Les auteurs de la protestation parlent de « terreur psychique » et déclarent qu'« il est impossible de garantir la permanence des institutions d'un État uniquement à l'aide de moyens répressifs ». De nombreux dirigeants disent en être conscients. La création du Pron (Mouvement patriotique de renaissance nationale) souligne la volonté officielle de « surmonter le conflit social par une réforme conséquente du système politique ». Il aura fallu vingt-huit mois à la Pologne pour revenir à la case départ.

Portugal

Lisbonne. 9 930 000. 110. 1,1 %.
Économie. PIB (78) : 1 816. Productions (76) : A 13 + I 39 + S 48. Énerg. (80) : 1 097. CE (78) : 13 %. P (76) : 244. Ch. (78) : 8,1 %.
Transports. (78) : 5 512 M pass./km, 933 Mt/km. (*78) : 1 161 400 + 368 600. (*80) : 1 356 000 tjb. (78) : 2 794 pass./km.
Information. (77) : 28 quotidiens. Tirage global : 527 000. (76) : 1 525 000. (76) : 723 000. (77) : 259 700 fauteuils ; fréquentation : 39,1 M. (77) : 1 175 000.
Santé. (77) : 13 816. Mté inf. (75) : 38,9.
Éducation. (75). Prim. : 922 204. Sec. et techn. : 754 174. Sup. : 79 702.
Armée.  : 70 926.
Institutions. République instaurée après le coup d'État militaire du 25 avril 1974. Nouvelle Constitution promulguée le 24 septembre 1982. Chef de l'État : général Ramalho Eanes, réélu le 7 décembre 1980 ; succède au général Francisco da Costa Gomes. Premier ministre : Francisco Pinto Balsemao, démissionnaire le 19 décembre 1982.

Profond malaise dans la coalition gouvernementale

La démission du Premier ministre, Francisco Balsemao, dans la nuit du 19 décembre 1982 n'est pas due à une crise du régime portugais, mais, comme dans l'Espagne voisine, à un malaise de la coalition gouvernementale, l'Alliance démocratique (regroupement du Parti social-démocrate, du Centre démocratique et social et du parti monarchique).

Certes, la crise, qui couvait depuis longtemps, est exacerbée par le revers sensible de l'AD aux élections municipales du 12 décembre, où l'alliance des trois partis gouvernementaux recueille 42 % des suffrages, contre 46,33 % trois ans plus tôt. La coalition perd les trois principales villes du pays, Lisbonne, Porto et Coimbra, tandis que, avec 31 % des voix (27,5 % en 1979), le PS redevient le premier parti du pays, et que le PC (20 %) conserve ses positions.

Mario Soares, le leader socialiste, suggère le départ du chef du gouvernement : « Nous espérons que le Premier ministre saura patriotiquement tirer les conclusions de ces élections ». Cependant, rien n'oblige alors F. Balsemao à se démettre. Il faut la réunion du conseil national du Parti social-démocrate pour l'en convaincre.

Cette démission intervient dans un mauvais climat économique et politique. L'inflation atteint 23 %, il y a près d'un demi-million de chômeurs, la dette extérieure s'élève à 13 milliards de dollars, et la balance des paiements accuse un déficit de 2,7 milliards de dollars (11 % du PNB).

Exhumation

Les relations du chef du gouvernement avec le président de la République sont tellement mauvaises que Mario Soares prétend que les deux hommes ne se rencontrent jamais sans se munir chacun d'un magnétophone pour enregistrer leurs entretiens politiques. Cependant, le leader socialiste, qui eut en son temps des démêlés avec le président Eanes, a contribué à envenimer les rapports avec le chef de l'État. Son parti a voté, au mois de juillet, l'amendement de l'article 113 de la Constitution supprimant le Conseil de la Révolution, institué après la Révolution des œillets de 1974 (Journal de l'année 1973-74). Cet organisme, présidé par le président Eanes, était le dernier vestige du pouvoir militaire. Il sera remplacé par un tribunal constitutionnel.

Les socialistes se joignent une nouvelle fois, le 12 août, à l'Alliance démocratique pour approuver la révision de la Constitution, qui réduit les pouvoirs du président de la République.

À la tête du gouvernement depuis le 5 janvier 1981, Francisco Balsemao n'a finalement pas démérité en parvenant à civiliser la Constitution portugaise. Mais il n'a pas réussi à effacer le souvenir de son prédécesseur et ami, le charismatique Sa Carneiro, qui disparut dans un accident d'avion le 4 décembre 1980. Près de deux ans plus tard, le 30 novembre, le Parlement décide la réouverture de l'enquête sur cet accident. Plus que le débat politique, cette exhumation révèle l'emprise du fado (destin) sur la coalition gouvernementale.

Roumanie

Bucarest. 22 270 000. 94. 1 %.
Économie. Productions (78) : A 15 + I 68 + S 17. Énerg. (80) : 4 593. P (78) : 105.
Transports. (78) : 22 811 M pass./km, 73 738 Mt/km. (*80) : 1 856 000 tjb. (78) : 805 pass./km.
Information. (77) : 34 quotidiens. Tirage global : 3 711 000. (76) : 3 104 000. (76) : 2 963 000. (77) : 231 000 fauteuils ; fréquentation : 183,5 M. (75) : 1 196 000.
Santé. (77) : 29 348. Mté inf. (78) : 30,3.
Éducation. (75). Prim. : 3 019 776. Sec. et techn. : 1 091 154. Sup. : 164 567.
Armée.  : 184 500.
Institutions. République socialiste, proclamée le 30 décembre 1947. Constitution de 1965. Président de la République, président du Conseil d'État et secrétaire général du parti : Nicolae Ceaucescu, réélu pour cinq ans le 28 mars 1980. Président du Conseil : Constantin Dascalescu (21 mai 1982).

Saint-Marin

Saint-Marin. 20 000. 330. 1,6 %.
Information. (76) : 3 quotidiens. Tirage global : 1 300. (76) : 4 000. (77) : 2 600 fauteuils ; fréquentation : 92 M. (77) : 6 000.
Éducation. (76). Prim. : 731. Sec. et techn. : 1 663.
Institutions. République. Le pouvoir exécutif est exercé par deux capitaines régents élus pour six mois par le Grand Conseil général : Libero Barulli et Maurizio Gobbi (1er octobre 1982).

Les électeurs ont refusé de modifier la loi coutumière stipulant que les citoyennes de Saint-Marin qui épousent des étrangers sont privées de leur nationalité, du droit de travailler à Saint-Marin et du droit d'hériter.

Saint-Siège

700. *1 600.
Information. (76) : 1 quotidien. Tirage global : 70 000.
Institutions. Le traité de 1929 avec l'Italie garantit l'indépendance des États du Saint-Siège (palais du Vatican et du Latran et villa de Castel Gandolfo). Souverain pontife : Jean-Paul II (Karol Wojtyla), élu le 16 octobre 1978, successeur de Jean-Paul Ier (Albino Luciani), décédé le 29 septembre 1978. Secrétaire d'État : cardinal Agostino Casaroli.

Suède

Stockholm. 8 310 000. 19. 0,3 %.
Économie. PIB (78) : 10 543. Productions (78) : A 4 + I 34 + S 62. Énerg. (80) : 5 269. CE (78) : 25 %. P (78) : 128. Ch. (78) : 2,2 %.
Transports. (78) : 5 557 M pass./km, 14 764 Mt/km. (*78) : 2 856 000 + 163 000. (*80) : 4 234 000 tjb. (78) : 3 697 pass./km.
Information. (77) : 112 quotidiens. Tirage global : 4 358 000. (76) : 3 203 000. (76) : 2 988 000. (76) : fréquentation : 23 M. (78) : 6 160 000.
Santé. (76) : 14 650. Mté inf. (79) : 7,3.
Éducation. Prim. (76) : 698 017. Sec. et techn. (74) : 531 594. Sup. (75) : 162 640.
Armée.  : 64 300.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1975. Souverain : Carl XVI Gustaf ; succède à son grand-père Gustaf VI Adolf, décédé le 15 septembre 1973. Premier ministre : Olof Palme (7 octobre 1982).

Olof Palme, de retour, s'attaque au chômage

Les élections générales du 19 septembre 1982 marquent le retour au pouvoir des sociaux-démocrates, qui étaient dans l'opposition depuis 1976. Avec 45,6 % des suffrages, le parti d'Olof Palme réalise l'un de ses meilleurs scores de l'après-guerre et il peut compter sur le soutien parlementaire des communistes. Ceux-ci, contre toute attente, recueillent sensiblement le même pourcentage de voix qu'en 1979.