Un accord commercial est signé qui prévoit un triplement des échanges par rapport à 1966 (70 millions de roubles). Michael Misnik, vice-président du Gosplan de l'URSS, vient étudier les modalités de planification en Algérie. L'URSS, en outre, comme la France et les États-Unis, fournit du blé pour pallier la menace de disette consécutive à la grande sécheresse de l'été.

La cause égyptienne

L'aide soviétique ne se limite pas à ces fournitures pacifiques. Tout au long de l'année, on a vu arriver en Algérie canons lourds, Mig 21 et vedettes lance-torpilles.

Cet armement massif n'a pas pu contribuer à détériorer les relations avec le voisin marocain. Mais la position dure adoptée par Boumediene dans le conflit palestinien, sa décision de continuer la lutte après la défaite des pays frères, enfin son voyage à Moscou le 12 juin pour dénoncer auprès des dirigeants soviétiques les dangers de leur politique de coexistence pacifique semblent le placer au premier plan parmi les leaders révolutionnaires du monde arabe, avec lequel il faudra désormais compter.

Botswana

(64) : 543 105. 1. 3,1 %.
Information. Récepteurs radio (63) : 3 000. Cinéma (60) : 8 salles.
Santé (63). 24 médecins.
Éducation. Prim. : 62 839. Sec. et techn. : 1 481.
Institutions. Ancien Bechuanaland. République indépendante proclamée le 30 septembre 1966. Constitution de 1965. Président de la République et chef de l'exécutif : sir Seretse Khama.

Burundi

(52) : 1 902 316. 90. 2,5 %. Consomm. énergie : *14 kg e.c.
Information. Cinéma (62) : 3 salles ; fréquentation : 300 000.
Santé (63). 41 médecins.
Éducation (62). Prim. : 110 045. Sec. et techn. : 4 019. Sup. : 51.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République proclamée le 28 novembre 1966. Président de la République et chef de l'exécutif : colonel Michel Micombero. La Constitution de 1962 est suspendue. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

De tous les États de l'Afrique, le Burundi demeure l'État le plus instable. Après que deux de ses Premiers ministres eurent été assassinés au cours des cinq dernières années, tandis qu'un troisième était grièvement blessé dans un attentat, le Burundi a connu deux coups d'État successifs en cinq mois.

En juillet, le prince Charles Ndizeye, héritier de la couronne, dépose son père, le mwami (roi) Mwambutsa, pendant l'un des séjours prolongés effectués en Suisse par ce dernier. Il se fait alors proclamer roi sous le nom de Ntare V.

En novembre, c'est le capitaine Micombero qui met à profit la présence de Ntare V au Congo-Kinshasa pour le destituer, proclamer la république et prendre la présidence après avoir mis en place un comité national de la révolution chargé de préparer une nouvelle Constitution.

Missions de conciliation

En fait, le nouveau maître des destinées du Burundi renforce très rapidement les pouvoirs qu'il s'est attribués et, en mars 1967, il rattache directement à la présidence de la République les ministères des Affaires étrangères, de la Coopération, de la Défense nationale et de la Fonction publique.

Le Burundi entretient depuis son accession à l'indépendance de mauvaises relations avec le Rwanda voisin. Grâce à la médiation du général congolais Mobutu, notamment, une nette détente se manifeste au milieu de l'année 1967.

Cameroun

(*64) : 5 103 000. 11. 2,1 %. Consomm. énergie : 71 kg e.c.
Transports. Rail : 112 M pass./km, 161 M t/km. Parc autos : 12 500 + 20 100.
Information. Journaux : 3 quotidiens, tirage global : 18 000. Cinéma (63) : 23 salles. Postes téléphone : *4 100.
Santé (62). 146 médecins.
Éducation (62). Prim. : 579 808. Sec. et techn. : 26 109. Sup. : 663.
Institutions. État fédéral (Cameroun ex-français indépendant le 1er janvier 1960 et Cameroun méridional ex-britannique indépendant le 1er octobre 1961). République fédérale proclamée le 1er octobre 1961. Constitution de 1961. Président de la République et chef de l'exécutif Ahmadou Ahidjo, élu le 20 mars 1965. Vice-président : John Ngu Foncha. Parti unique : Union nationale camerounaise (constituée le 1er septembre 1966).

Congo-Brazzaville

(*61) : 796 300. 2. 1,6 %. Consomm. énergie : 157 kg e.c.
Transports. Rail : 98 M pass./km, 296 M t/km.
Information. Journaux (63) : 1 quotidien ; tirage : 400. Téléviseurs : *400. Cinéma (63) : 10 salles. Postes téléphone : *8 000.
Santé. 77 médecins.
Éducation (63). Prim. : 156 396. Sec. et techn. : 11 974. Sup. : 578.
Institutions. État indépendant le 15 août 1960. République (28 novembre 1958). Président de la République : Alphonse Massemba-Debat, élu en 1963. Premier ministre : Ambroise Noumazalaye. Parti unique : Mouvement national de la révolution.

Congo-Kinshasa

(57) : 12 768 706. 7. 2,1 %. Consomm. énergie : 79 kg e.c.
Transports. Rail : (62) 261 M pass./km.
Information. Journaux (63) : 3 quotidiens. Récepteurs radio (63) : 200 000. Cinéma (59) : 24 salles ; fréquentation : 1,3 M. Postes téléphone : 19 789.
Santé (61). 481 médecins.
Éducation (63). Prim. : 1 995 230. Sec. et techn. : 92 273. Sup. : 2 363.
Institutions. État indépendant le 30 juin 1960. République présidentielle Constitution de 1967. Président de la République et chef de l'exécutif : lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu, élu par le Congrès le 28 novembre 1965, après le coup d'État qui renverse le président Kasavubu.

Mobutu s'efforce de sortir le pays de la confusion

Le sixième anniversaire de l'accession de l'ancienne colonie belge à l'indépendance constitue pour le général Mobutu, au pouvoir depuis le coup d'État du 24 novembre 1965, l'occasion d'affirmer son nationalisme.