Des heurts violents marquent les derniers mois de l'année 1966 entre partisans et adversaires de la légalisation du parti communiste soudanais.

Saddik el-Mahdi, qui a succédé à Mohammed Maghoub, est Premier ministre depuis juillet. En décembre, le gouvernement de Khartoum affirme avoir déjoué un coup d'État et fait procéder à l'arrestation des dirigeants communistes, accusés de sédition militaire. Ces dirigeants sont relâchés en janvier, et le secrétaire général de la CGT soudanaise accuse le Premier ministre d'avoir organisé un simulacre de complot. Le 16 mai 1967, Saddik el-Mahdi cède le poste de Premier ministre à Mohammed Maghoub.

Maghoub, après son élection, avait exprimé sa volonté de renforcer les relations entre Khartoum et les pays arabes. Lors du conflit palestinien, en juin, le Soudan fait cause commune avec la RAU et, après l'arrêt des combats, se déclare décidé à continuer la lutte.

Le gouvernement, qui continue de faire face à la rébellion des provinces méridionales, peuplées de Noirs, organise en mars 1967 des élections dans ces provinces. Cette consultation électorale constitue un succès pour le parti gouvernemental, l'OUMMA.

Tanzanie

10 325 000. 69. 1,9 %. Consomm. énergie : 52 kg e. c.
Transport. Parc autos : 32 700 + 10 100.
Information. Journaux (62) : 7 quotidiens ; tirage global : 31 000. Récepteurs radio (62) : 36 000. Cinéma (62) : 51 salles, fréquentation (*60) : 5 090 000. Postes téléphone : 21 039.
Santé (61). 505 médecins.
Éducation (61). Prim. : 545 958. Sec. et techn. : 27 977. Sup. : 14.
Institutions. République de Tanzanie, proclamée le 29 octobre 1964 (Tanganyika, indépendant le 9 décembre 1961 et Zanzibar indépendant le 10 décembre 1963). Constitution de 1961, révisée en septembre 1965. Président de la République : Julius K. Nyerere, élu le 30 septembre 1965. Premier vice-président : Abeid Amani Karume. Partis : TANU (Tanganyika African National Union), Afro Shirazi (Zanzibar).

Tchad

(*64) : 3 300 000. 3. 1,5 %. Consomm. énergie : 15 kg e.c.
Transports. Parc autos : 2 300 + 3 900.
Information. Journaux (61) : 1 quotidien ; tirage global : 700. Récepteurs radio : 22 000. Cinéma (59) : 5 salles, fréquentation : 300 000. Postes téléphone : *2 800.
Santé (62). 44 médecins.
Éducation (63). Prim. : 133 197. Sec. et techn. : 4 186.
Institutions. État indépendant le 11 août 1960. République (26 octobre 1958). Constitution de 1964. Président de la République et président du Conseil : François Tombalbaye, élu le 22 avril 1962. Parti unique : Parti progressiste tchadien, instance suprême de l'État. À la suite d'incidents frontaliers, en août 1966, le gouvernement de Fort-Lamy décide de fermer la frontière avec le Soudan. En septembre, les incidents se renouvellent, tandis qu'en janvier 1967, à l'intérieur même du territoire tchadien, dans la province du Salamat, un accrochage entre troupes tchadiennes et irréguliers fait 60 morts.

Togo

(60) : 1 439 800. 5. 2,8 %. Consomm. énergie : 41 kg e.c.
Transports. Rail : 77 M pass./km, 8 M t/km. Parc autos : 500 + 300.
Information. Journaux : 1 quotidien ; tirage global : 10 000. Récepteurs radio : 8 000. Cinéma : 2 salles, fréquentation : 300 000. Postes téléphone : 2 779.
Santé (62). 45 médecins.
Éducation (63). Prim. : 140 003. Sec. et techn. : 9 355.
Institutions. Indépendance le 27 avril 1960. République (30 août 1956). Président de la République et chef du gouvernement : lieutenant-colonel Eyadema, auteur du coup d'État du 13 janvier 1967, qui renverse le président Grunitzky. Constitution de 1963 suspendue, Assemblée dissoute. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

La petite république togolaise sort en juin de l'isolement diplomatique dans lequel elle se trouvait, en adhérant au Conseil de l'Entente — union qui regroupe depuis mai 1959 la Côte-d'Ivoire, la Haute-Volta, le Niger et le Dahomey.

Cependant, la situation interne, qui a commencé à se dégrader en janvier 1963 après l'assassinat du président Sylvanus Olympio, ne cesse de se détériorer.

En novembre, la population de Lomé manifeste et exige la démission de Nicolas Grunitzky, beau-frère du président assassiné et son principal adversaire politique, auquel il a succédé à la présidence de la République. Toutefois, l'armée togolaise intervient et maintient N. Grunitzky au pouvoir. Le président de la République constitue alors un nouveau gouvernement d'où est exclu le Comité de l'unité togolaise (CUT), parti de Sylvanus Olympio. Il supprime aussi le poste de vice-président de la République, dont le titulaire était Meatchi.