Le plus vieux parti, le Congrès indien, vaste coalition sans idéologie précise, est en crise. Les factions bloquent toute politique cohérente.

Ouverte en 1967, au lendemain des élections générales — le Congrès est battu dans la moitié des États indiens, tout en conservant au Parlement une majorité affaiblie —, la crise s'installe en 1969 (Journal de l'année 1968-69), elle s'aggrave l'année suivante.

Premier acte : les élections présidentielles de 1969. S. Reddy est le candidat officiel désigné par le congrès pour succéder au président Zakir Husein. Il appartient à l'aile droite du parti. Soutenu par I. Gandhi, V. Giri, vice-président de la République, se présente contre lui en candidat indépendant. Le 16 août 1969, V. Giri est élu président de la République. Succès pour I. Gandhi et l'aile gauche du Congrès, mais, comme le remarque S. Nijalingappa, président du Congrès, des membres du parti ont « voté contre le candidat de leur propre parti ».

Quelques mois plus tard, à la rentrée parlementaire de novembre, le comité exécutif du parti du Congrès exclut I. Gandhi. Le 13 novembre, le groupe parlementaire du Premier ministre riposte : il l'assure de sa confiance à l'unanimité des 330 présents sur 489 ; 70 % des voix parlementaires sont acquises à I. Gandhi. L'unité du parti est encore une fois ébranlée. La scission définitive interviendra en décembre : les deux fractions rivales convoquent séparément une assemblée du parti. La cassure se produit. Le Congrès se sépare en deux groupes : le Congrès gouvernemental, favorable à I. Gandhi, qui se réclame du socialisme, et, à droite, le Congrès de l'opposition, hostile au Premier ministre.

Nationalisation contestée

Toute la politique de l'Inde au cours des derniers mois a été conditionnée par ces querelles internes. Divisé, le Congrès ne peut mener à bien une politique cohérente. I. Gandhi apparaît plutôt chef de parti que Premier ministre. En juillet 1969, elle décide la nationalisation de quatorze banques commerciales pour promouvoir l'économie et l'agriculture. Acte de foi socialiste qui place l'aile droite du Congrès dans une position difficile. Le Parlement l'approuve par 260 voix contre 46 ; la Cour suprême invalide la décision. Présentée une seconde fois, la loi est votée. Et l'autorité du parti en sort affaiblie.

Le gouvernement central doit aussi faire face aux soulèvements locaux. Agitation au Pendjab en octobre 1969. Les Sikhs revendiquent pour eux seuls la ville de Chandigarh, capitale qu'ils ont en commun avec l'Haryana.

En janvier 1970, le dirigeant sikh San Fateh Singh commence une grève de la faim et annonce qu'il s'immolera par le feu le 1er février s'il n'obtient pas satisfaction. Après plusieurs tentatives de négociations, le gouvernement s'incline : il attribue Chandigarh au Pendjab.

Recrudescence des activités des mouvements naxaliste et marxiste-léniniste pro-chinois dans une dizaine d'États indiens. Les actes de terrorisme se multiplient. Au Bengale occidental, insurrection populaire en mars 1970, encadrée par les naxalistes. Le 17 mars, après une grève générale de vingt-quatre heures, qui tourne à l'émeute — 32 morts et 300 blessés —, le gouvernement local est dissous. Le Front uni de la gauche (coalition du parti communiste-marxiste, du Bangla Congress et du parti communiste prosoviétique) se révèle incapable de lui trouver un successeur. Le 13 mars, le Bengale occidental est alors placé sous la tutelle directe de New Dehli.

Les partis d'extrême gauche
Parti communiste indien marxiste

Créé en 1964 par des dissidents du PC indien prosoviétique. Ne s'aligne pas sur Pékin et défend la ligne dite « Administration avec agitation ». Un des fondateurs : E.D.S. Nambo Odiripad, Premier ministre du Kerala.

Parti communiste indien marxiste-léniniste

Créé le 1er mai 1969 par Kanu Sanyal contre le PCIM. Tendance maoïste ; soutient la lutte armée de type chinois : encerclement des villes par les campagnes. Le PCIML soutient le mouvement naxaliste.

Les naxalistes

De Naxalbari, village du Bengale occidental où a éclaté en 1967 une insurrection paysanne ; les naxalistes sont entraînés par les Chinois et des étudiants du Presidency College de Calcutta. L'implantation géographique naxaliste s'étend sur une région de 1 200 km2 à cheval sur les États d'Andhra et d'Orissa. Les naxalistes éditent la revue Libération, dirigée par Anit Sen. On estime leur nombre entre 15 000 et 20 000 militants.

Indonésie

112 825 000. 75. 2,4 %.
Économie. PNB (66) 99. Production (64) : A 56 % + I 12 % + S 31 %. Énerg. (67) : 99. C.E. (66) : 6 %.
Transports. (*67) : 4 947 M pass./km, 659 M t/km. (*67) : 185 000 + 113 700.  : 712 000 tjb. (*67) : 526 326 000 pass./km.
Information. (65) : 85 quotidiens ; tirage : 709 000 sur 60 quotidiens. (67) : *1 500 000. (66) : *46 000. (67) : 169 142.
Santé (66). 3 644.
Éducation (67). Prim. : 12 574 820. Sec. et techn. : 1 607 312. Sup. : 110 677.
Institutions. République indépendante, proclamée le 17 août 1945. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, élu le 27 mars 1968.

Irak

8 634 000. 20. 2,5 %.
Économie. PNB (66) 262. Production (65) : A 21 % + I 47 % + S 32 %. Énerg. (67) : 610. C.E. (66) : 11.
Transports. (65) : 444 M pass./km, 1 009 M t/km. (*67) : 60 700 + 39 200. (*67) : 72 140 000 pass./km.
Information. (63) : 8 quotidiens ; tirage global : 85 000. (65) : *2 500 000. (66) : *180 000. (65) : 62 600 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (67) : *77 500.
Santé (65). 1 606.
Éducation (65). Prim. : 964 327. Sec. et techn. : 254 451. Sup. : 28 410.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République, proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire de 1968, amendée le 9 novembre 1969. Régime présidentiel. Président de la République et Premier ministre : Hassan el-Bakr, qui renverse le général Aref le 17 juillet 1968. Le Conseil du commandement de la révolution détient tous les pouvoirs.

Renforcement des liens avec Moscou

Le parti Baas, au pouvoir depuis juillet 1968, paraît consolider ses assises. À l'égard de ses adversaires de droite et de gauche, le régime pratique une double politique, répressive envers les premiers et conciliatrice avec les seconds.