En France, le parti communiste dénonce à plusieurs reprises l'attitude du gouvernement français et soutient sans réserve le point de vue des dirigeants de Moroni. En dépit de manifestations passagères et réciproques de mécontentement, Moroni et Paris s'efforcent d'éviter la rupture totale ; cela explique que les Comores envoient un observateur à la troisième conférence franco-africaine qui se tient à Paris, les 10 et 11 mai.

Les résultats du référendum du 8 février 1976

Sur les 21 671 inscrits, 18 061 électeurs ont participé au vote : sur 17 949 suffrages exprimés, 17 845 votants, soit 99,4 %, choisissent de rester Français ; 104 Mahorais seulement se prononcent en faveur du rattachement de l'île aux Comores.

Les Mahorais pour la départementalisation

Les Mahorais optent massivement pour la départementalisation par référendum, le 11 avril 1976 ; 3 457 se prononcent pour (97,46 %), 90 contre (2,5 %). Ont participé au scrutin, 17 384 électeurs sur 21 659 inscrits. À noter le nombre important de bulletins blancs et nuls : 13 837 (79,5 %) ; il provient du fait que les électeurs ont déposé dans l'urne des bulletins imprimés par le Mouvement mahorais, favorable à la départementalisation, mais qui trouvait la consultation ambiguë. Ces bulletins ont été légalement considérés comme nuls.

Congo

Brazzaville. 1 310 000. 4. 2,4 %.
Économie. PNB (70) : 301. Énerg. (*73) : 219. C.E. (70) : 14 %.
Transports. (*73) : 171 M pass./km, 516 M t/km. (73) : 91 M pass./km.
Information. (7) : 3 quotidiens. (73) : *75 000. (73) : *3 800. (70) : 6 500 fauteuils. (73) : 10 000.
Santé. (73) : 162.
Éducation. Prim. (71) : 262 111. Sec. et techn. (71) : *43 000. Sup. (70) : 1 788.
Institutions. État indépendant le 15 août 1960. Nouvelle Constitution du 24 juin 1973, remplace celle du 3 janvier 1970. Chef de l'État : commandant Marien N'Gouabi ; Premier ministre : commandant Louis Sylvain Goma.

Côte-d'Ivoire

Abidjan. 4 770 000. 15. 2,5 %.
Économie. PNB (73) : 553. Énerg. (*73) : 325. C.E. (73) : 34 %.
Transports. (*73) : 848 M pass./km, 548 M t/km. (72) : *90 500 + *57 400.  : 121 000 tjb. (73) : 91 M pass./km.
Information. (72) : 3 quotidiens ; tirage global : 44 000. (70) : *75 000. (72) : *40 000. (72) : 80 000 fauteuils ; fréquentation : 11,5 M. (73) : 25 000.
Santé. (71) : 324.
Éducation. (71). Prim. : 527 615. Sec. et techn. : 81 738. Sup. : 4 616.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1960, amendée en 1975 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu le 16 novembre 1975.

La présence soviétique en Afrique inquiète Abidjan

Seul candidat à la présidence, Félix Houphouët-Boigny est réélu triomphalement le 16 novembre 1975 pour un quatrième mandat de cinq années. En mars 1976, il remanie profondément le gouvernement : de 29, le nombre des ministres passe à 36 ; tous les secrétariats d'États sont remplacés par des ministères. Un ministère de la Condition féminine est créé.

Parmi les 7 personnalités bénéficiaires de portefeuilles, on trouve une femme, Jeanne Gervais (ministre de la Condition féminine), et Jean-Baptiste Mockey (ministre d'État chargé de la Santé publique et de la population). Ce dernier est l'un des plus anciens compagnons de lutte du chef de l'État. Au moment de l'accession de la Côte-d'Ivoire à l'indépendance, J.-B. Mockey est à la fois secrétaire général du parti unique et ministre de l'Intérieur. Il est alors considéré comme le dauphin de F. Houphouët-Boigny. Mais, arrêté en 1963 sous l'accusation de complot, condamné à mort en 1965 par la Cour de sûreté de l'État, gracié, puis libéré deux ans plus tard, il est obstinément resté depuis treize ans à l'écart de toute vie publique, exerçant la profession de pharmacien dans la capitale ivoirienne.

Craintes

Le président ivoirien est, pour la deuxième fois en quinze ans, reçu en visite officielle en France du 3 au 7 mai 1976. Il met ce séjour à profit pour faire part au président V. Giscard de ses craintes devant la pénétration soviétique en Afrique noire.