La finale, symbole dans sa deuxième partie du célèbre « catenaccio » à l'italienne, s'est jouée aux tirs au but après un match conclu sur le score de 0 à 0. C'est finalement le Milan AC de l'Ukrainien Chevchenko qui s'est imposé pour remporter la sixième Ligue des champions (auparavant Coupe des clubs champions) de son histoire.

En Coupe de l'UEFA, le FC Porto a, lui, conquis un deuxième trophée européen (seize ans après sa victoire en C1) en dominant le Celtic Glasgow.

Le feuilleton Beckham

Malgré son échec à conserver le trophée de la Ligue des Champions conquis en 2002, le Real Madrid est resté le club vedette de la saison sur le plan européen. Non seulement parce que les Madrilènes ont conquis un 29e titre de champion d'Espagne mais surtout parce qu'ils ont poursuivi leur très médiatique politique de recrutement en s'allouant les services de la star de Manchester, David Beckham. Le montant de ce transfert, qui a tenu en haleine durant quatre mois tous les passionnés de football, est finalement raisonnable : Beckham, icône publicitaire tout autant que joueur de foot, rejoint Madrid pour 35 millions d'euros (dont 10 indexés sur les performances), soit tout de même 40 de moins que le prix payé par le même club pour acquérir Zinedine Zidane. Un investissement forcément payant pour un joueur qui fait vendre jusqu'en Asie des produits dérivés par centaines de milliers.

La France relève la tête

Désastreux en 2002, le bilan 2003 de l'équipe de France de football est à l'inverse impeccable. Sous la houlette de Jacques Santini, les champions d'Europe en titre ont remporté tous leurs matches des éliminatoires de l'Euro 2004 au Portugal, où ils défendront le seul titre qu'il leur reste.

Outre les matches qualificatifs pour l'Euro, les Bleus n'ont disputé, et remporté, qu'une seule compétition en 2003 : la Coupe des confédérations organisée en France. De cette épreuve, ce n'est pas le palmarès que l'on retiendra mais plutôt la mort sur le terrain, au cours de la demi-finale, du Camerounais Marc-Vivien Foe, victime d'un arrêt cardiaque. Un décès brutal, en direct à la télévision, qui n'a pas manqué de relancer le débat sur les calendriers de plus en plus chargés et les rythmes insoutenables imposés aux joueurs de haut niveau.

Golf

L'année des surprises

Jamais une saison de golf n'avait été aussi ouverte, aussi généreuse envers les seconds rôles du circuit. Les quatre tournois du Grand Chelem ont en effet sacré quatre hommes qui n'avaient jamais auparavant triomphé dans l'un de ces tournois majeurs.

Victorieux du Masters, le plus prestigieux d'entre eux, Mike Weir est devenu le premier Canadien à remporter une épreuve du Grand Chelem. Deux mois plus tard, l'Américain Jim Furyk s'imposait dans l'US Open. Son compatriote Ben Curtis a, lui, créé une immense surprise en dominant le British Open, le premier tournoi majeur auquel il participait. 396e mondial avant l'épreuve, le jeune homme de vingt-six ans s'est retrouvé 35e au lendemain de sa victoire, soit le plus grand bond jamais réalisé dans le classement mondial depuis sa création en 1986.

Enfin, la quatrième levée du Grand Chelem, le championnat USPGA, a été gagnée par un autre Américain, Shaun Micheel, qui un mois auparavant luttait pour sa survie sur le circuit, faute de résultats. Et Tiger Woods dans tout ça ? Le numéro 1 mondial a vécu une année « sans », réussissant son meilleur résultat au British Open dont il a pris la 4e place. 15e au Masters, 20e à l'US Open et surtout 39e à l'USPGA, où il a rendu la plus mauvaise carte sur le sol américain depuis sa carrière amateur, à 12 coups du vainqueur, l'Américain, en tête du classement aux gains du circuit PGA pendant quatre ans, a même été détrôné par le Fidjien Vijay Singh qui a empoché 7,5 millions de dollars en 2003, contre 6,6 pour le Tigre.

Gymnastique

Khorkina, troisième

La Russe Svetlana Khorkina est devenue la première gymnaste de l'histoire à remporter un troisième titre de championne du monde du concours individuel, lors des Mondiaux organisés en Californie, à Anaheim. À vingt-quatre ans, la jeune femme, en retrait sur le plan physique et technique mais artistiquement supérieure depuis sa collaboration avec le Bolchoï, s'est imposée grâce à sa performance au sol devant l'Américaine Carly Patterson, de neuf ans sa cadette. Médaillée d'or en 1997 et 2001, d'argent en 1995 et de bronze en 1999, Khorkina a également bénéficié de la clémence de juges qui la soutiennent depuis sa mésaventure de Sydney : la mauvaise installation d'un agrès l'y avait privée d'un titre olympique mérité. À Athènes, en 2004, la Russe tentera de décrocher l'or olympique avant une retraite annoncée. Le succès de Khorkina a quelque peu masqué la contre-performance de la Russie et des pays de l'Est en général chez qui la relève semble absente. Khorkina et le vétéran Alexei Nemov, par exemple, n'ont pas de successeurs évidents et la Roumanie, quintuple championne du monde par équipes chez les dames, n'a pas remporté un seul titre mais seulement des médailles d'argent.

Les États-Unis et l'Asie en force

Profitant du déclin des pays de l'ancien bloc communiste, les États-Unis, la Chine et le Japon ont fait le plein de médailles à Anaheim. Sous la houlette de l'ancienne Roumaine Martha Karolyi, le pays hôte a remporté pour la première fois de son histoire le titre du concours général individuel grâce à Paul Hamm, également vainqueur au sol, et celui du concours par équipes féminin. Les Chinois se sont imposés dans le concours par équipes masculin. Actifs partout dans le monde, les entraîneurs originaires des pays de l'Est ont permis une internationalisation de la gymnastique. En Californie, le symbole de cette ouverture d'une discipline longtemps circonscrite à une demi-douzaine de pays fut la Brésilienne Daiane dos Santos, sacrée championne du monde au sol et entraînée par un Ukrainien.

Handball

Montpellier au zénith

Premier club français à avoir jamais atteint la finale de la Ligue des champions, compétition de clubs la plus prestigieuse, Montpellier a bien cru devoir se contenter de ce rang de finaliste. Inexpérimentés par rapport aux Espagnols de Pampelune, emmenés par Jackson Richardson et déjà sacrés en 2001, les joueurs de Patrice Canayer semblaient avoir laissé passer leur chance au match aller.