La démission de Richard Allen

Le conseiller présidentiel pour les affaires de sécurité nationale, Richard Allen, démissionne de son poste le 4 janvier 1982. C'est le point final d'une affaire qui avait éclaté à la mi-septembre 1981, avec la découverte d'une enveloppe contenant mille dollars dans le coffre d'un bureau de la Maison-Blanche. R. Allen avait reconnu que l'enveloppe lui avait été remise le 21 janvier 1981, au lendemain de la prise de fonctions officielle de Ronald Reagan, par une revue japonaise, à titre de remerciement pour une interview accordée par l'épouse du nouveau président. Selon ses déclarations, R. Allen avait placé l'enveloppe dans un coffre et l'avait oubliée. La découverte, huit mois plus tard, des mille dollars avait déclenché une enquête du FBI et la presse l'avait révélée au public. Après avoir pris en novembre un congé temporaire, Allen avait été blanchi par la présidence de toute accusation et de toute erreur dans ses fonctions de conseiller du chef de l'exécutif. Le ministère de la Justice avait annoncé en décembre 1981 qu'il ne poursuivrait pas l'enquête ouverte sur les liens d'affaires qu'Allen avait entretenus avec des firmes japonaises avant l'élection de Reagan. Le départ de R. Allen semble être une nouvelle péripétie du conflit engagé depuis janvier ,1981 entre le Département d'État et les conseillers du président. Le remplaçant d'Allen à la tête du Conseil national de sécurité, William Clark, un juriste conservateur de 54 ans, est un proche collaborateur d'Alexander Haig. Un avocat californien de 61 ans, Walter Stoessel, succède à Clark au poste de vice-secrétaire d'État.

Dénouements

L'affaire des jeunes Noirs d'Atlanta assassinés trouve son dénouement le 27 février 1982. Arrêté le 21 juin 1981, un photographe noir de 23 ans, Wayne Williams, est condamné à la prison à vie après avoir été déclaré coupable de deux des meurtres par un jury composé de huit Noirs et de quatre Blancs. Williams était soupçonné d'être responsable de la mort d'au moins dix autres victimes. La série des vingt-huit meurtres avait commencé au cours de l'été 1979 (Journal de l'année 1980-81). Elle avait pris fin avec l'arrestation de Williams. À la suite du procès, les autorités d'Atlanta décident de classer les dossiers non élucidés. Autre dénouement : celui du procès de John Hinckley, qui tenta d'assassiner le président Reagan, le 30 mars 1981 (Journal de l'année 1980-81). L'accusé est déclaré le 21 juin 1982 non coupable, pour cause d'« aliénation mentale ».

Criminalité en hausse

La criminalité a augmenté de 9 % en 1980, soit quatre fois plus vite que la population. Selon le FBI, 13 millions de crimes graves ont été commis dans une population de 227 millions d'habitants, ce qui représente une augmentation de 55 % par rapport à 1970. Les criminels ont échappé à la police dans quatre cas sur cinq, mais 72 % des meurtriers et 49 % des violeurs ont été appréhendés.

Promettant de redonner plus de pouvoir aux États pour qu'ils luttent contre les délinquants, le président Reagan déclare, le 27 septembre 1981, devant un congrès de policiers, à la Nouvelle-Orléans : « Le monde du crime constitue une jungle toujours prête à nous submerger. Je connais le problème. J'ai joué une fois à la télévision le rôle d'un sheriff qui pensait pouvoir s'en sortir sans revolver. J'étais mort en vingt-sept minutes. La première solution aux problèmes du crime est un changement des mentalités. »

Les statistiques publiées en avril 1982 par le FBI font apparaître cependant une stabilisation de la criminalité.