Le 12 septembre, un train pulvérise un car de touristes allemands à Pfaeffikon, près de Zurich, et 89 personnes paient de leur vie le non-fonctionnement d'un passage à niveau. Série noire pour les Chemins de fer fédéraux : une semaine plus tard, un train roule à 120 km/h sur un tronçon, près de Berne, où la vitesse est limitée à 40. Déraillement, 15 blessés.

Inquiétude

Le 4 octobre, le procès de dix jeunes manifestants accusés de troubles et déprédations s'ouvre à Lausanne. Audiences chahutées, avocats remis à l'ordre, peines d'emprisonnement prononcées mais toutes assorties du sursis. Là-dessus, plusieurs mouvements demandent une amnistie dont bénéficieraient tous les jeunes condamnés pour émeutes en Suisse. Long débat aux Chambres : faut-il faire ce geste, et reconnaître ainsi que le malaise de la nouvelle génération ne se soignera pas par la répression pénale ? Une écrasante majorité répond finalement qu'il n'y a pas lieu d'absoudre les lanceurs de pavés.

Le 25 octobre, un journal meurt : Die Woche, le jumeau alémanique de l'Hebdo. C'est l'échec (commercial) d'une tentative originale pour vaincre la barrière des langues.

Et, le 28 octobre, le peuple et les cantons manifestent leur inquiétude en acceptant, par 731 000 suffrages, une initiative constitutionnelle des organisations de consommatrices : elle rétablit la surveillance permanente des prix. Du même coup, les électeurs balaient un contre-projet du Conseil fédéral et des Chambres : ce texte, aux termes duquel la surveillance ne se serait exercée qu'au cours des périodes fortement inflationnistes, recueille seulement 284 000 suffrages.

Vote quasiment historique. D'abord, il est rarissime qu'une initiative constitutionnelle aboutisse. Ensuite, le vieux stratagème du contre-projet gouvernemental, qui consiste à diviser les voix, a cette fois largement échoué. Le souverain, par là, fait savoir qu'il ne se fie pas totalement au mécanisme de la formation des prix, et qu'un régime libéral doit, à certains virages délicats, se souvenir qu'il est pourvu de bons freins.

Tchécoslovaquie

Prague. 15 320 000. 120. 0,7 %.
Économie. Productions (78) : A 9 + I 71 + S 20. Énerg. (80) : 6 482. P (78) : 105.
Transports. (78) : 18 631 M pass./km, 72 359 Mt/km. (*78) : 1 982 200 + 308 500. (*80) : 155 000 tjb. (78) : 1 144 pass./km.
Information. (77) : 29 quotidiens. Tirage global : 4 453 000. (76) : 3 928 000. (76) : 3 793 000. (77) : 920 000 fauteuils ; fréquentation : 86,4 M. (78) : 2 981 000.
Santé. (77) : 38 093. Mté inf. (79) : 18,7.
Éducation. (76). Prim. : 1 882 371. Sec. et techn. : 328 544. Sup. (75) : 155 059.
Armée.  : 194 000.
Institutions. État indépendant le 28 octobre 1918. République populaire en 1948. État fédéral depuis le 1er janvier 1969. Constitution de 1960, amendée le 20 décembre 1970. Président de la République (réélu le 22 mai 1980) et secrétaire général du parti (réélu le 10 avril 1981) : Gustav Husak ; succède au général L. Svoboda. Premier ministre : Lubomir Strougal.

URSS

Moscou. 265 540 000. 12. 0,9 %.
Économie. Productions (78) : A 17 + I 62 + S 21. Énerg. (80) : 5 595. P (78) : 101.
Balance commerciale (80) exp. : 49,7 MM$, imp. : 44,5 MM$. Productions (80) : blé 98,1 Mt, pêche 8,9 Mt, houille 490 Mt, pétrole brut 603 Mt, gaz naturel 425 Gm3, électricité 1 295 TWh (dont 71 d'origine nucléaire), fer 148 Mt, acier 148 Mt, aluminium 2,4 Mt.
L'année 1980 n'a guère été meilleure que 1979. Elle a été catastrophique dans le domaine agricole : la production céréalière n'a guère évolué et les importations se sont poursuivies. La production industrielle, par contre, s'est accrue, mais moins vite qu'il n'était prévu. La situation est toujours satisfaisante dans le domaine énergétique (premier producteur mondial de pétrole, deuxième pour le gaz naturel, troisième pour le charbon) et dans l'industrie lourde (premier producteur mondial de fer et d'acier), mais la faiblesse demeure dans les industries de transformation, la fourniture de biens de consommation. Les exportations d'hydrocarbures, vers le COMECON mais aussi vers l'Europe occidentale, se poursuivent pour financer l'importation de technologies de pointe, qui, sauf dans le domaine militaire, font toujours cruellement défaut à l'URSS.
Transports. (78) : 332 100 M pass./km, 3 429 600 Mt/km. (*80) : 23 444 000 tjb. (78) : 8 361 pass./km.
Information. (77) : 686 quotidiens ; tirage global : 102 462 000. (75) : *125 477 000. (75) : *55 181 000. (77) : fréquentation : 408 M. (78) : 20 943 000.
Santé. (77) : 896 900. Mté inf. (74) : 27,7.
Éducation. (76). Prim. : 34 333 000. Sec. et techn. : 10 950 800. Sup. : 4 853 958.
Armée.  : 3 673 000.
Institutions. Fédération de républiques socialistes. Nouvelle Constitution approuvée par le Soviet suprême le 7 octobre 1977. Premier secrétaire du parti : Youri Andropov, élu le 12 novembre 1982 ; succède à Leonid Brejnev, décédé le 10 novembre 1982. Président du Conseil : Nicolaï Tikhonov (23 octobre 1980).

Andropov semble décidé à prendre les choses en main

L'atmosphère de veillée d'armes qui caractérisait l'URSS de ces derniers mois est dissipée. Le pays a enterré son vieux chef, promu le nouveau, de quelques années seulement son cadet ; le temps des initiatives est revenu. Dans une Union soviétique dont la stabilité semble une nouvelle fois faire ses preuves, malgré les rumeurs qui avaient précédé la disparition de Leonid Brejnev, la relance économique et la solution des problèmes extérieurs — équilibre Est-Ouest, Pologne, Afghanistan, relations avec la Chine — redeviennent plus que jamais prioritaires. Des dossiers sur lesquels se penche le nouveau maître du Kremlin, Youri Andropov.

Décès

C'est à 11 heures (9 heures à Paris), le jeudi 11 novembre 1982, que les Soviétiques et le reste du monde apprennent, par un communiqué lu à la radio, la mort de Leonid Ilitch Brejnev, décédé la veille à 8 h 30, à l'âge de 76 ans, après 18 ans d'un règne dont on retiendra la stabilité.