Les 2 millions de dirhams qu'il faudra encore trouver auprès de bailleurs de fonds étrangers ne devront pas, a dit Hassan II, ouvrir la voie à une aliénation de la souveraineté nationale. Les relations franco-marocaines étant toujours assombries par l'affaire Ben Barka, le souverain s'est appliqué à s'assurer de nouvelles amitiés. L'URSS, le Canada et l'Allemagne fédérale se sont engagés à participer — à des degrés différents — à la réalisation du plan quinquennal.

L'option panislamique

On ignore si la tournée de Hassan II dans certains pays musulmans du Moyen-Orient, en avril 1968, a pu se traduire par des promesses d'aide. Il n'est pas douteux, en tout cas, que le rapprochement intervenu avec des États riches, tels l'Arabie Saoudite et l'Iran, est susceptible d'ouvrir pour Rabat des perspectives d'une fructueuse coopération, tout autant sur le plan économique que politique.

L'option panislamique du chef de l'État rejoint son orientation religieuse dans le domaine de la politique intérieure. Ici et là, les objectifs paraissent être les mêmes : écarter un progressisme qui risque d'introduire des éléments de trouble et d'instabilité au Maroc ; neutraliser les adversaires de la monarchie chérifienne, prompts à l'accuser de tiédeur et d'immobilisme à l'égard du problème palestinien ; offrir une alternative morale au matérialisme des forces de subversion.

Île Maurice

759 000. 362. 2,8 %. Consomm. énergie (*65) : 179 kg e.c.
Transport. Rail (63) : 14 M t/km. Parc autos (*65) : 13 700 + 5 300.
Information. Journaux (64) : 11 quotidiens ; tirage global : 86 000. Récepteurs radio : *120 000. Téléviseurs : 5 000. Cinéma : 47 salles ; fréquentation (64) : 8,5 M. Postes téléphone : 13 634.
Santé (64). 60 médecins.
Éducation. Prim. : 134 534. Sec. et techn. : 34 933. Sup. : 98.
Institutions. État indépendant le 12 mars 1968. Constitution de 1967. Gouverneur général représentant la Couronne britannique, John Rennie. Premier ministre : Seewoosagur Ramgoolam.

Aux élections législatives d'août 1967, le parti du Premier ministre Seewoosagur Ramgoolam emporte 39 des 62 sièges à l'Assemblée nationale.

Les manœuvres de l'opposition, qui s'opposent à l'octroi de l'indépendance, restent sans effet et l'ancienne colonie britannique accède à la souveraineté internationale le 12 mars 1968 comme prévu, avant de devenir le 124e État membre de l'Organisation des Nations unies.

Cependant, de graves tensions raciales sévissent dans l'île et sont à l'origine de plusieurs séries d'émeutes, avant et après l'indépendance. En janvier, notamment, des violentes bagarres entre éléments musulmans et hindouistes provoquent la mort d'une vingtaine de personnes. La présence de 68 % d'Indo-Mauriciens, parmi lesquels 51 % d'Hindous et 17 % de musulmans, explique en partie les menaces d'instabilité politique qui pèsent sur le pays.

Aux problèmes ethniques se superposent de sérieuses difficultés économiques dues à la surpopulation et au sous-emploi. La population devrait, en effet, atteindre, en 1982, 1 300 000 habitants et les chômeurs représentent déjà 15 % de la population active de l'île. D'autre part, en dépit des efforts de diversification des cultures, Maurice vit presque exclusivement de la vente à l'étranger des 650 000 t de sucre produites annuellement. Or, les exportations de sucre ne sont que partiellement commercialisées.

Bien que placée sous domination britannique depuis la fin des guerres napoléoniennes, Maurice compte une importante minorité francophone (blanche, noire et asiatique) ; aussi le Premier ministre s'efforce-t-il — fidèle à une politique tracée avant même l'indépendance — de resserrer les liens culturels et économiques de son pays avec la France, et de rechercher des débouchés pour le sucre mauricien dans les pays du Marché commun.

Mauritanie

1 070 000. 1. 1,6 %. Consomm. énergie (*65) : 48 kg e.c.
Transports. Parc autos (*65) : 100 + 200. Aviat. civ. (*65) : 61 171 000 pass./km.
Information. Récepteurs radio (64) : *31 000. Cinéma (64) : 7 salles.
Santé (64). 28 médecins.
Éducation (64). Prim. : 19 103. Sec. et techn. : 1 671.
Institutions. État indépendant le 28 novembre 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961 ; régime présidentiel. Président de la République et président du Conseil des ministres : Moktar Ould Daddah, réélu le 7 août 1966. Parti unique : Parti du peuple mauritanien.