Les violents incidents qui éclatent quelques semaines plus tard dans la ville de Salvador à la suite d'une hausse de tarif des transports en commun — une soixantaine de blessés, plus de 400 autobus endommagés — marquent une détérioration du climat social. Le mécontentement de la population urbaine prend des allures d'émeute.

Agitation

Mais c'est dans les campagnes que l'agitation reste la plus préoccupante. Dans le Baixo-Araguaia, en Amazonie, des petits paysans se soulèvent contre les propriétaires fonciers et les multinationales qui les chassent de leurs terres. L'arrestation de deux prêtres français, accusés d'agiter le milieu rural, qui seront condamnés le 22 juin 1982 à 10 et 15 ans de prison, relance la polémique entre l'Église et l'État sur les droits de l'homme. À Belém, huit évêques de la région amazonienne célèbrent une messe de solidarité avec les victimes de la répression.

Affaibli par une défaillance cardio-vasculaire, le 18 septembre 1981, le président João Figueiredo est contraint de confier l'intérim du pouvoir pendant 55 jours au vice-président Aureliano Chaves. Les durs de l'armée saisissent l'occasion pour accentuer leurs pressions. À peine réinstallé dans ses fonctions, le chef de l'État annonce, fin novembre, un certain nombre de restrictions électorales qui soulèvent l'indignation de l'opposition.

La principale stipule que l'électeur n'aura le droit de voter, lors du scrutin parlementaire et municipal du 15 novembre 1982, que pour les candidats d'un seul et même parti. Grâce à cette mesure, le parti gouvernemental (PDS) est assuré de conserver la majorité au Congrès. Une autre disposition de la loi électorale précise que les dirigeants syndicalistes condamnés pour faits de grève ne pourront être éligibles.

Président du parti des travailleurs (PT), leader incontesté des métallurgistes de São Paulo, Luis Inacio da Silva, dit Lula, en est la principale victime. Une innovation : les gouverneurs, pour la première fois depuis le coup d'État militaire de 1964, seront élus au suffrage direct.

Réagissant à ce « coup de poignard contre l'ouverture politique », les deux principaux partis de l'opposition n'ont d'autre alternative que de fusionner. Ensemble, ils disposent de 178 sièges sur les 420 que compte la Chambre. Soumis à des contraintes électorales antidémocratiques, les adversaires du gouvernement connaissent néanmoins les limites de leurs possibilités.

Sécheresse

Divisé par des problèmes d'ordre politique, le Brésil connaît également des difficultés économiques et sociales. En décembre, la sécheresse qui affecte le Nordeste depuis trois années consécutives (Journal de l'année 1980-81), prend des proportions dramatiques : elle touche plus de 13 millions de personnes, sur un territoire de 1,5 million de km2. Malgré des investissements massifs, la croissance du PIB a été voisine de zéro au cours de 1981 et l'inflation a atteint 95,2 %, soit un taux légèrement inférieur à celui de l'année 1980.

Pourtant, grâce à la diversification de sa production agricole et industrielle, le Brésil est parvenu à exporter pour 23 milliards de dollars — un record dans le tiers monde —, alors que ses importations se sont élevées pour la même période à 22 milliards. Le premier semestre de 1982 s'est terminé sur une reprise de la croissance économique.

Chili

Santiago. 11 100 000. 15. 1,6 %.
Économie. PIB (77) : 1 078. Productions (77) : A 10 + I 29 + S 61. Énerg. (80) : 985. CE (77) : 24 %. P (78) : 232 773. Ch. (78) : 13,7 %.
Transports. (78) : 2 126 M pass./km, 2 040 Mt/km. (*78) : 335 800 + 191 200. (*80) : 614 000 tjb. (78) : 1 011 pass./km.
Information. (77) : 42 quotidiens. (76) : *1 800 000. (76) : *710 000. (77) : 164 000 fauteuils ; fréquentation : 19,4 M. (77) : 467 000.
Santé. (77) : 6 516. Mté inf. (78) : 40,1.
Éducation. (77). Prim. : 2 242 111. Sec. et techn. : 487 264. Sup. : 131 793.
Armée.  : 92 000.
Institutions. Nouvelle Constitution, approuvée par référendum le 11 septembre 1980 et promulguée le 11 mars 1981. Chef de l'État et chef de l'exécutif : Augusto Pinochet Ugarte, au pouvoir depuis le 11 septembre 1973 après le coup d'État militaire qui renverse le régime démocratique.

Difficultés économiques persistantes

Poursuivant son œuvre de redressement économique, le Chili a obtenu quelques résultats encourageants au cours de cette année. Ainsi, pour la première fois depuis deux décennies, le taux d'inflation a été inférieur à 10 % en 1981 (9,5 %, au lieu de 32,7 % en 1980 et 38,9 % en 1979).