En janvier, le conflit prend des proportions inquiétantes : le 13, des avions yéménites bombardent les forces saoudites dans la région frontalière de Najrane ; le lendemain, l'aviation du roi Fayçal s'attaque à des positions yéménites. Le 1er février, le gouvernement d'Abdallah Kurshumi, constitué le 2 septembre 1969, démissionne. Le 4, Mohsen el-Ayni, ambassadeur à Moscou, forme un nouveau ministère. En mars, le président du Conseil yéménite se rend à Djedda, en Arabie Saoudite, où se tient la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays islamiques. Il profite de l'occasion pour conclure un accord destiné à mettre fin à la guerre civile et à favoriser une réconciliation avec l'Arabie Saoudite. L'accord, dont le contenu n'est pas révélé, est approuvé par le Conseil national yéménite le 7 avril. Deux personnalités proches des milieux royalistes sont nommées le 23 mai au Conseil présidentiel. Aussitôt, quatre anciens dirigeants royalistes entrent au gouvernement. Leur nomination constitue un pas dans la voie d'un règlement du conflit qui oppose les républicains et les royalistes.

Yémen du Sud

1 175 000. 4. 2,2 %.
Économie. Énerg. (67) : 2 023.
Transports. (*67) : 13 600 + 3 200.
Information. (65) : *300 000 (66) : *20 000. (63) : 14 400 fauteuils ; fréquentation : 0,2 M. (67) : 9 440.
Santé (66). 117. Mté inf. (66) : 79,9.
Éducation (66). Prim. : 35 767. Sec. et techn. : 14 628.
Institutions. Ancienne Fédération d'Arabie du Sud. État indépendant le 30 novembre 1967. Président du Conseil présidentiel, créé en juin 1969 : Salem Rabie, élu le 23 juin ; succède à Qahtan el-Chaabi démissionnaire. Premier ministre : Mohamed Ali Haythem. Autorité législative provisoire : le commandement général du Front national de libération. Constitution en préparation.

Situation économique catastrophique

Une véritable révolution paraît s'opérer dans l'ancien protectorat britannique dès juillet 1969. L'aile gauche du Front national (FN), qui s'était emparé du pouvoir le 22 juin, après avoir destitué le chef de l'État Qahtan el-Chaabi et instauré un conseil présidentiel de cinq membres, s'applique à réaliser un programme fondé sur le socialisme scientifique.

Le nouveau gouvernement, présidé par Ali Haythem, s'engage à libérer l'économie de l'emprise étrangère : il veut également appliquer une réforme agraire encore plus radicale que celle qui fut introduite au lendemain de l'indépendance, consolider les rapports avec les pays arabes progressistes, établir des relations étroites avec le camp socialiste, appuyer la lutte armée dans la région du golfe Arabique et celle des Palestiniens.

Une profonde épuration

Avant de passer à la phase d'exécution, la nouvelle équipe multiplie les mesures pour consolider son pouvoir. Elle épure l'armée de tous ses éléments droitiers (plus d'une centaine d'officiers sont mis à la retraite). Le FN est également passé au peigne fin et les partisans, ou supposés tels, de Qahtan el-Chaabi sont éliminés. Une vigoureuse compagne contre la corruption est menée au sein de l'Administration ; de nombreux fonctionnaires sont exclus, et certains sont traduits en justice. Les cadres de l'État, dans tous les secteurs, sont invités à refaire ou à compléter leur éducation politique. Des ouvrages marxistes, de Lénine à Mao Tsé-Toung en passant par Che Guevara et Régis Debray, sont mis à leur disposition.

Liens avec les pays socialistes

La RPSY (République populaire du Sud-Yémen) ayant reconnu l'Allemagne de l'Est, Bonn décide, le 2 juillet, de fermer son ambassade à Aden. Le 10 juillet et le 19 octobre, la RPSY et la RDA signent d'importants accords de coopération économique et technique, aux termes desquels Pankow fournit de l'équipement pour la construction de routes, du matériel et des experts pour la création de coopératives agricoles et de fermes modèles, des instructeurs de marxisme appliqué et des conseillers militaires. D'autres accords conclus avec l'URSS, la Chine populaire, la Corée du Nord, la Roumanie, etc., permettent aux États communistes de contribuer au développement économique du pays.