La véritable reine de Barcelone restera l'Allemande Hannah Stockbauer, trois fois victorieuse en trois courses : les 400, 800 et 1 500 m libre. Inge de Bruijn et Yana Klochkova ont, elles, réussi le minimum requis par leur statut. La Néerlandaise s'est imposée sur 50 m libre et papillon, tandis que l'Ukrainienne dominait comme à son habitude les épreuves de quatre nages.

Les Français ont réalisé des championnats en demi-teinte. Leader de l'équipe, le champion d'Europe Franck Esposito a signé un catastrophique 27e temps en série du 200 m papillon, sa distance de prédilection. Sur 200 m dos, Simon Dufour a confirmé sa place dans la hiérarchie mondiale en remportant le bronze, la seule récompense pour les Tricolores. Enfin à noter que le Tunisien Oussama Mellouli a décroché, grâce à sa troisième place en 400 m 4 nages, la première médaille africaine – excepté l'Afrique du Sud – et arabe de l'histoire de la natation.

Patinage

Kwan se console

Un an après la désillusion des jeux Olympiques de Salt Lake City, l'Américaine Michelle Kwan a pris sa revanche à Washington en remportant un cinquième titre de championne du monde. Grande favorite pour un titre olympique qui manquait encore à son palmarès, la Californienne avait laissé passer sa chance, paralysée par l'enjeu. Ce nouveau titre mondial a même redonné de l'ambition à la meilleure patineuse des années 1990. Après avoir dit formellement « non » aux Jeux, elle n'excluait plus l'idée de tenter une nouvelle fois sa chance aux JO de 2006. Médaillée d'or olympique surprise en 2002, sa compatriote Sarah Hugues, en perdition, a en revanche confirmé l'impression que son sacre dans l'Utah n'était qu'un feu de paille.

Chez les hommes, le Russe Evgueni Plushenko a lui aussi effacé la déception olympique en s'adjugeant, après celui décroché en 2001, un second titre mondial. Comme chez les dames, où manquait la vice-championne olympique russe Irina Slutskaya, la compétition masculine certes était légèrement dévalorisée par l'absence d'Alexeï Yagoudine, le Russe tenant des titres mondial et olympique.

En danse sur glace, discipline appauvrie par les retraites de plusieurs couples de premier plan, notamment les champions olympiques français Anissina-Peizerat, l'or est revenu aux Canadiens Bourne-Kraatz, éternels seconds enfin propulsés au premier plan pour leur dernière apparition chez les amateurs.

Marqués par la création de la WSF, une fédération internationale rivale de l'historique ISU, les premiers Championnats du monde disputés après le scandale olympique de Salt Lake City n'ont pas vraiment contribué à réhabiliter la discipline. Le nouveau système de notation et l'instauration du principe d'anonymat pour le jury n'ont pas convaincu les observateurs, preuve que les juges, et avec eux tout le patinage, auront du mal à retrouver leur crédibilité perdue.

Rugby

L'Angleterre triomphe de ses démons

Le douzième Grand Chelem réussi par l'Angleterre dans le Tournoi des Cinq-, puis des Six-Nations, le premier depuis 1995, est sans doute le plus cher au cœur de l'équipe de la Rose. À trois reprises en effet, ces dernières années, les Anglais avaient frôlé l'exploit, avant d'échouer lors de leur dernier match : en 1999, ils avaient buté sur le pays de Galles, en 2000 sur l'Écosse et en 2001 sur l'Irlande, par leur nervosité le mythique « carton plein » rugbystique ; la France avait ainsi réussi le premier Grand Chelem de l'histoire du Tournoi des Six-Nations, en 2002.

En 2003, les hommes de Clive Woodward ont été largement supérieurs à leurs adversaires de l'hémisphère Nord. Réguliers, réalistes, implacables en défense, les coéquipiers du capitaine Martin Johnson avaient fait de ce rendez-vous une répétition générale en vue de la Coupe du monde automnale en Océanie, sans pour autant le prendre à la légère. Les chiffres sont éloquents : l'Angleterre a affiché la meilleure attaque (173 pts marqués), la meilleure défense (46 pts encaissés) et a marqué le plus grand nombre d'essais (18).

En grande partie grâce au talent du demi d'ouverture et buteur Johnny Wilkinson, meilleur réalisateur du tournoi avec 77 pts, l'équipe épouvantail a atomisé l'Écosse, l'Italie et l'Irlande lors du dernier match, alors que le pays de Galles, pourtant cuillère de bois, et la France sont parvenus à limiter les dégâts. Et pour affirmer encore un peu sa grandeur retrouvée, l'Angleterre est allée s'imposer en juin sur le terrain des All Blacks à Wellington (15-13), puis chez les Australiens à Melbourne (25-14) lors d'une tournée préparatoire à la Coupe du monde dont elle est devenue du même coup l'un des favoris.

La France se cherche

Alors que les Anglais paradaient, l'équipe de France, battue notamment par l'Irlande durant le tournoi, a peiné lors du premier semestre à retrouver la motivation et le niveau qui lui avaient permis de réaliser le Grand Chelem en 2002. Les absences de Fabien Galthié, Pieter De Villiers et Tony Marsh ont pesé sur le groupe de Bernard Laporte, bien servi pourtant par l'ouvreur Frédéric Michalak et le buteur Dimitri Yachvili.