Montrer le sommaire Cacher le sommaire
- Pourquoi dit-on « s’il le faut » et non « si il le faut » ? La règle essentielle à connaître
- Les erreurs courantes à éviter quand on parle ou écrit avec des élisions
- Que faire face aux mots avec un « H » : le cas des habits et des haricots
- Le mot de la fin : élider, c’est parler plus naturellement… à condition de respecter les règles
Pourquoi dit-on « s’il le faut » et non « si il le faut » ? La règle essentielle à connaître
L’élision en français consiste à supprimer la voyelle finale d’un mot quand le mot suivant commence aussi par une voyelle ou un H muet. C’est un geste aussi naturel qu’utile : il évite le heurt de deux sons vocaliques, comme dans « je m’en doute » (au lieu de « je me en doute »).
Dans le cas de « s’il le faut », la règle s’applique car le mot « il » commence par une voyelle. On élide donc le « i » de « si » : on écrit et on dit « s’il le faut ». L’apostrophe marque cette élision.
Ce qui crée la confusion, c’est que l’élision n’est pas systématique. Avec « elle », par exemple, on ne dit pas « s’elle veut », mais bien « si elle veut ». Cette exception pousse de nombreuses personnes à hésiter ou à généraliser à tort.
Vous écrivez “merci d’avance” sans réfléchir ? Ce choix anodin cache une vraie question de ton, de forme… et de perception sociale
Une faute d’une lettre que font même les meilleurs : « leur » ou « leurs », la règle ultra simple qu’on oublie toujours
Les erreurs courantes à éviter quand on parle ou écrit avec des élisions
Dans la langue écrite comme à l’oral, certaines formes incorrectes s’infiltrent dans nos usages, même parmi les locuteurs expérimentés. L’une des plus fréquentes reste l’absence d’élision avec « si ». On lit souvent des phrases comme : « si il vient », « si il accepte », « si ils veulent », alors que la forme correcte est « s’il vient », « s’il accepte », « s’ils veulent ».
Autre source d’erreur : élider à tort des mots qui ne s’élident pas. Par exemple, « presque » ne s’élide que dans « presqu’île ». On écrit « presque arrivé » et non « presqu’arrivé », même si à l’oral, l’élision semble naturelle. De même, « quelque » ne s’élide que dans « quelqu’un » ou « quelqu’une ».
Il faut aussi faire attention à « lorsque », qui ne s’élide que devant certains mots : « il », « elle », « on », « en », « un » et « une ». On écrira donc « lorsqu’il pleut », mais jamais « lorsqu’Éric parle ».
Que faire face aux mots avec un « H » : le cas des habits et des haricots
Tout le monde s’est un jour demandé pourquoi on dit les « z’habits » mais pas les « z’haricots » ou les « z’héros ». La réponse se trouve dans la distinction entre H muet et H aspiré. Le H muet, hérité du latin, se comporte comme une voyelle, il autorise l’élision et la liaison : « l’homme », « les z’habits », « les z’herbes ». En revanche, le H aspiré, souvent issu du germanique, bloque toute élision ou liaison : on dira « le haricot », pas « l’haricot ».
Pour savoir quel H est concerné, consultez un dictionnaire : Larousse indique les H aspirés avec une petite étoile, le Robert avec une apostrophe. C’est la seule méthode fiable pour trancher sans se tromper.
Le mot de la fin : élider, c’est parler plus naturellement… à condition de respecter les règles
En français, l’élision est une clé essentielle pour rendre la langue fluide et agréable à l’oreille. Elle joue un rôle dans le rythme de la phrase, dans l’équilibre sonore et même dans la syntaxe. Bien utilisée, elle évite les maladresses et donne au discours un ton naturel, presque musical. C’est une compétence linguistique qui, bien que souvent intuitive, mérite une attention précise dans l’écriture.
Pour intégrer durablement les bonnes pratiques, il peut être utile de garder à l’esprit quelques rappels simples :
- On élide devant une voyelle ou un H muet (ex. : s’il veut, l’homme, qu’un jour)
- On n’élide pas devant un H aspiré (ex. : le haricot, la haine, le héros)
- Certains mots ne s’élident jamais, même si l’oral donne l’illusion du contraire (ex. : presque, quelque, lorsque sauf cas spécifiques)
Vous dites « bienvenu » ou « bienvenue » ? Voici la règle infaillible pour ne plus jamais faire la moindre erreur
« Comme même » ou « quand même » ? Une seule est correcte, l’autre n’existe pas et ruine vos messages sérieux
Avec ces repères, l’élision cesse d’être un casse-tête : elle devient un outil précieux pour maîtriser la langue avec élégance et confiance.


