Pauvre en matières premières, la RDA essaie de limiter au maximum les importations pour économiser des devises et réduire son endettement extérieur. Mais pour produire plus il faut exporter davantage ; la RDA est obligée de rationaliser et de moderniser en faisant appel à la technologie occidentale, qui se paie en devises fortes.

Les relations RFA-RDA se développent, prudemment, et le gouvernement de Berlin-Est observe avec attention le changement de coalition intervenu à Bonn, sans que la coopération entre les deux pays en souffre. La mort de Leonid Brejnev permet aux responsables du régime de rappeler leur attachement indéfectible à l'Union soviétique.

Allemagne de l'Ouest

Bonn. 61 560 000. 247. – 0,2 %.
Économie. PIB (80) : 13 310. Productions (78) : A 3 + I 49 + S 48. Énerg. (80) : 5 727. CE (78) : 22 %. P (78) : 150. CE (80) : 7 %.
Population active (80) : 25 265 000, dont A : 6 % ; I : 44,8 % ; D : 49,2 %. Prix à la consommation (évolution 80) : 5,5 %.
Balance commerciale (80) exp. : 191,7 MM$, imp. : 185,9 MM$. Productions (80) : houille 87 Mt, pétrole brut importé 98 Mt, électricité 369 TWh (dont 44 d'origine nucléaire), acier 44 Mt, construction automobile 3,5 M voitures de tourisme et 380 000 véhicules utilitaires.
Le taux d'inflation a été supérieur à 5 % ; il demeure notablement inférieur à la moyenne enregistrée dans les autres pays de la CEE. La balance commerciale est toujours excédentaire, malgré les difficultés sectorielles (automobile, machine, chimie) qui expliquent une sensible augmentation du chômage, qui avoisine, fin 1981, 2 millions de sans-travail (près de 8 % de la population active). La monnaie reste solide et les réserves de changes abondantes. Une politique de réduction du déficit budgétaire doit conduire à limiter l'inflation, retrouver une compétitivité sur les marchés extérieurs, au risque d'alourdir le chômage.
Transports. (78) : 36 798 M pass./km, 57 319 Mt/km. (*78) : 21 212 000 + 1 389 100. (*80) : 8 356 000 tjb. (78) : 15 636 pass./km.
Information. (77) : 412 quotidiens ; tirage global : 25 968 000. (76) : 20 244 000. (75) : 19 226 000. (77) : 1 091 200 fauteuils ; fréquentation : 124,2 M. (78) : 24 743 000.
Santé. (77) : 125 274. Mté inf. (78) : 14,7.
Éducation. (76). Prim. : 6 287 642. Sec. et techn. : 3 974 405. Sup. (75) : 836 002.
Armée.  : 495 000.
Institutions. République fédérale allemande, indépendante le 5 mai 1955. Constitution de 1949. Président de la République : Karl Carstens, élu le 23 mai 1979 ; succède à Walter Scheel. Chancelier : Helmut Kohl ; succède à Helmut Schmidt le 1er octobre 1982.

Position fragile de Kohl à la veille des élections

La rupture de la coalition SPD-FDP dirigée par Helmut Schmidt, le 17 septembre 1982, et l'accession à la chancellerie de Helmut Kohl, le 1er octobre, à la tête d'un gouvernement provisoire CDU-CSU/FDP constituent les événements majeurs. La fin de l'expérience social-libérale des années 1969-1982 marque le retour aux coalitions de centre droit des années antérieures à 1966.

La trahison du petit parti libéral, le FDP, n'est pas la seule cause de la crise. Le phénomène d'usure a joué à fond contre le SPD qui participait au pouvoir depuis 1966 et qui n'avait pas été en mesure de renouveler à temps ses dirigeants. L'aile gauche du SPD était sortie renforcée des élections fédérales de 1980 et acceptait mal la modération exigée par le chancelier pour combattre la crise socio-économique.

Les désaccords sur la politique de défense, et tout particulièrement à propos de l'installation de nouvelles fusées américaines en Allemagne fédérale à partir de 1983, avaient approfondi les clivages au sein du SPD. La même hétérogénéité se manifestait au sein du parti libéral, et ainsi la cohésion gouvernementale se trouvait menacée.

Les désaccords entre le SPD et le FDP portaient surtout sur la façon de combattre la crise. Certes, l'inflation a été réduite à moins de 5 % en 1982, et le commerce extérieur continue d'enregistrer des succès étonnants. Mais le pays est confronté à une hausse du chômage sans précédent, avec plus de 2 millions de chômeurs à la fin de l'année. L'endettement de l'État prend une dimension telle qu'un changement de cap dans la politique gouvernementale devient indispensable. Le comte Lambsdorff, ministre libéral de l'Économie, propose, en septembre, un plan radical de réduction des dépenses sociales, que le SPD et les syndicats ne peuvent accepter.

Méfiance

Les résultats défavorables obtenus par le SPD et le FDP aux élections régionales depuis 1981 ont aussi contribué à miner la coalition. Le FDP de Hesse décide, le 17 juin 1982, de ne pas poursuivre sa coalition avec le SPD dans ce Land. Cette décision augmente considérablement la méfiance entre les deux partis car la Hesse abritait la dernière coalition régionale SPD-FDP.