À plusieurs reprises, le gouvernement de Vientiane a demandé, sous la pression des Vietnamiens, l'arrêt des travaux qui se poursuivent sous la protection de l'armée chinoise. Mais Pékin, que les Laotiens accusent aussi d'aider les rebelles des tribus, fait la sourde oreille.

Liban

Beyrouth. 3 060 000. 295. *3 %.
Économie. PIB (72) : 796. Production (72) : A 10 + I 21 + S 69. Énerg. (76) : 533. CE (72) : 18 %.
Transports. (74) : 2 M pass./km, 42 Mt/km. (74) : 220 200 + 23 400. 227 000 tjb. (76) : 1 800 M pass./km.
Information. (75) : 33 quotidiens ; tirage global : *283 000. (75) : *1 321 000. (75) : *410 000. (70) : 86 600 fauteuils ; fréquentation : 49,7 M. (72) : 227 000.
Santé. (73) : 2 300.
Éducation. (72). Prim. : 497 723. Sec. et techn. : 174 711. Sup. (71) : 44 296.
Armée.  : 7 800.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution de 1926. Président de la République : Elias Sarkis, élu le 8 mai 1976 ; succède à Soliman Frangié. Premier ministre : Selim Hoss.

Situation inextricable entre Libanais, Syriens, catholiques et Israéliens

La guerre reprend à Beyrouth, au début du mois de juillet 1978, plus violente et plus meurtrière encore qu'en 1975-1976. Elle frappe cette fois les chrétiens rassemblés dans le quartier d'Achrafieh, à Beyrouth Est, qui seront soumis pendant des mois aux bombardements aveugles de l'artillerie syrienne. Jamais on n'aura vu autant de morts, autant d'horreur, autant de sang et de destruction que pendant ce terrible dernier semestre de 1978.

Déluge de feu

La première attaque syrienne sur Beyrouth Est a lieu le 2 juillet. C'est un véritable matraquage : 1 700 obus tombent sur Achrafieh, en seulement quelques heures. Sous ce déluge, les habitants (civils et miliciens des phalanges) se terrent dans des abris dont ils ne sortiront plus pendant de longs jours. Les édifices publics, les hôpitaux sont touchés. On compte, dès le début des combats, une centaine de morts. Il semble que l'objectif syrien soit de détruire ou de réduire les miliciens phalangistes. En fait, c'est une longue guerre d'usure, où les civils seront les principales victimes, qui s'engage, coupée de cessez-le-feu précaires. À partir du 5 et 6 juillet, un véritable déluge de feu s'abat sur Beyrouth. Le président Sarkis menace de se démettre, Israël menace d'intervenir militairement. Mais les chrétiens résistent. Finalement, une trêve est conclue le 8 juillet, sous la pression internationale. Mais rien n'est réglé.

Syriens et phalangistes restent sur leurs positions. Les Syriens n'ont pu isoler les phalangistes, autour desquels la communauté chrétienne s'est au contraire ressoudée. Les phalangistes n'ont pu obtenir le départ des Syriens, qui semblent installés au Liban pour longtemps. L'impasse politique est totale.

La guerre — ou plutôt le bombardement de Beyrouth — reprend avec une violence accrue, à partir des 21, 22, 23, 24, 25 juillet. Begin lance un appel solennel au monde, mais Israël se contente de mettre ses troupes en alerte. Un cessez-le-feu est conclu le 9 août, accompagné d'un repli symbolique des forces syriennes de la FAD (Force arabe de dissuasion). Les duels d'artillerie et les accrochages continuent pourtant, avec une nette recrudescence pendant le sommet de Camp David, en septembre. Une proposition de conférence sur le Liban, avancée par le président Carter, tourne court et, au début d'octobre, Beyrouth Est se retrouve à nouveau sous un effroyable pilonnage d'artillerie lourde.

Réprobation générale

Le Liban va-t-il sombrer dans l'indifférence générale ? En fait, la réprobation se manifeste partout dans le monde devant ce massacre qui prend une allure de génocide. La France propose une « force d'interposition », composée d'éléments de l'armée régulière libanaise. Cet appel n'est pas entendu, le président syrien le jugeant simplement « étrange ».

Pendant ce temps, Achrafieh s'écroule tout entier sous les obus syriens. De la mer, des navires israéliens envoient quelques tirs de semonce sur les positions syriennes de Beyrouth Ouest. Est-ce le début d'une généralisation du conflit ?