocratique gabonais), parti gouvernemental, recueillent 99 % des suffrages exprimés. C'est à Paris, en avril, que le président et le vice-président ont prêté serment à la Constitution ; Léon Mba, gravement malade, y est en traitement depuis l'automne 1966.

Gambie

(63) : 315 486. 29. 2,4 %. Consomm. énergie : 31 kg e.c.
Transports. Parc autos : 1 000 + 700.
Information. Journaux (59) : 1 quotidien ; tirage : 1 500. Récepteurs radio (*63) : 30 000.
Santé (62). 17 médecins.
Éducation. Prim. 10 517. Sec. et techn. : 2 930.
Institutions. État indépendant le 18 février 1965. Constitution de 1963. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir John Paul. Premier ministre David K. Jawara. Le Parti progressiste du peuple, parti gouvernemental, détient 24 sièges sur 32 à l'Assemblée.

Ghana

(60) : 6 726 815. 32. 2,7 %. Consomm. énergie : 120 kg e.c.
Transports. Rail : 392 M pass./km, 353 M t/km. Parc autos : 27 400 + 17 000. Aviat. civ. : 117 098 000 pass./km.
Information. Journaux : 3 quotidiens ; tirage global : 240 000. Récepteurs radio : 555 000. Téléviseurs : *500. Cinéma 143 salles, fréquentation : 11 818 000. Postes téléphone : 32 511.
Santé (62). 595 médecins.
Éducation (63). Prim. : 927 489. Sec. et techn. : 265 903. Sup. : 3 008.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. République proclamée le 1er juillet 1960. Président du Conseil de libération nationale : général J. A. Ankrah, depuis le coup d'État du 24 février 1966 qui renverse Nkrumah. Constitution en préparation. Le Conseil exerce collégialement l'ensemble des pouvoirs.

La situation demeure instable

Au pouvoir depuis février 1966, le Conseil national de libération, présidé par le général Ankrah, craint les tentatives de subversion que l'ancien président Kwame Nkrumah (réfugié en Guinée, où Sékou Touré lui a offert la « co-présidence » de l'État guinéen) affirme vouloir mener contre les militaires qui l'ont évincé.