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- Une longue histoire d’échanges linguistiques entre français et anglais, marquée par des inversions de tendances
- « Coacher » : un mot fourre-tout issu du français… qui pourrait facilement être remplacé
- Une réticence justifiée : pourquoi les linguistes déconseillent l’usage de « coacher » dans les écrits
- « Coach » ou « entraîneur » ? Comment enrichir son vocabulaire plutôt que de céder aux tics de langage
Une longue histoire d’échanges linguistiques entre français et anglais, marquée par des inversions de tendances
L’emprunt de mots entre langues est un phénomène universel. Françoise Nore, linguiste spécialisée en lexicologie, le rappelle : « Dès qu’il y a communication entre pays ou cultures, des échanges de mots se produisent. » Et entre la France et l’Angleterre, l’histoire a été riche en allers-retours.
Jusqu’au XVIIIe siècle, c’était plutôt l’anglais qui empruntait au français, notamment après la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Mais ensuite, l’influence s’inverse. L’essor économique et politique britannique, puis l’impact culturel des États-Unis au XXe siècle, provoquent une véritable invasion de termes anglo-américains. Aujourd’hui, Internet et les réseaux sociaux font le reste.
« Coacher » : un mot fourre-tout issu du français… qui pourrait facilement être remplacé
Ce qui est ironique avec « coacher », c’est qu’il vient à l’origine du français. Le mot « coche » désignait une voiture servant à transporter quelqu’un d’un point à un autre. L’anglais en a fait le verbe to coach, qui signifie encadrer ou entraîner. Et nous voilà, quelques siècles plus tard, à réemprunter notre propre mot… mais en version anglo-saxonne.
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Le problème, selon l’Académie française, c’est que « coacher » est trop vague. Il recouvre mille rôles : entraîneur, mentor, conseiller, tuteur, formateur… Tous ces termes sont précis, riches de nuances, et déjà bien installés en français. Pourquoi se priver de cette richesse lexicale ?
Une réticence justifiée : pourquoi les linguistes déconseillent l’usage de « coacher » dans les écrits
Baptiste Verly, professeur de linguistique anglaise, est clair : « Utiliser des anglicismes dans les copies, surtout lors de concours, est fortement déconseillé. » Il recommande systématiquement des alternatives françaises, plus justes, plus respectueuses du registre d’écriture.
Même en entreprise, mieux vaut préférer « former », « accompagner », « encadrer ». Les anglicismes, s’ils ne sont pas justifiés par une absence lexicale, apparaissent souvent comme des effets de mode, voire des paresses de langage. Pour Françoise Nore, ce n’est pas une question de snobisme : « Les mots français sont plus clairs, plus nuancés. C’est agaçant d’entendre ce mot-valise à toutes les sauces. »
« Coach » ou « entraîneur » ? Comment enrichir son vocabulaire plutôt que de céder aux tics de langage
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Changer ses habitudes, ce n’est pas forcément s’imposer des règles rigides. C’est retrouver le plaisir de choisir le mot juste. Car en français, ce ne sont pas les alternatives qui manquent : entraîneur, moniteur, guide, tuteur, formateur, mentor, conseiller… Autant de termes qui désignent des rôles précis et évitent la confusion.
Utiliser ces mots permet aussi d’adapter son langage au contexte : un « entraîneur » pour le sport, un « mentor » dans le cadre professionnel, un « tuteur » pour l’accompagnement scolaire. Et si, au lieu de « se faire coacher », on se laissait guider par le français ?


