Le Congo-Léopoldville devient officiellement, le 1er juillet 1966, le Congo-Kinshasa, tandis que les principales villes du pays sont débaptisées et que Patrice Lumumba (premier chef de gouvernement, mort assassiné en février 1961) est proclamé héros national.

Pratiquant une politique extrêmement ferme, contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, le général Mobutu consolide et étend ses pouvoirs personnels, traite d'État à État avec l'ancienne puissance tutrice et normalise ses rapports avec l'ensemble des États africains.

À la fin de juillet 1966, une tentative de mutinerie des gendarmes katangais, appuyée par des mercenaires blancs, est réprimée avec vigueur, tandis qu'en septembre Godefroi Munungo, gouverneur du Sud-Katanga, est un moment arrêté. Dans le courant du même mois, le chef de l'État enlève au Parlement congolais ses pouvoirs constitutionnels, puis après l'avoir menacé de dissolution, en mars 1967, sursoit à cette décision.

Écartés par Mobutu

Le régime présidentiel est instauré le 24 juin 1967, après un référendum sur la nouvelle constitution. Depuis octobre 1966 déjà, le général Mobutu avait, à son profit, écarté le général Mulumba de son poste de Premier ministre.

Tous les hommes politiques qui ont joué un rôle important pendant les premières années de l'indépendance se tiennent d'eux-mêmes à l'écart ou sont écartés par le général Mobutu.

Nommé sénateur à vie, Joseph Kasavubu, ancien président de la République, se retire dans son village dès 1966. En décembre 1966, Kalondji, ancien ministre, ex-empereur Albert Ier du Kasaï, annonce qu'il abandonne toute activité politique. Quant à l'ancien Premier ministre Moïse Tshombé, réfugié à Madrid, il est condamné à mort par contumace en mars 1967.

En 1966 et en 1967, le président de la République congolaise s'est employé à remettre en ordre un pays entièrement désorganisé, et y a réussi en partie seulement.

C'est ainsi que le budget 1967 est équilibré et que l'autorité du pouvoir central est respectée dans les provinces, dont le nombre a été ramené (décembre 1966) de douze à huit.

Le dialogue s'engage

Avec la Belgique, les rapports passent par une série de crises et de détentes successives. C'est, en fait, moins avec le gouvernement de Bruxelles qu'avec les grandes sociétés commerciales belges que les dirigeants de Kinshasa engagent une épreuve de force.

En décembre, le général Mobutu décide que l'Union minière du Haut-Katanga, jadis réputée toute-puissante, deviendra l'Union minière du Congo, et il exige le transfert du siège de cette société à Kinshasa.

Au ban des nations

Pendant deux mois, les relations belgo-congolaises sont tendues. Mais en février un accord est conclu, prévoyant l'exploitation du cuivre du Katanga par la Belgique et le Congo.

Avec les États dits « révolutionnaires », qui tenaient, pour la plupart, le Congo au ban des nations africaines, le chef de l'État congolais engage le dialogue. En août 1966, il se rend en visite à Brazzaville et, en janvier 1967, il rétablit avec le gouvernement égyptien des relations diplomatiques, rompues depuis l'automne 1964 à la suite de la séquestration au Caire de Moïse Tshombé par le président Nasser.

Côte-d'Ivoire

(*58) : 3 100 000. 12. 3,3 %. Consomm. énergie : 107 kg e.c.
Transports. Rail : 460 M pass./km, 332 M t/km. Parc autos : 28 100 + 21 100.
Information. Journaux : 1 quotidien ; tirage : 10 000. Téléviseurs (*63) : 1 500. Cinéma (59) : 17 salles. Postes téléphone : 15 612.
Santé. 202 médecins.
Éducation (63). Prim. : 331 446. Sec. et techn. : 20 139. Sup. : 968.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu le 7 novembre 1965. Parti unique : PDCI (Parti démocratique de Côte-d'Ivoire).

Dahomey

(61) : 2 106 000. 18. 1,8 %. Consomm. énergie : 30 kg e.c.
Transports. Rail : 79 M pass./km, 43 M t/km. Parc autos : 5 900 + 4 100.
Information. Journaux : 3 quotidiens ; tirage global : 2 000. Récepteurs radio (62) : 35 000. Cinéma (62) : 4 salles ; fréquentation : 700 000. Postes téléphone : 3 500.
Santé (62). 108 médecins.
Éducation (63). Prim. : 114 060. Sec. et techn. : 9 592.
Institutions. État indépendant le 1er août 1960. République (4 décembre 1958). Président de la République et chef du gouvernement : général Christophe Soglo. Il avait renversé, le 22 décembre 1965, le gouvernement provisoire mis en place après la démission de Sourou-Migan Apithy (29 novembre 1965). Constitution de 1964 suspendue. Partis politiques interdits.

Éthiopie

(*64) : 22 200 000. 18. 1,8 %.
Transports. Rail (*63) : 65 M pass./km, 202 M. t/km. Parc autos : 14 000 + 6 600. Aviat. civ. : 213 112 000 pass./km.
Information. Journaux : 9 quotidiens ; tirage : 34 000 sur 5 quotidiens. Récepteurs radio (*62) : 150 000. Postes téléphone : 21 404.
Santé (61). 230 médecins.
Éducation (63). Prim. : 338 361. Sec. et techn. : 18 768. Sup. : 1 626.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution octroyée en 1955. Souverain : empereur Haïlé Sélassié Ier (2 novembre 1930). Premier ministre : Tsahofi Tiizaz Aklilou Habte-Woud.