Le gouvernement d'Alger paraît animé par des motivations diverses : économiques, dans la mesure où il cherche à fournir des bases complémentaires à l'industrie naissante purement algérienne ; diplomatiques, puisqu'il ne croit plus aux bonnes dispositions de Paris concernant l'achat des vins et l'absorption de plus grands contingents de main-d'œuvre algérienne en France (limités à 1 000 par mois) ; politiques, dans sa volonté manifeste de désarmer l'opposition clandestine marxisante et de se gagner de nouvelles sympathies populaires.

Botswana

580 000. 1. 3 %.
Information. Récepteurs radio (64) : 5 000. Cinéma (64) : 7 salles.
Santé (64). 26 médecins.
Éducation. Prim. : 66 061. Sec. et techn. : 1 695.
Institutions. Ancien Bechuanaland. République indépendante proclamée le 30 septembre 1966. Constitution de 1965. Président de la République et chef de l'exécutif : sir Seretse Khama.

Burundi

3 274 000. 118. 2 %. Consomm. énergie (*65) : 12 kg e.c.
Information. Cinéma (62) : 3 salles ; fréquentation : 300 000.
Santé (63). 41 médecins.
Éducation (64). Prim. : 139 015. Sec. et techn. : 5 504. Sup. : 160.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République proclamée le 28 novembre 1966. Président de la République et chef de l'exécutif : colonel Michel Micombero. La Constitution de 1962 est suspendue. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

Cameroun

5 350 000. 11. 2,2 %. Consomm. énergie (*65) : 71 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 107 M pass./km, 175 M t/km. Parc autos (*65) : 17 300 + 21 900. Aviat. civ. (*65) : 78 486 000 pass./km.
Information. Journaux (64) : 3 quotidiens ; tirage global : 18 000. Cinéma (63) : 23 salles. Postes téléphone : 4 200.
Santé. 196 médecins.
Éducation (64). Prim. : 693 268. Sec. et techn. : 31 644. Sup. : 1 164.
Institutions. État fédéral (Cameroun ex-français, indépendant le 1er janvier 1960, et Cameroun méridional ex-britannique, indépendant le 1er octobre 1961). République fédérale proclamée le 1er octobre 1961. Constitution de 1961. Président de la République et chef de l'exécutif : Ahmadou Ahidjo, élu le 20 mars 1965. Vice président : John Ngu Foncha. Parti unique : Union nationale camerounaise.

Congo-Brazzaville

850 000. 2. 1,6 %. Consomm. énergie (*65) : 148 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 109 M pass./km, 301 M t/km. Aviat. civ. (*65) : 62 061 000 pass./km.
Information. Journaux (63) : 1 quotidien ; tirage : 400. Téléviseurs : *500. Cinéma : 14 salles ; fréquentation 1 650 000. Postes téléphone : 8 172.
Santé (64). 77 médecins.
Éducation (64). Prim. : 171 528. Sec. et techn. : 13 888. Sup. (63) : 671.
Institutions. État indépendant le 15 août 1960. République (28 novembre 1958). Président de la République : Alphonse Massembat-Debat, élu en 1963. Assume les fonctions de Premier ministre. Parti unique : Mouvement national de la révolution.

Congo-Kinshasa

15 986 000. 7. 2,1 %. Consomm. énergie (*65) : 83 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 578 M pass./km, 1 668 M t/km. Parc autos (64) : 42 500 + 32 900. Aviat. civ. (*65) : 281 997 000 pass./km.
Information. Journaux : 8 quotidiens. Récepteurs radio (64) : *200 000. Cinéma (59) : 24 salles ; fréquentation : 1,3 M. Postes téléphone : *20 000.
Santé. 500 médecins.
Éducation (64). Prim. : 1 592 225. Sec. et techn. : 88 891. Sup. : 3 136.
Institutions. État indépendant le 30 juin 1960. République présidentielle. Constitution de 1967. Président de la République et chef de l'exécutif : lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu, élu par le Congrès le 28 novembre 1965, après le coup d'État qui renverse le président Kasavubu.

Le voyage du général Mobutu à Bruxelles en juin 1968 marque la volonté des dirigeants de Kinshasa de normaliser leurs relations avec la Belgique. Celles-ci n'avaient cessé de se dégrader depuis de longs mois ; un nouveau départ est pris. Le rapatriement en Europe des mercenaires réfugiés au Rwanda a permis, dès avril, de détendre les rapports belgo-congolais.

Simultanément, le général Mobutu s'efforce de renforcer les liens unissant son pays aux États d'Afrique francophone. En janvier, il participe à Niamey à la rencontre des chefs d'État de l'OCAM, puis effectue un voyage officiel en Côte-d'Ivoire et invite Houphouët-Boigny à se rendre, en juin, à Kinshasa — visite décommandée du fait des répercussions de la crise française en Afrique francophone. Il est vrai que la création de l'Union des États de l'Afrique centrale (UEAC), dont le chef de file est le Congo-Kinshasa, ne facilite guère les relations entre le général Mobutu et ses collègues de l'OCAM, car ce nouveau regroupement aboutit à la désintégration de l'Union douanière des États de l'Afrique centrale (UDEAC) à la suite du départ du Tchad et de la République centrafricaine.