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- Une confusion ancrée depuis l’école : pourquoi on se trompe tous sur cette expression
- L’explication grammaticale : pourquoi “acquit” est la seule forme correcte
- Le piège de l’usage et de la prononciation : pourquoi l’erreur est si fréquente
- Comment bien employer “par acquit de conscience” à l’écrit (et éviter les fautes classiques)
Une confusion ancrée depuis l’école : pourquoi on se trompe tous sur cette expression
Je me souviens encore de ce jour où, persuadé d’être un maître de l’orthographe, j’ai écrit fièrement : « Je l’ai fait par acquis de conscience. » Mon correcteur rouge, sans pitié, m’a immédiatement rappelé à l’ordre. Depuis, je n’ai plus jamais douté : la bonne orthographe, c’est bien « par acquit de conscience », avec un « t ».
Et si tant de personnes se trompent, c’est parce que la confusion est sournoise. « Acquit » et « acquis » se prononcent exactement de la même façon (/aki/), ce qui complique tout à l’oral. Mais à l’écrit, une seule orthographe est correcte.
L’explication grammaticale : pourquoi “acquit” est la seule forme correcte
Le mot « acquit » est un nom masculin issu du verbe « acquitter », au sens de « reconnaissance écrite d’un paiement « . Cette racine juridique est essentielle : on parle d’un « acquit de paiement », d’un « acquit de livraison »… L’expression « par acquit de conscience » signifie donc « afin d’être quitte envers soi-même », pour se débarrasser de tout scrupule.
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C’est une formule ancienne, figée, attestée depuis le XIXe siècle, et encore très utilisée dans le langage courant. Elle implique une démarche morale, une sorte de vérification faite pour se rassurer, même si elle semble inutile. En d’autres termes, une quittance psychologique.
À l’inverse, « acquis » est le participe passé du verbe « acquérir ». Il désigne « qui a fait l’objet d’une acquisition« , mais il n’a aucun lien avec la notion de justification morale. L’écrire dans cette expression est donc une faute d’orthographe, aussi répandue soit-elle.
Le piège de l’usage et de la prononciation : pourquoi l’erreur est si fréquente
Si tant de personnes tombent dans le piège, c’est aussi parce que « acquis » est un mot plus familier. On l’utilise dans « savoirs acquis », « droits acquis », etc. Il fait partie de notre quotidien. À côté, « acquit » semble poussiéreux, presque désuet, réservé aux notaires ou aux romans d’Honoré de Balzac.
Il y a aussi l’effet d’analogie sémantique : on imagine que cette « conscience » aurait acquis un savoir, une certitude. Une interprétation séduisante… mais complètement erronée.
Même dans les médias, les fautes persistent. Et c’est bien là que réside le danger : plus on lit « par acquis de conscience », plus on pense que c’est correct. D’où l’importance de vérifier et d’intégrer cette nuance. Une seule lettre change, mais elle change tout.
Comment bien employer “par acquit de conscience” à l’écrit (et éviter les fautes classiques)
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L’expression fonctionne généralement comme un complément circonstanciel de manière. Voici trois façons correctes de l’employer :
- Par acquit de conscience, elle a rappelé son médecin.
- Il a recompté ses billets, par acquit de conscience.
- Je t’ai renvoyé le mail, juste par acquit de conscience.
Retenez aussi que l’expression est invariable. On n’écrira jamais « par acquits de conscience ». Elle reste toujours au singulier, avec son petit « t » final.


