Le plan de découpage de la Bosnie établi à Genève est rejeté par les Musulmans, qui réclamaient 4 % de territoires supplémentaires, en sus des 28 % qui leur étaient déjà alloués. « Je crains un surcroît de guerre, de souffrances et de tués », déclare Thorvald Stoltenberg, l'envoyé spécial des Nations unies.

Édouard Balladur déclare, à propos du droit d'asile, qu'« une adaptation de portée limitée de la Constitution doit être étudiée ». Il préconise ainsi l'ajout dans celle-ci d'un article précisant que la France applique le droit d'asile dans le cadre des accords internationaux signés avec les pays ayant les mêmes conceptions démocratiques qu'elle. Cette révision devrait, selon le Premier ministre, se faire par le biais de la voie parlementaire, sans recours au référendum. Une telle procédure suppose l'accord du président de la République. (chrono. 7/09)

Boris Eltsine suspend de ses fonctions son adversaire politique, le vice-président Alexandre Routskoï, en attente d'éclaircissements sur des affaires de corruption dont il est accusé. Cette mesure, qui touche également un des proches collaborateurs du président russe, s'inscrit dans le cadre d'une offensive politique contre le Parlement, qui, le 4, invalide le décret présidentiel et saisit, de ce fait, la Cour constitutionnelle. (chrono. 21/09)

Helmut Kohl présente un plan-cadre visant à « assurer l'avenir de la compétitivité de l'Allemagne ». Ce plan prévoit de réduire le rôle de l'État-providence par la stabilisation des dépenses sociales, la privatisation et l'abaissement des impôts sur les sociétés. Il est immédiatement rejeté par les sociaux-démocrates et les syndicats. (chrono. 28/09)

Profitant de ses derniers jours de pouvoir, le général-président André Kolingba fait libérer l'ancien président-empereur Jean-Bedel Bokassa, condamné à mort en 1987, puis gracié.

Après cinq mois d'exercice du pouvoir, la cote d'Édouard Balladur dans l'opinion ne cesse de monter, atteignant 61 %, contre 56 % en avril, peu après son entrée en fonction.

La Générale occidentale, filiale d'Alcatel-Alsthom et actionnaire du Groupe de la Cité, prend la majorité (80 %) du capital de l'hebdomadaire le Point. La GO possède déjà l'intégralité du capital de l'Express. Les deux titres seront réunis au sein d'un groupement d'intérêt économique (GIE). coiffant leur fabrication, leur promotion et leur publicité.

Le nouveau Premier ministre, Robert Malval, présente son gouvernement, mettant ainsi officiellement fin à près de deux ans de régime militaire. Aux termes de l'accord signé le 3 juillet à New York avec le général Raoul Cédras, l'équipe de M. Malval a pour tâche de préparer le retour au pouvoir du président élu Jean-Bertrand Aristide, renversé le 30 septembre 1991.

La présidente Violeta Chamorro annonce que le général Umberto Ortega, le frère du leader sandiniste Daniel Ortega, devrait quitter la tête de l'armée dans le courant de 1994. Les deux frères dénoncent publiquement cette décision.

Leonid Kravtchouk est contraint de vendre à la Russie la flotte ukrainienne de la mer Noire pour rembourser la dette énergétique de son pays envers Moscou. Le président ukrainien accepte également de livrer aux Russes toutes ses têtes nucléaires pour destruction.

La Communauté économique et le Japon signent un accord sur la baisse des exportations de voitures nipponnes vers la CE. Le Japon accepte ainsi de baisser de 18,5 % ses exportations par rapport à 1992, les ramenant de 1,2 million de véhicules à 980 000. Cet accord ne prend pas en compte les « transplants », c'est-à-dire les usines japonaises installées en Europe, notamment en Grande-Bretagne.

François Bayrou, ministre de l'Éducation, repousse sine die la discussion sur la révision de la loi Falloux, qui devait libérer le financement de l'enseignement privé par les collectivités locales.

Sept Casques bleus nigérians sont tués par balles à Mogadiscio. Le 7, les soldats d'élite américains attaquent un bâtiment soupçonné de servir de base aux partisans du général Mohamed Farah Aïdid. Le 9, un hélicoptère américain ouvre le feu sur des civils somaliens ; le 13, des combats très violents opposent à nouveau les soldats des États-Unis aux partisans du général Aïdid, qui, le 21, lance un ultimatum à l'ONU. (chrono. 3/10)

Yasser Arafat rencontre, à Damas, Hafez El Assad. En dépit d'une vieille inimitié à l'égard du leader palestinien, et malgré le dépit de ne pas avoir été consulté auparavant, le président syrien ne peut s'opposer à l'accord entre Israël et l'OLP et déclare qu'« il appartient au peuple palestinien et à ses institutions de prendre les décisions qui leur conviennent ». À Amman, le roi Hussein de Jordanie apporte lui aussi son soutien mesuré à l'accord, comme les six monarchies du Golfe, pourtant très hostiles à M. Arafat depuis son soutien au président irakien pendant le conflit du Koweït. (chrono. 9/09)

Trois ans après leur rapprochement, Renault et Volvo signent leur fusion. La nouvelle société Renault-Volvo RVA sera détenue à 65 % par le constructeur français et à 35 % par le constructeur suédois. Louis Schweitzer, président de Renault, dirigera le nouveau groupe automobile franco-suédois, qui, avec un chiffre d'affaires de 241 milliards de francs en 1992, se situera au sixième rang mondial et au deuxième rang européen. (chrono. 10/11)

Réuni à Zurich, le comité exécutif de l'Union européenne de football (UEFA) décide d'exclure l'Olympique de Marseille de la Coupe d'Europe 93-94 des clubs champions. Cette décision n'est pas susceptible d'appel. Les dirigeants du football français présents à Zurich estiment cette décision regrettable parce qu'uniquement fondée sur des « rumeurs », alors même que la justice française n'a pas fini son enquête. Bernard Tapie, président de l'OM, estime à plus de 100 millions de francs le manque à gagner pour son club. Il fait appel de la décision de l'UEFA devant le tribunal de Berne. Monaco est désigné pour remplacer l'OM. (chrono. 9/09)

L'exposition consacrée à la collection Barnes est inaugurée au musée d'Orsay. C'est la première fois que les trésors de cette collection privée américaine sont exposés en Europe. Le docteur Albert Barnes avait fait fortune dans l'industrie pharmaceutique, puis constitué, jusqu'à sa mort en 1951, un ensemble exceptionnel d'œuvres impressionnistes et de l'école de Paris.

Le gouvernement et le Congrès national africain (ANC) s'entendent sur la création d'un Conseil exécutif de transition (TEC) qui permettra pour la première fois aux Noirs d'être associés au pouvoir. Les compétences du TEC seront limitées, mais celui-ci pourra opposer un veto à toute déclaration d'état d'urgence par le président, à condition de disposer en son sein d'une majorité de 80 %. Toutefois, ce Conseil ne pourra être mis en place qu'une fois arrêtée la Constitution transitoire qui définira les règles du jeu politique pour les cinq années à venir. L'extrême droite blanche et l'Inkatha (organisation zouloue) s'opposent à cet accord. (chrono. 2/11)

Édouard Balladur annonce par un communiqué qu'il va saisir le Conseil d'État pour savoir si la décision du Conseil constitutionnel en date du 13 août permet au gouvernement de régler par une loi ordinaire la question de la mise en conformité du droit français en matière d'asile avec la Convention européenne de Schengen. Le Premier ministre semble ainsi rejoindre la position de François Mitterrand qui souhaite éviter sur ce problème le recours à la révision constitutionnelle et qui préconisait la saisine du Conseil d'État. Toutefois, la nature même de la question posée, et notamment le fait de pouvoir s'affranchir du quatrième alinéa du préambule de la Constitution de 1946 (repris dans la Constitution de 1958) traitant du droit d'asile, laisse penser à certains observateurs que le Conseil tranchera en faveur de la révision constitutionnelle. (chrono. 23/09)

Le tribunal de Berne suspend provisoirement la décision prise par l'UEFA d'exclure l'OM de la Coupe d'Europe. Les instances internationales du football menacent alors la Fédération française de pénaliser l'ensemble du football français, en privant par exemple l'équipe de France de toute participation au Mondial de 1994. Fort du soutien des élus locaux (Mairie de Marseille, Conseil général, Conseil régional, qui acceptent de garantir un emprunt pour l'OM) et de la population marseillaise, Bernard Tapie, qui promettait la veille de « rester debout devant la dictature », retire, le 10, sa plainte devant le tribunal suisse. L'AS Monaco remplace l'OM en Coupe d'Europe des champions et l'AJ Auxerre prend la place de Monaco en Coupe de l'UEFA. L'OM pourra toutefois jouer la Super-coupe et la Coupe intercontinentale. (chrono. 22/09)

Les négociateurs israéliens et palestiniens mettent au point à Paris, à l'hôtel Bristol, les documents finaux de leur accord. Le soir même, à Tunis, Yasser Arafat signe la reconnaissance de l'État d'Israël et son renoncement au terrorisme. Le lendemain, à Jérusalem, Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, signe la reconnaissance de l'OLP comme « représentant du peuple palestinien ». (chrono. 13/09)

Réunissant des professionnels de la télévision (industriels comme Thomson ou Philips, institutions comme les ministères de la Poste français et allemand, diffuseurs comme la CLT ou Canal Plus, et opérateurs de satellites comme Eutelsat), le Groupe de réflexion européen signe à Bonn un protocole d'accord pour l'avènement d'une télévision numérique. Cet accord, qui entérine l'abandon du programme D2 MAC de télévision haute définition, est destiné à élargir l'offre d'images en multipliant par huit le nombre de programmes diffusables sur un même canal, ce qui permettra de développer la polydiffusion, c'est-à-dire la diffusion d'un même programme à plusieurs heures différentes.

Jean-Paul II achève sa visite dans les pays Baltes. Durant ce voyage, le souverain pontife a évoqué les terribles souffrances du passé, appelé à une « nouvelle évangélisation » de cette partie de l'Europe, fustigé le risque des nationalismes et défendu le droit des minorités russophones.

De violents incidents à Santiago, faisant deux morts et une centaine de blessés, marquent le vingtième anniversaire du coup d'État d'Augusto Pinochet contre le président Salvador Allende.

Près de quatre-vingt mille personnes défilent à San Sébastian pour protester contre l'ETA et exiger de l'organisation terroriste basque qu'elle libère l'industriel Julio Iglesias Zamora, enlevé depuis le 5 juillet. (chrono. 29/10)

Après Steffi Graf, qui gagne pour la troisième fois la finale féminine de l'US Open, Pete Sampras remporte la finale masculine pour la deuxième fois, en battant le Français Cédric Pioline, inattendu à ce stade de la compétition.

Au palmarès de la cinquantième Mostra de Venise, les lions d'or sont attribués aux films Short Cuts de l'Américain Robert Altman, et Trois Couleurs bleu du Polonais Krzysztof Kieslowski. Juliette Binoche reçoit la distinction de la meilleure actrice pour son rôle dans Trois Couleurs bleu.

Les électeurs renouvellent leur confiance relative au gouvernement travailliste de M^me Gro Harlem Brundtland, son parti obtenant 67 sièges (+ 4) sur les 165 siégeant au Storting (Parlement). Cependant, le parti centriste, qui a axé toute sa campagne sur le rejet de la Communauté européenne, a triplé ses voix. Alliée aux socialistes de gauche, cette formation est en mesure de bloquer la ratification par la Norvège de son adhésion à la CE. Le Premier ministre déclare qu'il recourra à un référendum sur cette question en 1994 ou 1995.

À Washington, sous les auspices de Bill Clinton et, plus discrètement, du ministre russe des Affaires étrangères Andreï Kozyrev, Shimon Pères et Mahmoud Abbas pour l'OLP signent l'accord sur l'autonomie des territoires occupés. Ce document prévoit notamment les points suivants : un Conseil sera élu pour cinq ans au maximum par les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ; cette période transitoire de cinq ans commencera par l'évacuation de la bande de Gaza et de Jéricho par Israël, qui transférera aux Palestiniens les pouvoirs en matière d'éducation, de culture, d'affaires sociales, de tourisme et de taxation directe ; les Palestiniens auront à mettre sur pied une force de police propre. Après cette signature, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main, faisant ainsi vivre au monde un moment historique. Les Européens, officiellement représentés par Jacques Delors, sont les grands absents de la cérémonie, même si plusieurs de leurs dirigeants, notamment français, avaient prôné depuis longtemps cette solution de l'accord direct entre parties adverses, c'est-à-dire gouvernement israélien et OLP. (chrono. 16/09)

Le Premier ministre du Québec, Robert Bourassa, annonce son intention de démissionner pour cause de grave maladie. Cette décision deviendra effective quand le Parti libéral lui aura trouvé un successeur. En 1970, M. Bourassa était devenu, à 36 ans, le plus jeune chef du gouvernement québécois, avant d'être écarté du pouvoir en 1976, puis d'y revenir en 1985.

Incarcéré depuis 1979, le dissident Wei Jingsheng est remis en liberté. Ce geste du gouvernement chinois est accompli quelques jours avant que le Comité olympique international désigne la ville organisatrice des Jeux de 2000, auxquels Pékin est candidat. Wei Jingsheng s'était rendu célèbre en publiant un pamphlet intitulé la Cinquième Modernisation et prônant l'instauration de la démocratie en Chine.

Exaspéré par les accusations de dictature portées contre lui, Édouard Chevardnadze présente sa démission du poste de président du Parlement. Quelques heures plus tard, alors que la foule se presse devant le bâtiment de l'Assemblée, les députés votent à l'unanimité la confiance au président démissionnaire, l'instauration de l'état d'urgence à partir du 20 septembre, et leur « mise en vacances » pour trois mois, ainsi que l'avait exigé M. Chevardnadze devant les manifestants. À l'ouest du pays, les combats avec les indépendantistes abkhazes comme avec les partisans de l'ancien président Zviad Gamsakhourdia continuent de faire rage. (chrono. 27/09)

Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne à l'unanimité la rébellion de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) de Jonas Savimbi. Toute vente d'armes à cette organisation est proscrite. Cette condamnation, dont on doute cependant des effets pratiques, constitue un succès politique non négligeable pour le gouvernement du président José Eduardo Dos Santos, qui a su convaincre l'opinion internationale, et notamment française, à qui il a été rappelé que tout engagement en faveur de l'UNITA remettrait en cause les intérêts pétroliers d'Elf dans le pays.

Le Fatah, principale composante de l'OLP, dirigée par Yasser Arafat, signe un pacte de non-agression avec le mouvement islamiste Hamas, interdisant tout affrontement violent entre les deux organisations après l'accord de Washington sur l'autonomie palestinienne dans les territoires occupés.

Le gouvernement belge interdit la télédistribution dans la région de Bruxelles des programmes de la chaîne américaine TNT-Cartoon, appartenant au magnat Ted Turner et diffusé en Europe via la Grande-Bretagne par le satellite Astra. En France, le ministre de la Communication, Alain Carignon, s'oppose également à ce « déferlement » d'images américaines et rappelle que la législation européenne stipule que les chaînes de la Communauté doivent consacrer une part majoritaire de leurs programmes à des œuvres européennes. En liaison avec Jacques Toubon, ministre de la Culture, et fort du soutien des professionnels du cinéma français, il entend tenir le cinéma et l'audiovisuel à l'écart des négociations commerciales du GATT.

Après avoir, le 16, rappelé au gouvernement le très libéral Egor Gaïdar pour remplacer le conservateur Oleg Lobov au poste de vice-Premier ministre, chargé de l'économie, le président Boris Eltsine accepte une élection présidentielle anticipée, mais seulement six mois après l'élection d'un nouveau Parlement. (chrono. 22/09)

Ange-Félix Patassé est élu à la présidence de la République avec 52,45 % des voix, les résultats n'étant publiés qu'au bout de neuf jours. Ancien ministre et Premier ministre de Jean-Bedel Bokassa, il s'est ensuite opposé à celui-ci et a créé, en exil à Paris, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC). Originaire du nord du pays, il a su faire jouer la fibre régionaliste contre les Sudistes.

Emmenés par leur jeune leader Alexandre Kwasniewski, les anciens communistes de l'Alliance de la gauche démocratique (SLD) arrivent en tête aux élections législatives, avec 20,6 % des voix, devant leurs alliés du Parti paysan, crédités de 15,6 % des suffrages. L'Union démocratique (UD) de Tadeusz Mazowiecki et du Premier ministre sortant, Hanna Suchocka, n'arrive qu'en troisième position avec 10,7 % des voix. Le parti créé en juin par le président Lech Walesa n'obtient que 5,4 % des voix. M. Kwasniewski affirme qu'il rejette tous les « aspects négatifs » du communisme et qu'il souhaiterait pouvoir gouverner avec l'Union démocratique afin de poursuivre le programme de réformes.

Le Conseil des ministres des Douze autorise une nouvelle discussion avec les Américains du préaccord agricole de Blair House, conclu en novembre 1992 entre les États-Unis et la CE. Contre l'opposition britannique, l'axe franco-allemand s'est imposé pour fixer un mandat précis au négociateur de la Communauté, sir Leon Brittan : celui-ci devra vérifier la compatibilité de l'accord de 1992 avec les objectifs de la politique agricole commune (PAC). Les Américains font immédiatement savoir qu'ils ne sont pas disposés à reprendre les négociations.

Deux Français qui travaillaient comme géomètres sont assassinés dans la région de Sidi Bel Abbes. La police soupçonne les intégristes musulmans.

Boris Eltsine ordonne la dissolution du Parlement et la convocation d'élections législatives pour les 11 et 12 décembre afin de renouveler le Congrès des députés hérité de l'ère communiste. Les députés répliquent aussitôt en le destituant et en désignant le général Alexandre Routskoï à la tête de l'État. Boris Eltsine est unanimement soutenu par les capitales occidentales et d'Europe de l'Est. Le 23, il annonce des élections présidentielles anticipées pour le 12 juin 1994, à la fois anniversaire de l'indépendance de la Russie et date de sa première élection personnelle. Le Parlement, occupé par les députés conservateurs hostiles au président, est encerclé par les troupes du ministère de l'Intérieur. (chrono. 3/10)

Bill Clinton présente son grand projet de rénovation du système de santé américain. Préparé par l'épouse du président, Hillary Clinton, ce projet vise à la fois à donner une couverture médicale aux 37 millions d'Américains qui en sont dépourvus (en obligeant tous les employeurs à souscrire une assurance pour leur personnel) et à diminuer la progression des dépenses de santé du pays. M. Clinton souhaite faire adopter sa réforme avant novembre 1994.

Après la Haute-Vienne et la Dordogne, le Sud-Est subit des pluies torrentielles. Six personnes sont tuées dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse.

Pressée d'agir avant le 23 septembre par les instances internationales du football, la FFF prend des sanctions dans l'affaire du match OM-Valenciennes : le club marseillais est déchu de son titre de champion de France 1992-93, sa participation à l'épreuve 1993-94 est suspendue, comme le sont également les joueurs impliqués dans la tentative de corruption ainsi que Jean-Pierre Bernés, ex-directeur général de l'OM. Toutes ces sanctions sont prononcées à titre conservatoire, en attendant les conclusions de l'enquête judiciaire. (chrono. 27/09)

Le Conseil de sécurité de l'ONU crée une mission d'observation (MONUL) pour superviser l'accord de paix du 25 juillet.

Consulté par Édouard Balladur, le Conseil d'État rend son avis sur le droit d'asile. Selon la haute juridiction, il convient de réformer la Constitution pour harmoniser celle-ci avec les nouvelles dispositions prises à l'échelon européen (Conventions de Schengen et de Dublin).

La ville de Sydney (Australie) est désignée pour accueillir les jeux Olympiques d'été de 2000. Elle a été finalement préférée à Pékin, du fait de la situation des droits de l'homme en Chine, mais aussi parce que le programme australien respectait davantage l'environnement et que l'équipement de base était déjà largement réalisé.

Tandis que Nelson Mandela réclame à l'ONU la levée de toutes les sanctions économiques contre l'Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), la principale organisation politique noire du pays, annonce que des négociations sont en cours avec le Front du peuple afrikaner (AVF), qui regroupe plusieurs mouvements d'extrême droite en vue de la création d'un État blanc. Le 29, l'AVF déclare qu'il suspend les discussions avec l'ANC comme avec le gouvernement.

23 ans après avoir été chassé du pouvoir, Norodom Sihanouk remonte sur le trône du Cambodge (qu'il avait quitté en 1955, au profit de son père) et promulgue la nouvelle Constitution, qui établit une monarchie parlementaire. Son fils Ranariddh est nommé « premier Premier ministre » et Hun Sen, ancien chef du gouvernement communiste, est désigné « deuxième Premier ministre ». Cela constitue un grand succès pour la mission de l'ONU (APRONUC) qui, en 20 mois, avec 20 000 hommes et un budget de deux milliards de dollars, a contribué à ramener la paix dans ce pays déchiré. La menace des Khmers rouges, pourtant bien affaiblis depuis le scrutin de mai, continue cependant de peser sur le nouveau régime.

Alain Prost annonce qu'il quittera la compétition à la fin de la saison 1993. Le 26, arrivé deuxième du Grand Prix du Portugal, il remporte pour la quatrième fois le championnat du monde de Formule 1.

À l'invitation de Philippe de Villiers, Alexandre Soljénitsyne, prix Nobel de littérature 1970, se rend sur le site des Lucs-sur-Boulogne pour la commémoration du massacre des Vendéens par l'armée de la République. Il fustige à cette occasion l'idée de révolution quelle qu'elle soit, qui « déchaîne chez les hommes les instincts les plus élémentaires de la barbarie ».

Le film Germinal, d'après le roman d'Emile Zola, est présenté en avant-première à Lille en présence de François Mitterrand et de Pierre Mauroy. Réalisé par Claude Berri avec un budget de 160 millions de francs, ce film est le plus cher jamais produit en France.

Devant l'Assemblée générale des Nations unies, Bill Clinton déclare que les États-Unis refusent l'isolationnisme et entendent favoriser dans le monde les « démocraties fondées sur l'économie de marché ». Il confirme, par ailleurs, que, sans rejeter les actions multilatérales, les Américains « n'hésiteront jamais à agir unilatéralement » quand les circonstances l'imposeront.

La Fédération internationale (FIFA) et l'Union européenne (UEFA) de football accentuent les sanctions contre l'Olympique de Marseille : le club est privé de ses matchs en coupe internationale et en supercoupe de l'UEFA ; par ailleurs, les trois joueurs incriminés et Jean-Pierre Bernés, ancien directeur général de l'OM, sont exclus de toute activité dans le football. Le nouveau manque à gagner du club phocéen est estimé à 50 millions de francs.

Soukhoumi, la capitale de l'Abkhazie assiégée depuis plus d'un an, tombe aux mains des autonomistes. Le président Édouard Chevardnadze dénonce la « trahison » de Moscou, qui, soucieuse de garder ses positions sur la mer Noire, aurait aidé les séparatistes abkhazes.

Pour la première fois depuis la fin de la guerre, les patrons de la métallurgie allemande dénoncent les conventions collectives dans la partie occidentale du pays. Ils évoquent la « situation dramatique » de leurs entreprises, alors que le syndicat IG Metall réclame un rattrapage de l'inflation pour les salaires.

Georges Marchais annonce, à l'âge de 73 ans, qu'il abandonnera au début de 1994 son poste de secrétaire général du PCF, qu'il occupait depuis 1972.

Édouard Balladur déclare que sa préférence va au site de Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, pour l'installation du Grand Stade prévu pour le Mondial de football en 1998.

Dans l'affaire du délit d'initiés de Pechiney, la 11^e chambre du tribunal correctionnel de Paris prononce sa sentence : la relaxe pour Alain Boublil, ancien chef de cabinet de Pierre Bérégovoy, le sursis assorti de lourdes amendes (25 millions de francs pour l'un et 2,5 pour l'autre) pour les financiers Samir Traboulsi et Max Théret. Ces deux derniers font appel.

Deux syndicats de médecins sur quatre et deux caisses d'assurance maladie sur trois parviennent à un accord sur la nouvelle convention médicale devant entrer en vigueur au début de 1994. Contre une revalorisation de 5 francs par consultation, les médecins signataires s'engagent à respecter le système de références médicales (plafonds de prescriptions à ne pas dépasser) et de dossier médical, permettant le suivi, notamment en matière de prescriptions, du patient.

L'enquête publique conclut au redémarrage sous conditions de la centrale nucléaire de Creys-Malville et de son surgénérateur Superphénix, arrêtés depuis juillet 1990 pour cause de défaillances techniques.

Un tremblement de terre dans l'État du Maharashtra, au centre-ouest du pays, entraîne la mort de près de 12 000 personnes. Le séisme, d'une amplitude relativement modérée (6,4 sur l'échelle de Richter), s'est produit dans une zone jusque-là considérée comme relativement stable d'un point de vue sismique.