Accords et difficultés de partir
partir
verbe intransitif Conjugaison
(ancien français partir, partager, du latin partiri)
Toujours avec l'auxiliaire être. La conjugaison avec avoir, encore admise par Littré pour le sens « faire feu » – le fusil a parti tout d'un coup –, n'est plus en usage. – Le t du radical disparaît devant le s de la terminaison : je pars, tu pars.
- Partir à / en / chez (+ complément indiquant la destination) : ces constructions sont devenues courantes. Elles n'étaient que tolérées naguère devant un nom commun ou un pronom (partir en vacances, en voyage ; partir chez soi) et elles étaient proscrites devant un nom propre (partir à Marseille ; partir en Touraine).
recommandation
Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, partir pour est préférable : partir pour Marseille, pour la Touraine. - Partir à, partir dans (+ complément indiquant le lieu d'arrivée) : sa fille est partie à la montagne ; il est parti dans sa famille depuis longtemps. Ces constructions naguère critiquées sont aujourd'hui couramment admises.
- Partir pour (+ complément indiquant la durée) : elle part pour une semaine. Cette construction devenue fréquente peut être utilisée dans les situations de communication courantes. Elle reste déconseillée dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit.
recommandation
Elle s'absente une semaine, pendant une semaine ; elle va s'absenter une semaine ; elle demeurera absente une semaine. - *Partir pendant est incorrect.
recommandation
Tourner la phrase autrement : il s'est absenté trois semaines, pendant trois semaines ; il est resté trois semaines absent (plutôt que *il est parti pendant trois semaines).
remarque
La construction avec une préposition (pendant) marquant la durée ne convient pas au verbe partir, qui indique la mise en mouvement : on ne se met pas en mouvement pendant trois semaines. - Partir soldat = aller faire son service militaire, est populaire.
recommandation
Dans l'expression soignée, préférer : partir comme conscrit, comme soldat ; dans le registre soutenu : être appelé sous les drapeaux.
À partir de (+ nom d'une matière première) : admis dans l'usage courant.
recommandation
Dans la langue soignée, surtout à l'écrit, utiliser de préférence extrait de (et extraire de), tiré de (et tirer de), à base de : un plastique tiré du pétrole, à base de pétrole (plutôt que un plastique fabriqué à partir du pétrole).
remarque
La tournure est admise lorsqu'elle s'applique à des opérations non matérielles ou à des œuvres de l'esprit (par exemple : une théorie conçue à partir d'éléments disparates ; un conte imaginé à partir de récits populaires).