Après onze mois d'interruption, les négociations reprennent entre gouvernement et partis politiques, dont principalement l'ANC. L'objectif de ces pourparlers demeure d'abord l'organisation d'élections générales au scrutin égal pour tous, d'ici avril 1994. (chrono. 10/04)

Le Vatican ordonne le transfert du carmel d'Auschwitz hors des limites de l'ancien camp d'extermination, dans un nouveau couvent spécialement bâti à cet effet. Cette décision est confirmée le 14 par une lettre adressée personnellement par Jean-Paul II aux sœurs carmélites. Apparue il y a près de neuf ans, cette affaire avait tendu les rapports entre l'Église catholique et la communauté juive européenne. Un accord avait été négocié en 1987, mais l'Église polonaise manifestait jusqu'alors des réticences à le mettre en œuvre. Le carmel sera définitivement évacué le 6 juillet.

Philippe Séguin est élu président de l'Assemblée nationale. Le député RPR des Vosges distance largement son concurrent UDF, Dominique Baudis. Bernard Pons est reconduit à la tête du groupe RPR, tandis que l'UDF, constituée en un groupe unique, est présidée par Charles Millon. Martin Malvy et Alain Bocquet président respectivement les groupes socialiste et communiste. La présidence des six commissions est partagée entre les deux groupes RPR et UDF.

Les forces arméniennes prennent la ville azérie de Kelbadjar, ouvrant ainsi un nouveau couloir entre la République et le Haut-Karabakh. Le 6, le Conseil de sécurité des Nations unies fait part de sa préoccupation, sans condamner pour autant l'offensive arménienne, au grand mécontentement de l'Azerbaïdjan et de son alliée, la Turquie.

Les élus de la République serbe autoproclamée de Bosnie rejettent le plan Vance/Owen. Dépassant même l'intransigeance de leur leader Radovan Karadzic qui restait ouvert à des négociations supplémentaires, ils refusent en bloc le découpage territorial prévu par ce plan au motif qu'il répartirait « inégalement les richesses ». Le processus de paix semble à nouveau au point mort.

Bill Clinton et Boris Eltsine se rencontrent pour la première fois à Vancouver. Alors que les sondages indiquent que 80 % des Américains sont hostiles à une aide accrue à la Russie, le président des États-Unis décide d'accorder 1,6 milliard de dollars d'assistance pour 1993, en précisant que ces sommes devront être affectées en priorité aux Russes eux-mêmes (programme de logement pour les militaires démobilisés, allocations de chômage aux victimes des restructurations industrielles), afin de les aider à mieux supporter le choc du passage à l'économie de marché. M. Clinton en appelle également à la générosité des autres membres du G7.

Laurent Fabius est démis de son poste de premier secrétaire du PS au profit de Michel Rocard, qui devient président à titre provisoire d'une direction collégiale du parti, composée de rocardiens, de jospinistes et d'un représentant de la gauche socialiste. Cette direction provisoire restera en place jusqu'à la tenue d'états généraux, prévue en juillet. (chrono. 2/07)

Txiqui Benegas, un des dirigeants du PSOE, le Parti socialiste au pouvoir, démissionne en accusant ses amis politiques d'avoir failli « aux concepts de solidarité et de loyauté ». Cette crise s'inscrit dans le prolongement de l'affaire Filesa, ce bureau d'études qui servait de relais pour les financements occultes du PSOE. Ce cabinet fantôme touchait des pots-de-vin de sociétés qui voulaient passer des contrats avec les municipalités socialistes, certains de ses membres influents. Face au scandale, le Premier ministre Felipe Gonzalez avait lui-même déclaré, dans une interview du 3 avril, qu'il était prêt à quitter la présidence du Parti si cette affaire n'allait pas jusqu'au bout de ses conséquences.

Des affrontements entre étudiants, lycéens et forces de l'ordre font un mort et plusieurs dizaines de blessés à Bamako. Ces troubles marquent un recul dans les relations de confiance entre l'opposition et le parti au pouvoir, l'Adema, dont est issu le chef de l'État, Alpha Konaré.

Les autorités musulmanes bosniaques bloquent l'évacuation des civils de Srebrenica par les camions de l'ONU, estimant qu'une telle opération contribue à mettre en pratique la « purification ethnique » voulue par les Serbes. Ceux-ci reprennent leurs bombardements de la ville, au mépris de l'accord de cessez-le-feu du 28 mars.

Un conteneur de déchets radioactifs explose dans une usine militaro-industrielle de Tomsk (Sibérie). Aucune victime n'est à déplorer et aucune évacuation de population n'est décidée. Cependant, cet incident pose à nouveau le très grave problème de la sécurité des installations nucléaires dans l'ex-Empire soviétique.

La Conférence nationale souveraine désigne le docteur Fidèle Moungar, 41 ans, comme Premier ministre de transition jusqu'à l'adoption d'une Constitution soumise à référendum. Le chef de l'État, Idriss Déby, reste en fonction.

Des militants associatifs et antiracistes manifestent devant un commissariat du XVIII^e arrondissement de Paris où un jeune Zaïrois a été tué la veille d'une balle dans la tête. Après Wattrelos (Nord) et Chambéry, cette troisième « bavure » policière en quatre jours inquiète ceux qui redoutent une dérive sécuritaire du nouveau gouvernement. Le ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, affirme que « en cas de fautes graves, les responsables seraient sanctionnés ». Le 8, quatre policiers impliqués dans ces différentes affaires sont suspendus, dont deux sont mis en examen et un, écroué. Des manifestations sporadiques continuent à Paris dans les jours qui suivent. (chrono. 14/04)

Le patron d'un chalutier normand, Gilles Mesnage, jugé à Guernesey pour avoir péché dans les eaux territoriales britanniques et pour avoir refusé d'obtempérer aux autorités de la Royal Navy, est condamné à un verdict d'apaisement : une amende de 30 000 francs.

Gérald Huntz, un ancien membre de l'OAS (Organisation armée secrète), avoue être le meurtrier de Jacques Roseau, le président de Recours-France, abattu un mois auparavant à Montpellier. G. Huntz, qui, comme ses deux complices, appartenait à l'organisation de rapatriés concurrente Usdifra, déclare avoir agi ainsi parce qu'il était « ulcéré par les relations de Roseau avec l'Algérie ».

Le Conseil de sécurité recommande l'admission à l'ONU de l'« ex-République yougoslave de Macédoine ». Cependant, pour ne pas mécontenter la Grèce qui s'oppose à la création d'un nouvel État portant ce nom d'essence hellène, le Conseil précise que l'appellation demeure provisoire et que le drapeau macédonien ne pourra être hissé devant le siège des Nations unies.

Le tribunal constitutionnel de Karlsruhe autorise les aviateurs allemands à participer aux opérations de paix en Bosnie. C'est la première fois depuis 1945 que des militaires allemands sont habilités à intervenir hors de leurs frontières.

Édouard Balladur prononce à l'Assemblée sa déclaration de politique générale. Exhortant le pays à l'effort, il inscrit son action dans un programme de cinq ans destiné à « faire à nouveau de la France un exemple ». La principale mesure annoncée concerne l'autonomie de la Banque de France par rapport au gouvernement, l'importance exacte de cette autonomie restant à définir. La politique du « franc fort » est réaffirmée, de même la fermeté dans les négociations du GATT.

Chris Hani, secrétaire général du Parti communiste sud-africain et membre des instances dirigeantes de l'ANC, est assassiné à Johannesburg par un Blanc militant néonazi, qui, en première analyse, semble avoir agi de sa seule initiative. La disparition violente de ce leader noir, extrêmement populaire, risque de remettre en cause le processus de négociation réamorcé depuis le 1^er avril. Cependant, Frederik De Klerk comme les responsables de l'ANC exhortent l'opinion à rester calme, ce qui n'empêche pas des troubles sporadiques d'éclater dans plusieurs villes du pays. (chrono. 19/04)

Pierre Botton, le gendre de Michel Noir, est mis en liberté provisoire contre paiement d'une caution de 8 millions de francs.

L'Association pour la coopération en Asie du Sud (SAARC), réunissant sous la présidence du premier ministre du Bangladesh, la begum Khaleda Zia, les dirigeants du Bangladesh, du Bhoutan, de l'Inde, des Maldives, du Népal, du Pakistan et du Sri Lanka, achève ses travaux à Dacca, par la signature d'un accord commercial. À cette occasion, les dirigeants indiens et pakistanais n'ont pu résoudre leurs différends bilatéraux.

Le Premier ministre Felipe Gonzalez annonce la dissolution de la Chambre et l'organisation d'élections anticipées le 6 juin, soit cinq mois avant le terme officiel de la législature. Cette décision fait suite aux remous à l'intérieur du Parti socialiste (PSOE), où partisans d'Alfonso Guerra et « rénovateurs », proches de M. Gonzalez, s'opposent sur les conséquences à tirer de l'affaire des fausses factures de la société Filesa. José Maria Aznar, le leader du Parti populaire (opposition) qui a le vent en poupe, estime que « celui qui est incapable de gouverner en sa maison ne peut pas gouverner l'Espagne ». (chrono. 6/06)

Le gouvernement adopte un ambitieux plan de relance de l'économie, chiffré à plus de 600 milliards de francs (soit 2,5 % du PNB, ou cinq fois le montant du plan de relance américain). L'argent doit aller prioritairement à la construction de logements, aux travaux publics, aux PME et, ce qui constitue une nouveauté, aux « infrastructures sociales » (télécommunications, hôpitaux et recherche). Ce plan est annoncé à la veille de la réunion du G7 à Tokyo, alors que les grands partenaires du Japon pressaient celui-ci de réactiver à nouveau son économie afin de contribuer à sortir l'économie mondiale du marasme.

Réuni à Tokyo, le groupe des sept pays les plus industrialisés annonce une nouvelle aide massive de 43,4 milliards de dollars à la Russie. Cette assistance doit bénéficier le plus directement possible à la population, à travers les secteurs clés du logement et de l'agriculture. Les financements annoncés intègrent des sommes déjà prévues en 1992 (24 milliards), ainsi qu'un rééchelonnement de la dette russe, accordé depuis le 2 avril par le Club de Paris. En réalité, il s'est agi de donner un appui politique à Boris Eltsine à dix jours du référendum russe.

François Mitterrand exprime ses « réserves » sur la communication faite en Conseil des ministres par Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, sur les problèmes de police et de sécurité. Ces « réserves » constituent le premier accroc dans la « cohabitation courtoise » entre le président de la République et le gouvernement d'Édouard Balladur.

Le procès des douze dirigeants du putsch d'août 1991 (dont Guennadi Ianaev, ancien vice-président soviétique et Anatoli Loukianov, ancien président du Parlement) s'ouvre à Moscou. Même si le Parti communiste continue à organiser des manifestations de rue, le procès ne soulève pas de passion dans l'opinion. Les débats sont d'ailleurs interrompus dès le 16 avril à cause de l'indisposition d'un des accusés.

L'équipe de basket-ball du Cercle Saint-Pierre de Limoges remporte à Athènes le titre de champion d'Europe des clubs contre Trévise (Italie) par 59 contre 55. C'est la première fois dans l'histoire qu'une équipe française remporte un tel titre dans un sport collectif.

Réunis à Minsk (Biélorussie), les dirigeants de la Communauté des États indépendants apportent un soutien politique explicite à Boris Eltsine, à quelques jours du référendum russe du 25 avril. (chrono. 25/04)

Après six semaines de procès et une semaine de délibérations, deux des quatre policiers blancs de Los Angeles, accusés, sur la base d'un film vidéo d'amateur, d'avoir passé à tabac un automobiliste noir en mars 1991, sont déclarés coupables. Ce nouveau procès avait été décidé après les émeutes meurtrières d'avril 1992, qui suivirent l'acquittement des quatre prévenus. Le verdict permet de faire baisser la tension dans la ville et de démobiliser les milliers d'hommes qui avaient été réunis pour prévenir toute nouvelle agitation.

Turgut Ozal, huitième président de la République de Turquie depuis 1989, meurt subitement d'une crise cardiaque à l'âge de 66 ans. Il venait de rentrer d'une tournée dans les huit républiques turcophones de l'ex-URSS. Ingénieur de formation, il avait fait ses premiers pas politiques dans les rangs du fondamentalisme musulman, qu'il devait rejeter ensuite. En 1983, il devenait Premier ministre et mettait en œuvre une politique de libéralisation de l'économie. Partisan d'une alliance étroite avec l'Occident, il menait également une politique résolue en direction des nations islamiques limitrophes. Son activisme le mit souvent en position de conflit, notamment avec son Premier ministre et vieux rival politique, Suleyman Demirel. (chrono. 16/05)

140 Casques bleus canadiens sont déployés dans la ville musulmane bosniaque de Srebrenica, où ils auront pour tâche de désarmer les combattants et de superviser l'évacuation des blessés. Dès le lendemain, les forces serbes entourant la ville rompaient l'accord de cessez-le-feu, tandis qu'en Bosnie centrale des combats meurtriers opposaient Musulmans et Croates, en principe alliés contre les Serbes.

Jean-Pierre Chevènement accentue sa rupture avec le PS en annonçant qu'il ne participera pas aux « états généraux » organisés par ce parti en juillet, estimant qu'« on ne reconstruira pas la gauche à partir de l'ex-PS ». Il entend se consacrer au développement du Mouvement des citoyens.

Avec un taux de participation supérieur à 80 %, les électeurs italiens votent massivement en faveur des différents référendums qui leur étaient proposés : 82,7 % pour l'adoption d'un scrutin majoritaire au Sénat, 90,3 % pour l'abolition du financement public des partis, 90,1 % pour la suppression du ministère des Participations d'État, mais seulement 55,3 % en faveur de la dépénalisation de la consommation de drogues (d'autres modifications de compétences entre État et régions sont également largement approuvées). Ces résultats ouvrent la voie à un changement de régime, mais le plus difficile reste à faire.

Le président de la République Ghulam Ishaq Khan destitue le Premier ministre Nawaz Sharif, en place depuis le départ forcé de Benazir Bhutto, en août 1990. Les motifs invoqués sont la corruption et l'intimidation de l'opposition. De nouvelles élections sont également annoncées pour le mois de juillet. Balakh Sher Mazari est nommé chef du gouvernement de transition. On remarque que la nouvelle équipe au pouvoir est composée pour moitié de partisans de M^me Bhutto, qui s'est spectaculairement réconciliée avec le chef de l'État. (chrono. 26/05)

Plusieurs dizaines de milliers de personnes assistent à Soweto au dernier hommage rendu au leader noir assassiné le 10 avril, Chris Hani. Une grève générale est largement suivie au même moment par la main-d'œuvre noire à travers le pays. Nelson Mandela, président de l'ANC, réclame à cette occasion la fixation immédiate de la date des élections générales ouvertes à tous. Dans les jours qui suivent, un porte-parole de la police déclare, à propos de l'assassinat de Chris Hani, que les autorités « sont convaincues qu'il y a eu conspiration ». Les soupçons s'orientent vers certains éléments du Parti conservateur, liés au mouvement néonazi AWB (Mouvement de résistance afrikaner). (chrono. 2/05)

78 membres (dont 17 enfants) de la secte des davidiens périssent dans l'incendie volontaire de leur ranch à Waco (Texas). Menés par leur chef, David Koresh, ils s'étaient retranchés depuis le 28 février, date à laquelle ils avaient repoussé de façon meurtrière une première offensive de la police qui s'inquiétait du stock d'armes que la secte était en train de constituer. Une polémique suit cette tragédie, la plus grave depuis le suicide collectif de 923 membres du Temple du peuple, en novembre 1978 : on reproche au FBI de n'avoir pas tenu compte des menaces explicites de Koresh. Après avoir hésité quelques heures, Bill Clinton couvre l'action des forces de l'ordre ainsi que son ministre de la Justice, Janet Reno. Il ordonne cependant l'ouverture d'une enquête.

Lech Walesa et Yitzhak Rabin assistent côte à côte aux cérémonies du cinquantième anniversaire du soulèvement du ghetto juif de Varsovie.

Bruno Peyron et ses quatre équipiers réussissent à bord de leur catamaran de 26,30 mètres, Commodore Explorer, l'exploit de boucler le tour du monde (La Baule – cap de Bonne-Espérance – Antarctique – cap Horn – La Baule) en 79 jours 6 heures et 16 minutes.

Malgré un fort taux d'abstention de 20 % (dans ce pays où le vote est, en principe, obligatoire) et de votes nuls, de 20 % également, les électeurs brésiliens se sont nettement prononcés pour le maintien de la république (par 68 %, contre 12 % seulement en faveur de la monarchie) et du système présidentiel (par 57 %, contre 25 % pour le présidentialisme).

Mickey Kantor, le représentant du président Clinton et sir Leon Brittan, commissaire européen chargé des relations extérieures, concluent un compromis de deux ans sur l'ouverture des marchés publics pour les équipements électriques lourds entre les États-Unis et la CE. En revanche, les États-Unis maintiennent leur menace de sanctions en matière de marchés publics de télécommunications.

Édouard Balladur effectue à Bonn son premier déplacement à l'étranger en tant que Premier ministre. Avec le chancelier Helmut Kohl, il réitère son attachement à la coopération étroite entre les deux pays. Cependant, les deux chefs de gouvernement restent divisés sur la question des négociations du GATT, les Allemands étant désireux de boucler définitivement le dossier agricole que les Français, pour leur part, veulent continuer à négocier avec les Américains. Le même jour, la Bundesbank annonce une nouvelle baisse de ses taux monétaires, ce qui ne peut que satisfaire les autorités françaises.

Malgré le boycott des fabiusiens et des mitterrandistes historiques, Michel Rocard remporte une victoire au comité directeur du PS, en obtenant l'appui de Pierre Mauroy et de Daniel Percheron, responsable, pourtant fabiusien, de la puissante fédération du Pas-de-Calais.

Une bombe placée en plein cœur de la City, le quartier des affaires de Londres, fait un mort et quarante-cinq blessés, et occasionne des dégâts considérables. L'IRA revendique aussitôt cet attentat.

Après trois jours de vote, les Érythréens se prononcent par référendum, à la quasi-unanimité, en faveur de l'indépendance de leur nation, qui se sépare ainsi de l'Éthiopie après trente années de guerre achevée le 24 mai 1991. L'indépendance sera officiellement proclamée le 24 mai 1993.

Plus de 500 000 homosexuels, hommes et femmes, défilent à Washington devant la Maison-Blanche pour réclamer un statut de « vie normale » : mariage homosexuel, possibilité d'adopter des enfants, régime fiscal matrimonial, etc. Bill Clinton qui s'était diplomatiquement absenté de la capitale a fait lire un message de soutien. Le président est favorable à la minorité « gay », mais il sait que 47 % des Américains interrogés demeurent acquis au principe de l'interdiction des homosexuels dans l'armée, contre 43 % qui y sont hostiles.

Avec une participation de 64,6 %, les électeurs russes ont voté à 58,09 % (soit 37,47 % des inscrits) en faveur de la confiance à Boris Eltsine (ce qui représente 5,3 % de moins qu'aux élections présidentielles de 1991) et à 52,88 % (soit 28,03 % des inscrits) en faveur du programme de réformes mené par la direction russe. Aux deux questions suivantes (qui supposaient une majorité des inscrits pour être suivies d'effet), 32,64 % des inscrits ont voté pour une élection présidentielle anticipée et 41,40 % pour des élections législatives anticipées. Le président Eltsine qui avait prôné le « oui » aux première, deuxième et quatrième questions et le « non » à la troisième sort en grand triomphateur de cette épreuve électorale. Les résultats ont cependant été nettement meilleurs à Moscou ou à Saint-Pétersbourg que dans les provinces, en Russie centrale et en Sibérie notamment. Ses adversaires, Rouslan Khasboulatov et Alexandre Routskoï en tête, ont perdu la partie, mais le Président n'est pas en mesure de leur imposer de nouvelles élections législatives.

Dans l'ouest de l'Inde, un Boeing 737 de la compagnie Indian Airlines s'écrase après le décollage avec 118 passagers à son bord. 55 personnes périssent dans l'accident dû vraisemblablement à la trop courte longueur de la piste d'envol au bout de laquelle roulait un camion que l'avion a heurté.

Quatre jours après la démission de Giuliano Amato, Carlo Azeglio Ciampi est chargé de former le 52^e gouvernement de la République italienne. Âgé de 72 ans, M. Ciampi, qui n'appartient à aucun parti, présidait la Banque d'Italie depuis 1979. Dès le 29, il constitue une équipe formée pour moitié de techniciens apolitiques et pour moitié de représentants de tous les partis (à l'exception de la Ligue lombarde), dont le Parti démocratique de la gauche (PDS, ex-communiste) et les Verts. Mais dans les heures qui suivent, le nouveau président du Conseil doit affronter sa première crise gouvernementale : les trois ministres PDS et le ministre écologiste démissionnent pour protester contre le vote de la Chambre des députés rejetant la levée de l'immunité parlementaire de Bettino Craxi, inculpé pour corruption.

Édouard Balladur intervient lui-même dans le grand débat qui se tient à l'Assemblée nationale sur les problèmes de la ville. Simone Veil, ministre chargée des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, annonce une continuité de la politique de l'État en ce domaine : créés en février par le précédent gouvernement, les contrats de Ville sont maintenus et commenceront à s'appliquer en 1994 dans 165 agglomérations. Une simplification et une globalisation des actions menées par les pouvoirs publics sont annoncées, tandis que de nombreux députés réclament un accroissement du pouvoir des maires sur ces problèmes de quartiers en difficulté.

La deuxième assemblée générale de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) achève ses travaux. Jacques Attali, le président de cette institution est confirmé à son poste mais se voit reprocher, à la suite d'une campagne de presse menée par le Financial Times, des dépenses excessives en matière d'installation et de fonctionnement. Toutefois, l'utilité et le dynamisme de la BERD sont salués par les pays bénéficiaires de ses services. (chrono. 26/06)

Les négociations de paix au Proche-Orient reprennent à Washington après une interruption de plus de quatre mois, consécutive à l'expulsion par Israël de 400 militants islamistes palestiniens. Pour la première fois, la délégation palestinienne est dirigée par Fayçal Husseini que les Israéliens récusaient jusqu'alors au double motif qu'il était lié à l'OLP et qu'il résidait à Jérusalem-Est. (chrono. 13/05)

Les premières élections législatives depuis l'unification du pays, en mai 1990, sont dominées par le parti du président Ali Abdallah al-Salih : le Congrès populaire général (CPG, nordiste) remporte ainsi 121 sièges sur 301, contre 62 pour le parti islamiste Al-Islah et 58 pour le Parti socialiste yéménite (PSY, ex-communiste) du vice-président Ali Salem al-Beid. La voie semble ouverte à une coalition, pour le moins problématique, entre ces trois formations. Pour la première fois, des femmes ont participé au scrutin.

Les Serbes de Bosnie ayant refusé de signer la plan de paix Vance/Owen, la résolution 820 des Nations unies entre en application : désormais, l'embargo international à l'encontre de la Serbie et du Monténégro est total, à l'exception des aliments et des médicaments. Sur le terrain, les forces serbes attaquent les dernières enclaves musulmanes en Bosnie occidentale, autour de la ville de Bihac. Le président américain, Bill Clinton, laisse entendre qu'il envisage des mesures militaires. (chrono. 1/05)

Alain Lamassoure, ministre délégué aux Affaires européennes, annonce que la France n'appliquera pas l'accord de Schengen en 1993. Signé en 1985 par la France, l'Allemagne et le Benelux, cet accord prévoyait l'instauration entre les cinq pays d'un « espace » exemplaire de libre circulation. Ce report sine die est justifié par le manque d'harmonisation entre les différentes politiques en matière de toxicomanie et par l'incapacité de la Grèce et de l'Italie à surveiller leurs frontières extérieures. (chrono. 30/06)

Pour la première fois depuis 1949, des représentants de la Chine populaire et de Taïwan se rencontrent à Singapour et signent des accords prévoyant des échanges administratifs réguliers. Même si ces pourparlers n'avaient en principe pas de caractère officiel, ils marquent bien l'instauration d'un nouveau climat entre les deux Chines notamment dans le domaine de la coopération économique.

Lors du tournoi de Hambourg, Monica Seles, n^o 1 mondiale du tennis féminin, de nationalité Serbe, est blessée d'un coup de couteau par un dément de nationalité allemande, qui voulait ainsi favoriser le retour à la première place de Steffi Graf. La blessure n'est pas très grave, mais l'émotion est grande et la championne doit quitter la compétition.