Dans sa conférence, à la Sorbonne, sur Le christianisme et la rencontre des religions et des cultures, le patriarche a rappelé que son prédécesseur, le patriarche Élie, et lui-même avaient été les seuls chrétiens invités à prendre la parole aux conférences panislamiques de Lahore et de Taïef. Les propos tenus à l'Institut catholique sur le problème œcuménique à la lumière de l'expérience antiochienne ont frappé certains observateurs par le rappel d'une dure réalité historique : le dynamisme conquérant de ces grandes Églises occidentales. Le séjour du patriarche s'est achevé par un émouvant service de vêpres célébré le dimanche 5 juin dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, en présence du cardinal Lustiger et d'une foule nombreuse.

Patriarcat de Moscou

Plusieurs documents, émanant du Comité de défense des droits des croyants en URSS, dont le fondateur, le père Gleb Yakounine, se trouve actuellement détenu dans un camp de Sibérie, viennent attirer l'attention sur la répression croissante dont sont victimes les croyants de ce pays. De multiples appels, signés par des personnalités orthodoxes d'URSS, furent adressés à la VIe Assemblée générale du Conseil œcuménique (à Vancouver), qui n'a pas jugé opportun de mettre la situation des croyants en Europe de l'Est à son ordre du jour. Plusieurs orateurs ont toutefois abordé le sujet, dont l'archevêque de Cantorbéry, le Dr Runcie, qui, dans une interview à la BBC, a lancé un appel au gouvernement soviétique pour libérer le père Yakounine.

Particulièrement douloureuse fut la condamnation de l'écrivain orthodoxe Zoïa Krakhmalnikova, qui éditait des recueils à caractère purement religieux sous le titre de Nadejda (L'espérance). Au cours d'un grand procès, à Moscou, en avril, plusieurs personnes appelées à la barre eurent le courage de donner un témoignage très positif sur l'accusée. Parmi elles, le père Doudko, dont la « rétractation » de ses activités passées, faite à la télévision il y a plusieurs années, avait fait grand bruit.

Rassemblements et congrès

Réunis pour la VIe Assemblée générale du Conseil œcuménique des Églises (Vancouver, août), les délégués des Églises orthodoxes se sont montrés plutôt réticents au sujet de l'opportunité de nombreuses déclarations concernant la politique mondiale. Du fait notamment des limites imposées aux Églises de l'Est qui, disait-on, ne jouissant pas de la liberté d'expression, opposent leur veto à tout texte menant en cause leurs autorités politiques, c'est la crédibilité même du Conseil œcuménique qui se trouve ainsi mise en question. « Il est grand temps que nous envisagions une approche plus spirituelle des problèmes causés par l'injustice, la famine, l'oppression politique, la violence et le crime dans le monde », a déclaré Mgr Iakovos, primat de l'archidiocèse grec d'Amérique.

Près de 200 personnes venant de 29 pays et représentant 40 mouvements de jeunesse ou écoles de théologie ont participé, du 14 au 19 août à Kastelli (Crète), à la 11e Assemblée générale de Syndesmos, fédération mondiale des mouvements de jeunesse orthodoxe. Le nouveau thème, choisi pour les années 1983-1986, L'Église, une communauté eucharistique, invite à une redécouverte des structures fondamentales de la vie chrétienne : église, liturgie eucharistique et communion, avec tout ce que cela implique au niveau paroissial, diocésain, territorial et panorthodoxe.

Du 29 octobre au 1er novembre, la Fraternité orthodoxe de France et d'Europe occidentale organise pour la première fois hors de l'Hexagone, à Gand (Belgique), son Ve Congrès triennal. Ces congrès sont le lieu privilégié de rassemblement des orthodoxes, très disséminés sur cette partie du continent européen, et constituent un temps fort de leur vie spirituelle. Les participants viennent de presque tous les pays de l'Europe de l'Ouest, quelques-uns de l'Est, de Grèce et du Moyen-Orient. Le thème retenu est : L'homme image de Dieu.

La commission du dialogue théologique entre l'Église romaine et l'Église orthodoxe, dont la création a été décidée conjointement par le patriarche Dimitrios et le pape Jean-Paul II à l'occasion de la visite de ce dernier à Constantinople, poursuit régulièrement ses travaux. Elle est actuellement appelée à rédiger un document sur le thème de la deuxième étape du dialogue : Foi et communion dans les sacrements.