Jazz, pop et rock music
1969-1996
Luis Armstrong, Pink Floyd, Led Zeppelin, Who, Beatles, Rolling Stones, Frank Zappa, Eric Clapton, U2, Oasis et beaucoup d’autres artistes qui ont fait le panorama musical de la seconde moitié du XXème siècle.
Journal de l'année Édition 1970
Le jazz C'est d'Espagne que nous vient la lumière. En juillet 1969, le quatrième Festival international de jazz de Saint-Sébastien a réuni, notamment, le grand guitariste et chanteur de blues John Lee Hooker et le trio désormais célèbre formé par Buddy Tate au saxo ténor, Milt Buckner à l'orgue électrique ou au piano et Jo Jones à la batterie. Le swing, l'invention, la puissance d'exécution de ce trio sont tels qu'on a l'impression d'entendre un grand orchestre.
Journal de l'année Édition 1971
Jazz et pop'music Il est loin le temps où l'on cassait les fauteuils au cours des concerts de jazz. Autrefois qualifiée de sauvage, cette musique est devenue familière. Ce qui était une mode a survécu et a suscité des enfants plus ou moins bâtards, contestés parfois par ceux-là même qui étaient les zazous des années 40, aujourd'hui citoyens honorables. Bref, le jazz est devenu respectable.
Journal de l'année Édition 1972
Jazz et pop De plus en plus, et les progrès des techniques audio-visuelles accélèrent cet éparpillement, les genres musicaux nés de la rencontre du peuple noir des États-Unis avec les civilisations occidentales se diversifient et s'égarent dans un grand nombre de directions.
Journal de l'année Édition 1973
Jazz et pop Sous l'étiquette pop music – délaissée depuis quelque temps au profit d'un retour au terme rock, dans un souci de revalorisation par rapport à l'utilisation commerciale du terme pop – sont maintenant désignés des courants fort divers, et la période 1972-1973 n'a fait que renforcer cette tendance. Pas question de la résumer en une expression, mais plutôt une série de sous-titres : underground music, pop spatiale, hard rock, rock décadent ou progressiste ou jazz-rock. Là s'abritent trouvailles ou redites, essais ou ratages. On publie beaucoup de disques ; le déchet est important, mais des groupes ou musiciens de valeur se révèlent, s'affirment et remplissent les salles à Paris et en province – non sans quelques problèmes.
Journal de l'année Édition 1974
Jazz et pop Le rock n'est pas mort. Ceux qui se sentent déconnectés ou dépassés affirment le contraire, malgré tous les signes d'une évidente bonne santé. Pourtant, les pénuries qui s'annoncent pèseront aussi sur elle évidemment, mais dès à présent il faut regretter la suppression arbitraire des émissions de la télévision française consacrées à la musique des jeunes, Pop 2 et Rockenstock.
Journal de l'année Édition 1975
Jazz et pop Les promoteurs de tournées semblent avoir enfin réalisé l'importance du jeune public français, non seulement à Paris, mais dans toutes les grandes villes de province. Les vedettes internationales se sont longtemps contentées de passer dans les music-halls les plus connus de la capitale. Aujourd'hui c'en est fini, et, à de rares exceptions près, la France tout entière reçoit les grands noms de la pop music et du jazz.
Journal de l'année Édition 1976
Jazz et pop On avait coutume de considérer la pop music, il y a quelques années, comme une manifestation du démon, un catalyseur de forces mauvaises où l'on pouvait trouver pêle-mêle la drogue, le gauchisme, la liberté sexuelle. Aujourd'hui, les choses ont apparemment bien changé. Certes, il subsiste des archaïsmes, ici ou là. Mais, dans l'ensemble, la pop music, les jeunes, les cheveux longs et tout un contexte, auquel il faudrait aussi ajouter la moto par exemple, ne font plus peur. Mieux, ils attirent.
Journal de l'année Édition 1977
Jazz et pop Au commencement, il y avait le jazz, le blues et le rock. L'amateur le moins averti pouvait reconnaître facilement l'un ou l'autre genre. Et puis, au fil des années, les musiques se sont diversifiées, les styles interpénétrés, et le néophyte se perd au milieu des étiquettes nouvelles, généreusement distribuées par la presse spécialisée. La fin des années 70 semble tout particulièrement prolifique à ce point de vue.
Journal de l'année Édition 1979
Jazz et pop Surprenantes années 70 ! Il y a deux ans à peine, la grande presse ne jurait plus que par le mouvement punk — phénomène certes spectaculaire, mais plutôt limité sur le plan musical. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Pas grand-chose si l'on s'en tient aux aspects purement extérieurs de ce bouleversement. En profondeur, tout a changé. Une nouvelle génération de musiciens — et de public — a vu le jour, profitant du fait que les punks avaient relégué au magasin des vieilleries les superstars croulantes nées à l'époque des Beatles.
Journal de l'année Édition 1980
Jazz et pop Dans le monde du rock, on a annoncé les années 80 à grands sons de trompe. Tout allait être nouveau — à défaut d'être neuf. Étiquette bien pratique pour vendre un maximum de produits. En fait de nouveauté, on aura surtout assisté, une fois de plus, à la glorification d'un certain passé. Les années 70 avaient remis les 50 à la mode. Les 80 font revivre les 60. Ce mouvement nous vient d'Angleterre où un film, Quadrophenia, a ressuscité l'image des mods : jeunes gens bien propres et bien coiffés, le contraire des punks. Comme leurs prédécesseurs des années 1964-
Journal de l'année Édition 1981
Jazz et pop Par-delà les écoles, les styles et les tendances, l'élément sans doute le plus important de la mythologie du rock est son image. Il y a quelques années, l'aspect extérieur était un peu le même pour tout le monde : cheveux longs, jeans, parkas ou blousons. Et puis David Bowie et Roxy Music ont introduit la notion d'élégance. Chaque famille de style se reconnaît immédiatement dans les concerts où se produisent ses groupes.
Journal de l'année Édition 1982
Pop – Rock – Jazz Le monde du rock n'a pas été épargné par le changement de politique en France. On a pu voir le ministre de la Culture s'entretenir à la télévision avec le chanteur du groupe lyonnais Star-shooter. Le même ministre a annoncé la construction d'une vaste salle destinée à recevoir, à Paris, les grands noms du rock international. Regrettons à ce propos le manque d'assouplissement du statut des clubs et autres lieux où cette musique se joue au quotidien. Ce serait pourtant là un effort important en faveur de cette musique, telle qu'elle cherche à s'exprimer dans ce pays. L'entrée dans ces clubs est trop chère et les groupes locaux appelés à s'y produire trop peu nombreux.
Journal de l'année 1er juillet - 31 décembre 1982
Pop Rock Jazz Le rock a envahi notre vie. Matraqué sur les ondes, surtout les libres, véhiculé par les médias, repris par la publicité, il est devenu synonyme de jeunesse, de santé et de joie de vivre. Tout un programme, qui vaut tout de même mieux que le pogrom dont il était encore l'objet il y a dix ans à peine. Aujourd'hui, le rock ne fait plus peur. Depuis que ceux qui le jouent ont l'apparence de braves garçons et filles bien habillés, bien coiffés, il servirait presque de modèle offert en exemple par les nouveaux parents. Lesquels, bien entendu, sont nés dans cette musique.
Journal de l'année Édition 1984
Rock, jazz La musique épouse de plus en plus les contours de l'électronique, au fur et à mesure que l'on s'engage dans les années 1980. Rock et jazz découvrent des instruments nouveaux, toujours plus sophistiqués. Avec des conséquences parfois malheureuses, tant sur le plan esthétique que sur le plan professionnel.
Journal de l'année Édition 1985
Rock George Orwell avait raison : 1984 restera l'année de la fulgurante percée des médias électroniques. Dans le monde du rock, cela se traduit par une véritable invasion du vidéo clip. L'industrie du disque tremble, en butte à de grandes difficultés d'adaptation aux nouvelles techniques. Difficultés qui sont autant commerciales qu'artistiques.
Journal de l'année Édition 1993
Rock n'Roll En France, comme ailleurs, les disquaires tiennent le même discours : « On n'avait pas vu ça depuis 1977 et les Sex Pistols. » Mélange de punk et de hard rock, Nirvana, un groupe venu de Seattle, électrise désormais les adolescents. Il a même détrôné Michael Jackson outre-Atlantique. Seattle est la ville des usines Boeing, la ville où naquit Jimi Hendrix. Et les trois de Nirvana se veulent les rois du « noisy rock », une musique bruyante, hachée, pachydermique, où seul le rythme installe un soupçon d'organisation.
Journal de l'année Édition 1994
Rock'n'roll Les chiffres sont des évidences. Des évidences assommantes. Et si l'on se fie aux chiffres, U2, le groupe irlandais, est, depuis trois ou quatre ans, le plus grand groupe du monde. La bande à Bono avait décroché la timbale au moment de Achtung Baby, un album habile, avec lequel le groupe marchait sur les traces des Talkin'Heads. Il aurait été facile de gérer l'acquis, mais, depuis ses débuts (voilà plus de dix ans), le groupe a toujours su surprendre et lancer de nouveaux défis, comme si se tenir sur le trône l'ennuyait. Son album Zooropa, paru durant l'été, alors que U2 se trouvait au milieu d'une tournée européenne placée sous le signe de l'interactivité, véhiculait le même concept. Des chansons comme un puzzle dont l'auditeur doit chercher la bonne combinaison. Mais c'est sur scène que U2 a donné la véritable dimension d'un délire dont on cerne difficilement les frontières.
Journal de l'année Édition 1995
Rock : le retour des dinosaures Les quadras et quinquagénaires peuvent se sentir dans le coup. Les Rolling Stones reprennent la route et font la « une » du Figaro, alors que Pink Floyd occupe celle du Monde. Neil Young (Sleeps with Angels, reprise) et Eric Clapton (From the Cradle, reprise) enregistrent deux magnifiques albums au moment où le groupe révélation de l'année. Oasis, originaire de Manchester, se réclame d'Aftermath, chef-d'œuvre stonien gravé en... 1966. Aux États-Unis, où la musique country, revitalisée en new hot country, revient en force, on a célébré le 20e anniversaire de Woodstock. Et le 30 novembre, la sortie de deux CD Live at the BBC des Beatles (avec 56 enregistrements inédits) mobilise tous les médias...
Journal de l'année Édition 1996
Rock L'espoir s'est levé en Angleterre. Grâce à la confirmation d'Oasis, dont le premier album, paru en 1994, laissait percer de vraies promesses. Promesses tenues avec la parution de (What's The Story) Morning Glory ? (Création. Distr. Sony). Le groupe de Manchester injecte une dose bienvenue de morgue dans une pop anglaise qui, au fil des années, s'était diluée en sous-produits lénifiants. Un déluge de guitares, une voix crâneuse et, surtout, une apparente facilité du guitariste Noel Gallagher à écrire des morceaux immédiatement mémorisables. Cette capacité, combinée à leur attitude provocatrice, évoque immanquablement les Kinks, même si les textes des chansons ne possèdent pas la puissance narquoise de leurs aînés.
Journal de l'année Édition 1997
Rock : l'année Oasis Les dinosaures sont restés au musée. La jeune vague a tenu le haut de l'affiche d'un bout à l'autre de l'année avec pour locomotive Oasis. Le groupe formé en 1991 par les frères Liam et Noel Gallagher est devenu un phénomène planétaire, accaparant les titres de la presse autant par ses concerts et ses ventes record que ses frasques.