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- « Honneur » et « honorer » : une différence d’orthographe au sein d’une même famille
- « Donner » vs « donateur » : un autre exemple du grand écart orthographique
- Une liste à connaître pour mieux s’en sortir avec les consonnes doubles
- Les rectifications de 1990 : une tentative louable mais insuffisante de simplification
« Honneur » et « honorer » : une différence d’orthographe au sein d’une même famille
Il est courant de chercher à se repérer dans l’orthographe d’un mot en se basant sur les autres mots de sa famille. Par exemple, on écrit bien « territoire » avec deux « r » car le mot « terre » en contient déjà deux. Mais cette méthode trouve vite ses limites.
Prenons le cas de « honneur » et « honorer« . Le premier s’écrit avec deux « n », tandis que le second n’en prend qu’un. Même constat pour « honorifique » ou « honorable » : un seul « n » également. Ces variations s’expliquent par l’histoire et l’évolution des mots au fil du temps. Le doublement des consonnes dans certaines formes a pu être conservé, tandis qu’il disparaissait dans d’autres, plus modernes ou issues de racines différentes.
« Donner » vs « donateur » : un autre exemple du grand écart orthographique
Autre illustration de cette complexité : « donner » s’écrit avec deux « n », mais « donateur« , « donation » ou encore « donataire » n’en comportent qu’un seul. En revanche, on retrouve bien les deux « n » dans « donneur » – comme dans « donneur de sang« . Ces différences s’expliquent souvent par l’étymologie ou la transmission des mots depuis le latin.
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Ces disparités au sein d’une même famille de mots sont fréquentes, et il n’existe pas toujours de règle simple pour les anticiper. Il faut souvent apprendre les mots un à un, ou du moins connaître les plus courants.
Une liste à connaître pour mieux s’en sortir avec les consonnes doubles
Parmi les paires fréquentes à retenir, citons : « coordonnées » avec deux « n » mais « coordination » avec un seul ; « rationnel » avec deux « n », contre « rationalité » avec un seul. Idem pour « sonner » (deux « n ») mais « consonance« , « assonance » et « sonorité » (un seul). On écrira aussi « raisonner » avec deux « n » et « résonance » avec un seul.
💡 À savoir : Généralement, les verbes en -on(n)er prennent deux « n », sauf : détoner (faire un bruit explosif), dissoner, s’époumoner, ramoner, téléphoner, zoner.
Ces distinctions ne sont pas des fautes quand elles sont justifiées par l’usage. Toutefois, elles compliquent la tâche des apprenants. C’est pourquoi il est utile de s’entraîner à repérer ces familles de mots à doubles consonnes, en les intégrant progressivement dans son vocabulaire quotidien.
Les rectifications de 1990 : une tentative louable mais insuffisante de simplification
Pour alléger certaines de ces difficultés, les rectifications orthographiques de 1990 ont proposé de simplifier quelques règles. Par exemple, dans l’orthographe traditionnelle, on écrit « souffler » ou « siffler » avec deux « f », mais « boursoufler » et « persifler » avec un seul. La réforme de 1990 autorise donc « boursouffler » et « persiffler » mais ces ajustements restent cependant peu appliqués.
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Comme on peut le constater, la langue française n’en finit pas de jouer avec les lettres. Entre les doubles consonnes irrégulières et les règles mouvantes, mieux vaut apprendre en contexte et s’exercer régulièrement. Et surtout, ne pas se décourager : chaque exception maîtrisée devient une petite victoire sur cette orthographe si vivante.


