L'opinion se pose des questions ; s'agit-il d'un avertissement à Israël pour prévenir une violation de frontière ? Ou, au contraire, d'un avertissement aux Palestiniens installés dans le sud du pays ?

Les affrontements armés qui opposent, fin octobre, les troupes libanaises aux commandos palestiniens rappellent brutalement que l'armée, dans ce pays sans gouvernement depuis six mois, est le seul pouvoir politique encore organisé. Dans la plupart des capitales arabes, ces incidents sont interprétés comme une trahison délibérée. Une grande partie de la population, les étudiants, les dirigeants de l'opposition dénoncent l'attitude des responsables et réclament la liberté d'action pour les fedayin. À Tripoli, bastion traditionnel du nationalisme arabe au Liban, 5 000 manifestants occupent la vieille ville après des heurts meurtriers avec les forces de l'ordre.

Sept mois de crise ministérielle

Le 3 novembre, un accord secret est conclu au Caire entre Yasser Arafat, leader de l'Organisation de libération de la Palestine, et le général Boustany, commandant en chef de l'armée libanaise. Cet accord est très controversé. En autorisant les fedayin à lancer des attaques contre les territoires occupés par Israël à partir du Liban, il implique un engagement réel du pays dans la guerre et son rapprochement des États arabes, de la RAU en particulier. La crise politique qui divise les Libanais s'accentue : chrétiens et musulmans, droite nationaliste et gauche socialiste, s'opposent plus que jamais.

Pourtant, le 27 novembre, sept mois après la démission de son gouvernement, Rachid Karamé se succède à lui-même à la tête d'un cabinet d'union nationale, auquel sont associés les représentants de toutes les communautés religieuses et les partis politiques, à l'exception du Bloc national de R. Eddé.

R. Karamé réussit à faire coexister les deux principaux antagonistes de la crise : Pierre Gemayel, leader des Phalanges libanaises, conservateur, et Kamal Joumblatt, chef de la communauté druse du Liban sud, de tendance socialiste.

Les opérations lancées par les forces israéliennes contre le sud du pays à partir de janvier — mitraillages et bombardements aériens, raids de représailles contre des villages — mettent au jour une évidence : le Liban ne peut plus se tenir hors du conflit. Cette fois, les clivages ne sont plus religieux. De nombreux chrétiens se rangent dans le camp des Palestiniens, tandis qu'une partie de la bourgeoisie arabe se prononce pour le dégagement militaire, par crainte de l'influence baasiste et nassérienne.

Les élections de septembre

Dans la population, la tendance dominante réclame une participation « accrue et plus directe » du Liban à la lutte pour la libération de la Palestine. Pourtant, sous la pression des conservateurs pro-occidentaux, le général Boustany, accusé de complaisance à l'égard des Palestiniens, doit démissionner. Il est remplacé à la tête de l'armée par le général Noujaim, réputé hostile aux commandos. La recrudescence des incidents sur la frontière libano-israélienne, à partir du mois de mars, accentue ces divisions et provoque de nouveaux affrontements entre Libanais et Palestiniens.

Les événements de l'année n'ont cependant pas détruit définitivement l'entente intercommunautaire. La vie politique, à l'approche de l'été, demeure polarisée par les prochaines élections présidentielles, qui doivent intervenir en septembre.

Malaysia

10 305 000. 31. 3 %.
Économie. PNB (66) 308. Production (66) : A 28 % + I 25 % + S 47 %. Énerg. (67) : 420. C.E. (66) : 34 %.
Transports. (*67) 580 M pass./km, 1 080 M t/km. (*67) : 212 800 + 57 100. (*67) : 255 026 000 pass./km.
Information. (66) : 35 quotidiens ; tirage global : 620 000. (67) : 530 000. (66) : *67 000. (64) : 336 700 fauteuils. (67) : 145 425.
Santé (66). 1 676. Mté inf. (66) : 47,9.
Éducation (66). Prim. : 1 504 113. Sec. et techn. (65) : 355 189. Sup. (65) : 12 704.
Institutions. État fédéral. (Malaisie, indépendante le 31 août 1957, Sabah et Sarawak, indépendants le 16 septembre 1963.) Constitution de 1957. Chef de l'État : Ismail Nasiruddin shah. Premier ministre : Tunku Abdul Rahman Putra.

Îles Maldives

106 000. 356. 2,3.
Santé (65). 2.
Éducation (64). Prim. : 4 864. Sec. et techn. : 762.
Institutions. Sultanat indépendant le 26 juillet 1965. Sultan : Al-Amir Mohammed Farid Didi. Premier ministre : Ibrahim Nasir.

Mascate-et-Oman

565 000. 3.
Économie. Énerg. (67) : 32.
Santé (66). 23.
Institutions. Sultanat indépendant. Souverain : sultan Said ben Taimur ; succède à son père Taimur ben Fayçal en 1932.