À vingt-quatre ans, le roi de la MotoGP a dominé cette année deux de ses coéquipiers de Honda disposant de machines identiques, l'Espagnol Sete Gibernau et l'Italien Max Biaggi, prouvant ainsi que c'est bien sa science du pilotage qui fait la différence.

Le quintuple champion du monde est également l'homme des records. Avec 52 podiums en MotoGP, il talonne l'Américain Randy Mamola, 54 fois classé mais jamais sacré champion du monde ; avec un ratio de 31 victoires sur 62 départs, Rossi est également le roi de la rentabilité.

Dans les catégories inférieures, la course aux titres a été plus âpre, notamment en 250 cm3. Vice-champion du monde en 125 en 2002 et champion du monde en 2001, le pilote de San Marin Manuel Poggiali s'est imposé de justesse en 250. En 125 cm3, l'Espagnol Daniel Pedrosa a été un peu plus dominateur, s'assurant du titre à deux courses de la fin de la saison.

Natation

Popov retrouve son trône

Roi du sprint dans les années 1990, Alexander Popov faisait figure jusqu'au mois de juillet 2003 de sympathique préretraité auprès de ses adversaires. À trente et un ans, le Russe n'avait remporté aucun titre sur la distance reine, le 100 m libre, depuis 1998 et les Mondiaux de Perth. À Barcelone, dans la ville où il s'était révélé onze ans plus tôt en triomphant lors des jeux Olympiques, celui que l'on appelle le « tsar » a retrouvé sa couronne au terme d'une course superbe. Mieux, il a triomphé de coriaces adversaires : Pieter Van den Hoogenband, le Néerlandais champion olympique et recordman du monde de la discipline, l'Australien Ian Thorpe, en progrès constants en sprint, et l'Américain Jason Lezak, l'étoile montante du 100 m.

Motivé par son troisième titre mondial du 100 m – un record –, Popov est désormais un candidat de premier ordre pour l'emporter lors des jeux Olympiques d'Athènes et devenir ainsi le premier triple champion olympique de la distance.

Phelps bat Spitz.

Mais si la performance du Russe Alexander Popov est exceptionnelle, le véritable héros des Mondiaux de Barcelone restera le polyvalent Michael Phelps, sacré meilleur nageur de la compétition par la fédération internationale. Le jeune Américain de dix-huit ans a battu cinq records du monde (200 m papillon, 100 m papillon, 200 m quatre nages [deux fois] et surtout le 400 m quatre nages battu de 1 seconde 64/100) et remporté quatre titres et une médaille d'argent. Pour mémoire, son célébrissime compatriote Marc Spitz n'avait amélioré que quatre records individuels lors de son triomphe aux jeux Olympiques de Munich, en 1972.

Déjà plus jeune nageur à battre un record du monde – le 200 m papillon à l'âge de quinze ans –, Phelps est également devenu en Espagne le premier à battre deux records du monde de disciplines différentes dans la même journée.

La collection du phénomène aurait pu s'allonger s'il avait participé au très relevé relais 4 × 100 m 4 nages remporté par ses compatriotes, record du monde à la clé. Mais, preuve de la richesse de l'équipe américaine, c'est son rival Ian Crocker qui lui a été préféré pour le papillon. La veille du relais en effet, Crocker avait subtilisé à Phelps son tout nouveau record du 100 m papillon !

Et de trois pour Thorpe et Hackett

Les exploits américains, largement vainqueurs au classement par nations, feraient presque oublier les autres stars de la natation. Si Pieter Van den Hoogenband, malgré ses trois médailles, est passé à côté de la victoire – comme lors des Mondiaux 2001 –, Ian Thorpe a, lui, rempli son contrat en décrochant trois titres – 200 m, 400 m, et 4 × 200 m – sans pour autant réaliser de performance chronométrique notable. Son compatriote Grant Hackett a, lui, décroché un troisième titre consécutif sur 1 500 m.

Stockbauer insatiable

Les nageuses ont été plus avares en records du monde que leurs homologues masculins. L'Australienne Leisel Jones a amélioré celui du 100 m brasse, mais c'était en demi-finale et son effort lui a sans doute coûté le titre. L'Américaine Amanda Beard sur 200 m brasse n'a, elle, pu qu'égaler la meilleure marque mondiale.