En septembre 1966, une grève des ouvriers boulangers a lieu à Dakar, et une personne trouve la mort au cours d'une manifestation.

En janvier, ce sont les étudiants de l'université de Dakar qui font la grève des cours et engagent une épreuve de force avec le gouvernement sénégalais.

En février, Demba Diop, parlementaire de l'Union progressiste sénégalaise (UPS), parti gouvernemental, est poignardé à Thiès par un adversaire politique, membre du même parti, Abdou Faye, qui sera condamné à mort et fusillé en avril (c'est la première exécution capitale depuis l'accession du pays à la souveraineté).

Sept semaines après l'assassinat de Demba Diop, c'est le chef de l'État lui-même, Léopold Sédar Senghor, qui est l'objet d'une tentative de meurtre. L'auteur de l'attentat manqué est un dénommé Moustapha Lo, dont les autorités sénégalaises affirment qu'il a agi sur l'instigation des partisans de Mamadou Dia, ancien président du Conseil, condamné à la détention perpétuelle après la tentative de coup d'État du 17 décembre 1962.

Rupture avec la Guinée

En février, Léopold Sédar Senghor a fait approuver un projet de réforme constitutionnelle prévoyant la prorogation du mandat des députés et de celui du président de la République jusqu'en 1968, ce qui lui permet de reculer de trois mois la date des élections.

En mauvais termes avec Sékou Touré, président de la république de Guinée, qui a refusé de participer au Festival international des arts nègres organisé en avril 1966 à Dakar et qui multiplie contre le président sénégalais les accusations d'ingérence dans les affaires guinéennes, Léopold Sédar Senghor rompt en juillet 1966 toute relation avec les dirigeants de Conakry.

Cependant, le Sénégal ne cesse de renforcer ses liens avec les autres États africains ; en décembre 1966, Modibo Keita, président de la république du Mali, est reçu en visite officielle à Dakar ; en février 1967, c'est Léopold Sédar Senghor qui se rend en visite officielle en République arabe unie et en Algérie, puis, en avril, en Gambie.

Zélé propagandiste du projet de communauté francophone, dont il est l'auteur avec le président tunisien Habib Bourguiba, Léopold Sédar Senghor rencontre à ce sujet le général de Gaulle à Paris en juillet 1966. Au cours des mois de septembre et d'octobre de la même année, le chef de l'État sénégalais se rend aux États-Unis et au Canada pour y expliquer les grandes lignes de ce projet.

Sierra Leone

(63) : 2 180 355. 31. 0,9 %. Consomm. énergie : 70 kg e. c.
Transports. Rail : 43 M pass./km, 16 M t/km. Parc autos : 8 800 + 4 300.
Information. Journaux : 2 quotidiens ; tirage global : 2 000. Récepteurs radio : 25 000. Téléviseurs : 600. Cinéma (62) : 12 salles, fréquentation (61) : 400 000.
Santé (62). 113 médecins.
Éducation (63). Prim. : 110 956. Sec. et techn. : 13 437. Sup. : 575.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Henry Lightfoot Boston. Secrétaire général du Conseil national de réforme : colonel Andrew Juxon Smith, depuis le coup d'État du 24 mars 1967 qui renverse le Premier ministre Albert Margaï. Partis politiques dissous.

Le record des coups d'État

Cette ancienne colonie britannique aura acquis en 1967 la réputation peu enviable de détenir le record des coups d'État : trois en une semaine.

En février, Albert Margaï, Premier ministre, avait déjoué une première conspiration, dissous le Parlement et décidé d'organiser des élections le mois suivant. Le parti gouvernemental ayant, à l'occasion de cette consultation électorale, perdu plusieurs sièges au profit de l'opposition, une grave crise politique éclatait.

Le général Lanzana décide d'intervenir pour maintenir A. Margaï au pouvoir. Mais d'autres officiers supérieurs, placés sous la direction du lieutenant-colonel Ambrose T. Genda, prennent eux-mêmes le pouvoir après en avoir chassé A. Margaï, M. Stevens, chef de l'opposition, et le général Lanzana. Le 27 mars, enfin, Andrew Juxon Smith remplace à la tête de la junte militaire son collègue Genda.

Somalie

(*64) : 2 350 000. 4. 2,9 %.
Transports. Parc autos : 4 200 + 6 300.
Information. Journaux : 2 quotidiens ; tirage global : 5 000. Récepteur radio : *30 000. Cinéma (58) : 23 salles, fréquentation : *1,3 M.
Santé (60). 67 médecins.
Éducation (62). Prim. : 20 569. Sec. et techn. : 5 336. Sup. : 82.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961. Président de la République : Abridashid Ali Shermake, élu le 11 juin 1967. Premier ministre : Ibrahim Egal.

Soudan

(*64) : 13 180 000. 5. 2,8 %.
Transports. Rail : 2 365 M t/km. Parc autos : 20 500 + 19 700. Aviat. civ. : 133 657 000 pass./km.
Information. Journaux (62) : 7 quotidiens ; tirage global : 64 000. Téléviseurs : *10 000. Cinéma (61) : 47 salles, fréquentation : 10,1 M. Postes téléphone : 35 357.
Santé (63). 435 médecins.
Éducation (63). Prim. : 416 958. Sec. et techn. : 76 042. Sup. : 5 591.
Institutions. République indépendante proclamée le 1er janvier 1956. Constitution de 1956. Présidence de la République collégiale : Conseil suprême, présidé par Ismaïl el-Azhari, élu le 8 juillet 1965 par l'Assemblée constituante. Premier ministre : Mohammed Maghoub.