Sur le plan intérieur, le président congolais éprouve de sérieuses difficultés avec les étudiants, généralement opposés au régime, et en juin les examens d'État sont annulés. En avril, le général Mobutu affirme avoir échappé à un attentat. Néanmoins, après la crise qui a suivi, en juillet 1967, l'enlèvement de l'ancien Premier ministre Tshombe et son incarcération en Algérie, après notamment les attaques des mercenaires révoltés contre les villes de Kisangani et de Bukavu, le chef de l'État congolais est progressivement parvenu à restaurer son autorité. Gravement menacé en septembre, au moment où se tient à Kinshasa le sommet de l'OUA, le régime militaire est sauvé après l'écrasement des mercenaires en octobre et un important remaniement ministériel.

Côte-d'Ivoire

3 920 000. 12. 3,1 %. Consomm. énergie (*65) : 152 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 507 M pass./km, 325 M t/km. Parc autos (*65) : 32 000 + 23 200. Aviat. civ. (*65) : 51 786 000 pass./km.
Information. Journaux : 1 quotidien ; tirage : 10 000. Récepteurs radio : *60 000. Téléviseurs (64) : *1 600. Cinéma (59) : 17 salles. Postes téléphone : 17 461.
Santé (64). 202 médecins.
Éducation (63). Prim. : 331 446. Sec. et techn. (62) : 20 139. Sup. (64) : 1 566.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu le 7 novembre 1965. Parti unique : PDCI (Parti démocratique de Côte-d'Ivoire).

Félix Houphouët-Boigny est devenu le doyen d'âge de l'Organisation commune africaine et malgache après le décès de Léon Mba (Gabon). Il continue de renforcer son autorité morale, tant en Côte-d'Ivoire, où l'expansion se poursuit, qu'au sein du club francophone africain.

L'essor des productions agricoles, la création d'entreprises ivoiriennes, l'accession aux postes de responsabilité de jeunes universitaires, la stabilité politique générale du pays renforcent la position de la Côte-d'Ivoire sur la scène internationale et expliquent la naissance d'un certain sentiment nationaliste, dont l'aspect négatif s'est traduit en mars 1968 par des manifestations violentes contre la minorité nigériane installée dans la capitale ivoirienne.

Dahomey

2 410 000. 21. 2,9 %. Consomm. énergie (*65) : 30 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 78 M pass./km, 44 M t/km. Parc autos (*65) : 5 700 + 3 900.
Information. Journaux (64) : 3 quotidiens ; tirage global : 2 000. Récepteurs radio : *35 000. Cinéma (64) : 3 salles ; fréquentation : 700 000. Postes téléphone : 4 285.
Santé (62). 108 médecins.
Éducation (64) Prim. : 125 231. Sec. et techn. : 11 120. Sup. : 39.
Institutions. État indépendant le 1er août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1968. Président de la République : colonel Alphonse Alley, désigné le 21 décembre 1967. Président du gouvernement : commandant Maurice Kouandete, qui renverse, le 17 décembre 1967, le général Soglo. Partis politiques interdits.

Grave tension interne

Un nouveau putsch en décembre 1967, des élections présidentielles annulées, tels sont les deux principaux événements dont est le théâtre la République dahoméenne. Impasse politique totale, situation économique catastrophique, ainsi se caractérise la situation.

Quelques jours après avoir été l'hôte officiel de la République française, le général Christophe Soglo est déposé par un groupe d'officiers conduits par le commandant Maurice Kouandete, breveté de l'École de guerre de Paris. Un gouvernement est constitué sous la présidence du commandant Kouandete, et le lieutenant-colonel Alphonse Alley, qui a d'abord refusé de faire cause commune avec les putschistes, devient président de la République.

Les militaires s'étant engagés à rétablir avant six mois un pouvoir civil, un référendum constitutionnel est organisé le 31 mars 1968 et une nouvelle constitution est adoptée (846 521 « oui », contre 71 695 « non »). Des élections présidentielles se déroulent en avril.

Une controverse s'instaure d'abord autour des candidatures : les anciens présidents Apithy, Ahomadegbe et Maga sont écartés de la compétition électorale par suite de l'opposition des militaires au retour des trois politiciens réfugiés en France. La candidature de Me Boissier-Palun, avocat sénégalais né de mère dahoméenne, est également récusée par la junte militaire. Finalement, 5 personnalités, dont la représentativité est faible, affrontent les suffrages.