Pour faire front contre l'Égypte et assurer le succès de la conférence au sommet de Bagdad du 2 novembre 1978 qui doit élaborer une politique capable d'unir tous les pays arabes opposés aux négociations israélo-égyptiennes, les dirigeants iraqiens renoncent à demander aux Syriens la dénonciation de la résolution 242 du Conseil de sécurité. À l'issue de la visite du président Assad à Bagdad du 24 au 26 octobre, les deux pays décident de créer un haut comité commun et signent une charte pour l'action nationale commune consacrant ainsi leur réconciliation et la normalisation de leurs rapports. Le 30 janvier 1979, lors de la visite à Damas de Saddam Hussein, le vice-président du Conseil de la révolution, les dirigeants des deux pays mettent au point un processus d'unification progressive des deux États et des deux partis Baas rivaux.

Répression contre le PC

Accessoirement, la réconciliation iraqo-syrienne met fin à la longue guerre d'usure menée par les dirigeants de Bagdad vis-à-vis de l'OLP par l'intermédiaire du groupe de Abou Nidal, leader dissident du Fath établi dans la capitale iraqienne. Parallèlement, les dirigeants iraqiens mettent un terme à la tension qui s'est manifestée entre Bagdad et Moscou à la suite de la guerre de l'Ogaden et l'exécution, fin mai 1977, de 21 militaires communistes iraqiens.

Saddam Hussein se rend à Moscou en décembre et exalte en termes chaleureux l'« amitié iraqo-soviétique ». L'URSS s'engage pour sa part à renforcer la capacité défensive de l'Iraq. Le rapprochement avec Moscou ne met cependant pas un terme à la détérioration de plus en plus rapide des relations entre le parti Baas au pouvoir à Bagdad et le parti communiste iraqien. La répression s'accentue et plusieurs centaines de membres et cadres du parti communiste sont arrêtés et soumis à des tortures psychologiques et physiques. Au début d'avril, 27 militaires sont arrêtés pour avoir constitué des cellules communistes dans l'armée « dans le but de renverser le Gouvernement ». Le parti est pratiquement rejeté dans la clandestinité et la plupart de ses cadres quittent le pays. Les deux ministres communistes démissionnent de leurs postes gouvernementaux et le Front national progressiste qui groupe le Baas et le parti communiste est gelé. La rupture est totale.

Mouvement kurde

Certains des militants communistes pourchassés rejoignent les maquis kurdes qui mènent, depuis l'effondrement en 1975, du mouvement barzaniste, un combat de harcèlement antigouvernemental dans des conditions particulièrement difficiles. Les autonomistes kurdes sont en effet sérieusement affaiblis par des dissensions internes et par la sévérité de la répression. Les forces gouvernementales ont établi une vaste ceinture de sécurité de 10 à 25 km de largeur, le long des frontières turque et iranienne. Ce no man's land a été entièrement dépeuplé et tous les hameaux et villages qui s'y trouvaient ont été rasés. Les habitants ont été regroupés dans des villages stratégiques placés sous le contrôle de l'armée.

Les relations franco-iraquiennes, refroidies depuis la fusillade de l'ambassade d'Iraq qui, le 31 juillet 1978, a coûté la vie à un inspecteur de la brigade criminelle et l'assassinat deux jours plus tard de Ezzedine Kalaq, le représentant de l'OLP à Paris, reprennent leur cours normal en février, avec la visite à Bagdad de Jean-François Deniau, ministre du Commerce extérieur, et la réactivation des travaux de la commission mixte franco-iraqienne gelée depuis octobre. La France et l'Iraq signent un protocole d'accord économique et technique, prévoyant notamment l'augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays.

La coopération militaire, elle, n'a jamais cessé et l'Iraq a acquis en janvier des missiles air-mer AM-39 construits par la SNIAS.

Israël

Jérusalem. 3 610 000. 174. 1,9 %.
Économie. PIB (76) : 3 942. Production (76) : A 7 + I 40 + S 53. Énerg. (76) : 2 541. CE (76) : 17 %.
Transports. (*76) : 280 M pass./km, 449 Mt/km. (*76) : 297 300 + 104 000.  : 405 000 tjb. (76) : 4 218 M pass./km.
Information. (75) : 23 quotidiens ; tirage global : 1 337 000. (72) : *680 000. (74) : 579 000. (76) : 154 000 fauteuils ; fréquentation : 27 M. (76) : 888 000.
Santé. (73) : 9 143. Mté inf. (75) : 22,9.
Éducation. (75). Prim. : 535 320. Sec. et techn. : *170 000. Sup. (74) : 75 338.
Armée.  : 164 000.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Président de la République : Itzhak Navon, élu le 19 avril 1978 ; succède à Ephraïm Katzir. Premier ministre : Menahem Begin.

Le prix de la paix

Commencée au plus bas du tracé en dents de scie des négociations avec l'Égypte, la seconde année du gouvernement Begin s'est achevée par le premier acte de paix entre les deux pays : le libre passage du pavillon israélien à travers le canal de Suez et l'ouverture progressive de la frontière après la restitution d'El Arish et la fête de la réconciliation donnée le 27 mai 1979 à Beersheva. Mais il a manqué quelque chose à l'allégresse pour en faire une apothéose : Alleluia ! n'est qu'un titre de chanson israélienne primée une fois de plus en Eurovision...