Les succès du parti au pouvoir tiennent surtout au maintien du dynamisme économique. L'excédent du commerce extérieur est de l'ordre de 25 milliards de dollars en 1978 (encore supérieur à celui de 1977) et celui de la balance des paiements avoisine 16,5 milliards de dollars (augmentation de moitié par rapport à 1977). Toutefois, les excédents de la balance commerciale et de la balance des paiements diminuent dans les derniers mois de 1978 et surtout au début de 1979. L'évolution tient à une réévaluation du yen par rapport au dollar, ce qui freine les exportations. La revalorisation de la monnaie avait été partiellement provoquée par le spectaculaire succès de la lutte contre l'inflation : la hausse des prix n'a été que de 3,8 % en 1978 (à peine la moitié de l'augmentation du coût de la vie en 1977). Mais le ralentissement des exportations n'est pas encore suffisant pour calmer l'irritation des principaux partenaires commerciaux du Japon, notamment ses grands clients industrialisés et donc rivaux, la CEE et surtout les États-Unis, dont les déficits des échanges sont respectivement de 6,4 et 11,6 milliards de dollars. Le Premier ministre Ohira, en voyage officiel à Washington, s'engage, au début de mai 1979, à faciliter l'importation de produits manufacturés dans son pays (en même temps qu'à relancer la consommation intérieure, autre moyen de réduire le déséquilibre commercial), mais ces promesses, déjà formulées, sont restées sans effets.

Marché chinois

Sur le plan international, malgré la volonté d'indépendance exprimée par Ohira à Washington, c'est encore l'économique qui sous-tend le politique. Le traité d'amitié et de paix avec la Chine est signé le 12 août 1978. L'accord commercial passé avec ce même pays, en février 1978, pour une durée initiale de cinq ans, est prolongé de sept ans, dès avril 1979. Cependant, les perspectives offertes par le marché chinois se révèlent plus hasardeuses que prévu, avec un risque politique (que met en évidence le conflit sino-vietnamien) et également financier.

Cette prise de possession d'un marché potentiel fabuleux n'est pas de nature à détendre les relations commerciales avec les autres pays industrialisés. L'accord passé en mai 1979 par Honda avec le constructeur automobile British Leyland, réduisant partiellement la firme britannique au rang de sous-traitant, montre que l'agressivité de l'industrie japonaise, sa soif de conquête de marchés extérieurs ne se démentent pas. Dans un pays dépourvu de matières premières, surtout énergétiques, l'industrie est condamnée à dégager de forts surplus commerciaux. C'est aussi le cas, à des degrés divers, des autres États développés. Le cinquième sommet des pays industrialisés qui se tient à Tokyo à la fin juin 1979 est, de ce fait, particulièrement animé.

Jordanie

Amman. 2 780 000. 28. *3,3 %.
Économie. PIB (75) : 356. Production (75) : A 15 + I 22 + S 63. Énerg. (76) : 527. CE (75) : 16 %.
Transports. (*76) : 41 500 + 13 200. (76) : 800 M pass./km.
Information. (75) : 4 quotidiens tirage global : 49 000. (75) : *529 000. (74) : 85 000. (75) : 22 500 fauteuils. (76) : 44 000.
Santé. (75) : 744.
Éducation. (75). Prim. : 386 012. Sec. et techn. : 164 186. Sup. (74) : 9 302.
Armée.  : 67 850.
Institutions. État indépendant le 22 mars 1946, sous le nom de royaume Hachémite de Jordanie. Constitution de 1951, amendée en 1976. Souverain : Hussein ibn Talal ; succède à son père en 1952. Premier ministre : Moudar Badrane.

Koweït

Koweït. 1 130 000. 61. *4,2 %.
Économie. PIB (75) : 11 307. Production (75) : A 0 + I 78 + S 22. Énerg. (76) : 9 198. CE (75) : *95 %.
Transports. (*76) : 96 100 + 117 500. 1 831 000 tjb. (76) : 1 135 M pass./km.
Information. (74) : 6 quotidiens ; tirage global : 80 000. (74) : *215 000. (74) : *182 000. (75) : 11 000 fauteuils ; fréquentation : 4,7 M. (76) : 140 000.
Santé. (75) : 1 089. Mté inf. (76) : 34,3.
Éducation. (75). Prim. : 111 820. Sec. et techn. : 109 266. Sup. (75) : 8 104.
Armée.  : 12 000.
Institutions. Émirat indépendant. Pleine souveraineté reconnue par la Grande-Bretagne le 19 juin 1961. Souverain : cheikh Jaber el Ahmed el Jaber el Sabah ; succède au cheikh Sabah el Salem el Sabah décédé le 31 décembre 1977. Premier ministre : cheikh Saad Abdallah el Sabah.

Laos

Vientiane. 3 460 000. 15. *2,2 %.
Économie. PIB (70) : 69. Énerg. (76) : 61. CE (70) : 3 %.
Transports. (74) : 14 100 + 2 500. (76) : 12 M pass./km.
Information. (75) : 8 quotidiens. (74) : 125 000. (73) : 5 000.
Santé. (76) : 156.
Éducation. (72). Prim. : 274 067. Sec. et techn. : 20 819. Sup. (74) : 828.
Armée.  : 48 550.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. République populaire et démocratique proclamée le 4 décembre 1975, après l'abdication du roi Savang Vatthana (3 décembre 1975). Président de la République et de l'Assemblée populaire suprême : prince Souphanouvong. Premier ministre : Kaysone Phomvihane.

Double menace

Lié au Viêt-nam par un traité d'amitié et de coopération, le Laos se trouve, par la force des choses, plongé lui aussi dans la nouvelle crise indochinoise. Depuis le début de l'année 1979, l'état d'urgence est proclamé dans les trois provinces septentrionales où des combats sporadiques ont éclaté. Cinquante mille soldats vietnamiens appuient les forces du régime communiste de Vientiane, qui doit faire face à une double menace :
– dans les montagnes proches des frontières thaïlandaises, des éléments de la droite laotienne mènent une guérilla nationaliste sous la conduite du général Vang Pao, ancien chef des forces spéciales laotiennes. Vang Pao s'appuie sur la dissidence des tribus montagnardes Méos et H'Mongs ;
– dans le nord du Laos, la Chine, en vertu d'accords passés en 1962 et 1974 avec le gouvernement de Vientiane, poursuit la construction d'un réseau de routes stratégiques. Long de plus de 2 000 kilomètres, il relie la province chinoise du Yunnan au Laos, à la Thaïlande et au Viêt-nam. Une voie d'invasion toute prête pour l'armée chinoise...