Entrée en rébellion en juin 1975, une partie des tribus afars coupe la route reliant la capitale éthiopienne au port d'Assab, sur la mer Rouge. En janvier et février, ces hommes (regroupés derrière le sultan Ali Mirah, réfugié à l'étranger) livrent de durs combats aux forces éthiopiennes, dans la région de l'Aoussa.

Au fur et à mesure que se précisent les perspectives d'indépendance du Territoire français des Afars et des Issas, les Éthiopiens s'inquiètent des conséquences éventuelles d'un désengagement français à Djibouti. Après avoir vainement essayé d'obtenir du gouvernement de la république de Somalie qu'il promette de respecter l'intégrité territoriale du futur État, la junte propose, en juin, la négociation avec la Somalie d'un accord de statu quo, sous les auspices de l'OUA. Déjà partiellement coupés de leurs débouchés maritimes nationaux (Assab et Massawa), les dirigeants d'Addis-Abeba ont en effet un besoin vital d'accéder librement au port de Djibouti, par le cordon ombilical que constitue le chemin de fer franco-éthiopien.

Répression

Bien que le général Teferi Benti, chef de la junte, ait annoncé que l'armée avait l'intention de confier le pouvoir aux civils, aucune mesure concrète ne vient confirmer cette décision. En revanche, en avril, les officiers font connaître leur volonté d'instaurer un régime de démocratie populaire. Au terme d'un débat idéologique mené pendant plusieurs mois, tant au sein de la junte que dans les colonnes de la presse, les détenteurs du pouvoir réaffirment leur volonté de distribuer les terres aux paysans et de liquider les séquelles du régime impérial.

Pourtant, le lendemain même de cette nouvelle proclamation, la police disperse brutalement dans les rues d'Addis-Abeba des manifestants qui réclamaient l'établissement d'une véritable démocratie. De même, le 1er-Mai est l'occasion de nouveaux heurts entre policiers et contestataires. En décembre, une loi interdisant toute grève et tout lock-out a été promulguée, tandis qu'en octobre état d'urgence et couvre-feu ont été instaurés à Addis-Abeba après que quatre personnes eurent été tuées et une trentaine blessées, à la suite de bagarres à l'aéroport. En août, plus d'un millier d'étudiants avaient été arrêtés pour fait de grève.

Dissensions

Mais c'est au sein même de la junte que les tiraillements apparaissent les plus lourds de menaces. En octobre, deux des vice-présidents, le commandant Mengistu Haïlé Mariam et le lieutenant-colonel Atnafu Abate, sont écartés par leurs collègues. En janvier, six autres membres de la junte, dont les noms ne sont pas révélés, sont destitués. Le mois suivant, quatre ministres et plusieurs hauts fonctionnaires sont révoqués, tandis que l'abouna Theophlos, patriarche de l'église orthodoxe, primat des coptes, important personnage politique, est chassé de son poste, et que le général Kebede Worku, ancien commandant en chef de la garde impériale, est tué par une patrouille des forces de sécurité.

À l'époque de l'empereur, la plaisanterie favorite de ses adversaires était de dire que son règne avait fait passer l'Éthiopie du XIIe au XIVe siècle ; aujourd'hui, la plaisanterie des adversaires de la junte consiste à affirmer que celle-ci a fait reculer l'Éthiopie du XIVe au XIIIe siècle...

Gabon

Libreville. 520 000. 2. 1,1 %.
Économie. PNB (72) : 828. Énerg. (*73) : 396. C.E. (72) : 47 %.
Transports. (72) : *10 000 + *4 600. (73) : 94 M pass./km.
Information. (70) : *62 000. (70) : *1 200. (71) : 1 700 fauteuils ; fréquentation : 0,4 M. (73) : 11 000.
Santé. (71) : 96.
Éducation. Prim. (71) : 105 601. Sec. et techn. (71) : 11 507. Sup. (70) : 65.
Institutions. État indépendant le 17 août 1960. République (28 novembre 1958). Nouvelle Constitution du 15 avril 1975 : régime présidentiel. Président de la République : Omar Bongo, réélu le 25 février 1973. Premier ministre : Léon Mebiane.

Gambie

Banjul. 510 000. 45. 2,2 %.
Économie. PNB (70) : 107. Énerg. (*73) : 61. C.E. (70) : 39 %.
Transports. (72) : 3 000 + 2 500.
Information. (72) : *60 000. (73) : 2 000.
Santé. (69) : 19.
Éducation. (72). Prim. : 19 421. Sec. et techn. : 5 716.
Institutions. État indépendant le 18 février 1965. République. Constitution promulguée le 23 avril 1970. Chef de l'État et de l'exécutif : Daouda Kairaba Jawara.

Ghana

Accra. 9 610 000. 40. 2,7 %.
Économie. PNB (72) : 233. Production : G(71) : 108. Énerg. (*73) : 155. C.E. (72) : 19 %.
Transports. (71) : 520 M pass./km, 305 M t/km. (72) : 40 400 + 31 000.  : 173 000 tjb. (73) : 130 M pass./km.
Information. (70) : 7 quotidiens ; tirage global : *46 000. (72) : *775 000. (72) : *25 000. (69) : 50 400 fauteuils ; fréquentation : 18,7 M. (73) : 52 000.
Santé. (73) : 951.
Éducation. (71). Prim. : 1 415 801. Sec. et techn. : 86 157. Sup. : 5 783.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. République. Constitution du 22 août 1969. Chef de l'État et président du gouvernement : général Ignatius Acheampong, auteur du coup d'État du 13 janvier 1972 qui renverse le président Addo et le Premier ministre Kofi Busia. Constitution suspendue.

Guinée

Conakry. 4 310 000. 18. 2,4 %.
Économie. PNB (70) : 82. Énerg. (*73) : 95.
Transports. (72) : 10 200 + 10 800. (73) : 8 M pass./km.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 5 000. (73) : *101 000. (73) : 9 000.
Santé. (72) : 142.
Éducation. (70). Prim. : 191 287. Sec. et techn. : 63 409. Sup. : 1 974.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République et Premier ministre : Sékou Touré, réélu pour un troisième mandat le 27 décembre 1974.

Rapprochement entre Paris et Conakry

Sékou Touré sort de l'isolement dans lequel il semblait relégué depuis plusieurs années. C'est du moins ce dont témoignent la publication, le 13 juillet 1975, du communiqué normalisant les rapports franco-guinéens et, la conférence qui, le 15 mars 1976, réunit à Conakry Fidel Castro, Premier ministre cubain, Agostinho Neto, président de la République populaire de l'Angola et Luiz Cabral, président du Conseil d'État de la Guinée-Bissau, aux côtés du président de la république de Guinée.

Obstacles

Seul territoire français ayant voté non en septembre 1958 et ayant de ce fait refusé d'entrer dans la Communauté franco-africaine, la république de Guinée entretient avec Paris, durant dix-sept années, des rapports chaotiques, marqués de réconciliations éphémères, puis de brouilles soudaines. En 1965, les relations franco-guinéennes avaient même été totalement interrompues.