Héroïne des Bleus, Eunice Barber a réussi un magnifique doublé et, grâce à sa victoire à la longueur, inspiré le relais féminin qui a décroché l'or quelques minutes après le sacre de Barber. Ce titre du 4 × 100 m est un superbe lot de consolation pour la championne d'Europe Muriel Hurtis, qui attendait mieux qu'une quatrième place sur 200 m. À l'argent de Baala sur 1 500 m et de Barber à l'heptathlon est venu s'ajouter le dernier jour celui du relais 4 × 400 m, emmené par le vétéran Stéphane Diagana. Enfin le surprenant Marc Raquil sur 400 m et Manuela Montebrun au marteau ont remporté une médaille de bronze.

Automobile

Schumi au sixième ciel

En arrachant un sixième titre mondial des pilotes, Michael Schumacher a fait voler en éclat le plus symbolique des records : l'Argentin Juan Manuel Fangio, légende de la formule 1, est relégué au second rang avec ses cinq couronnes. « Schumi » est désormais seul au sommet.

Le sacre de l'Allemand n'a pas été aisé, contrairement au scénario de 2002, saison sans suspense décidée à six courses de la fin. Cette fois, il a fallu attendre l'ultime épreuve, à Suzuka, pour connaître le nom du champion du monde. Malgré une huitième place peu habituelle, le sortant a conservé son titre après un début de saison très difficile et un bilan de seulement six victoires contre onze en 2002.

Talonné par une ribambelle de jeunes et talentueux pilotes, le Finlandais Kimi Raikkonen (sur Mc-Laren) et le Colombien Juan Pablo Montoya (sur Williams) entre autres, Schumacher a dû, tout au long de la saison, faire étalage de sa science du pilotage et de sa force de caractère pour l'emporter. L'une des victoires les plus symboliques du champion de Kerpen restera sans doute celle d'Imola, remportée quelques heures après le décès de sa mère.

La Fédération internationale, lassée du cavalier seul des Ferrari au cours des dernières saisons, avait en outre imposé un certain nombre de handicaps et de pressions à la Scuderia et à son pilote vedette pour relancer le suspense. Les changements de règlement et de barème intervenus en début de saison étaient ainsi ouvertement destinés à relancer l'intérêt du championnat du monde en pénalisant les « Rouges ». Malgré tout, Schumacher s'est imposé pour la quatrième fois consécutive, la quatrième fois sur Ferrari après avoir obtenu ses deux premiers titres mondiaux avec Benetton en 1994 et 1995. L'écurie italienne, relancée justement par l'arrivée de Schumacher à la fin des années 1990, obtient elle son cinquième titre consécutif chez les constructeurs.

Grâce à ce nouveau titre, Michael Schumacher améliore encore des records : nombre de titres mondiaux, de victoires (70 dont 51 avec Ferrari) loin devant Alain Prost (51), de meilleurs tours, de rapidité, de points, de tours et kilomètres en tête, etc. Seul le Brésilien Ayrton Senna, disparu en 1994, reste le détenteur du record des pole positions.

Arrivé sur le circuit en 1991, Schumacher ne compte pas s'arrêter là. À presque trente-cinq ans, il n'affichait en fin de saison 2003 aucune intention de raccrocher et son contrat chez Ferrari court jusqu'en 2006. La saison 2004 s'annonce donc passionnante avec les ambitions affichées par la jeune garde, les Montoya, Raikkonen, Alonso et Ralf... Schumacher – de détrôner le maître.

Solberg bat Loeb d'un cheveu

Le championnat du monde des rallyes a été lui aussi très animé et est resté indécis jusqu'à la dernière épreuve de la saison. Dauphin du Finlandais Grönholm en 2002, Petter Solberg (sur Impressa Subaru) s'est imposé sur le fil pour devenir le premier Norvégien à décrocher le titre mondial des pilotes de rallyes, devançant d'un point le Français Sébastien Loeb (Xsara Citroën) et de 9 points le vétéran Carlos Sainz, lui aussi en course pour le titre jusqu'à la fin.

À vingt-neuf ans, Loeb fut la révélation de l'édition 2003 – sa première saison pleine sur le circuit – et peut tout de même se satisfaire d'avoir offert à son équipe le titre mondial des constructeurs. Citroën met ainsi fin à la série de succès de sa rivale Peugeot, sacrée en 2000, 2001, 2002, et qui fut souvent malheureuse cette année à l'image du tenant du titre Marcus Grönholm, finalement sixième chez les pilotes. Ce titre est le premier en rallye pour la marque aux chevrons qui a préféré jouer la prudence lors de l'ultime épreuve – celle de Grande-Bretagne –, privant ainsi Loeb d'un sacre potentiel chez les pilotes.

Basket

Les Bleus recalés

Vice-champions olympiques à Sydney, en 2000, les basketteurs français n'iront pas défendre leur rang à Athènes en 2004. La décevante quatrième place décrochée à l'Euro suédois, au terme d'un match de classement contre l'Italie décisif pour l'attribution du dernier ticket olympique, interdit toute prétention à la bande de Tony Parker. En demi-finale, les Bleus n'ont plié que dans les dernières minutes face à la Lituanie, futur vainqueur du titre européen, mais se sont montrés, sur l'ensemble de l'épreuve, beaucoup trop dépendants de Parker, le champion NBA élu meilleur arrière du tournoi.