Samora Machel réussit à convaincre Kenneth Kaunda, président de la Zambie, venu en visite officielle à Maputo, en avril, d'imiter son exemple et de le suivre sur la voie de l'intransigeance à l'égard du régime minoritaire de Ian Smith.

Résolument hostiles à toute forme de discussions avec les Rhodésiens, les Mozambicains sont, en revanche, beaucoup plus conciliants avec les Sud-Africains. C'est ainsi qu'ils poursuivent, comme convenu à l'époque portugaise, les livraisons de courant électrique à l'industrie sud-africaine, à partir du barrage de Cabora Bassa. En dépit de toutes les rumeurs alarmistes qui font état d'arrivées massives de matériel de guerre soviétique et laissent prévoir des risques d'intervention soviéto-cubaine contre la Rhodésie à partir du territoire mozambicain, certaines formes de coopération sont préservées entre le Mozambique et la république d'Afrique du Sud.

Des tensions se produisent au sein du gouvernement, comme en témoigne l'annonce de la découverte d'un complot en décembre 1975, suivie d'une épuration au sein du bureau politique du parti unique trois mois plus tard.

Niger

Niamey. 4 480 000. 4. 2,3 %.
Économie. PNB (70) : 74. Énerg. (*73) : 28. C.E. (70) : 11 %.
Transports. (*73) : 7 800 + 9 300. (73) : 91 M pass./km.
Information. (71) : 1 quotidien ; tirage global : 2 000. (70) : *145 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (71) : 4 000.
Santé. (73) : 100.
Éducation. Prim. (72) : 100 892. Sec. et techn. (71) : 7 966.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Un coup d'État militaire, dirigé par le lieutenant-colonel Seyni Kountche, évince le président Diori Hamani, le 15 avril 1974. Le lieutenant-colonel Kountche devient chef de l'État avec le titre de président du Conseil militaire suprême.

Coups d'État

Deux tentatives de coup d'État, perpétrées, l'une en août 1975 et l'autre en mars 1976, témoignent de l'existence de sérieuses divergences au sein de l'équipe dirigeante.

Le 2 août, le chef de l'État annonce la découverte d'un complot dont l'instigateur serait le commandant Sano Souna Sido, vice-président du Conseil militaire suprême, considéré comme le numéro deux du régime. Celui-ci est accusé d'avoir agi de concert avec Djibo Bakary, chef du parti clandestin Sawaba autorisé à rentrer au Niger après le coup d'État du 15 avril 1974, qui entraîna l'éviction du président Diori Hamani. Les deux hommes sont arrêtés.

Et quelques jours plus tard, à l'occasion du quinzième anniversaire de la proclamation de l'indépendance, cinq anciens ministres ayant appartenu au gouvernement de Diori Hamani sont graciés et remis en liberté, tandis que l'ancien chef de l'État est maintenu en résidence surveillée.

Pour la troisième fois en vingt-trois mois, le 15 mars, les dirigeants de Niamey affirment avoir déjoué une tentative de coup d'État organisée par l'ancien commandant Bayère Moussa (écarté du gouvernement après le remaniement de février qui a permis l'entrée de plusieurs civils dans le cabinet) et par plusieurs éléments des forces armées. Huit soldats loyalistes trouvent la mort au cours de ce putsch manqué, si l'on en croit les déclarations officielles, mais certains témoignages font état d'une cinquantaine de tués. Jugés par un tribunal militaire, neuf des conjurés du mois de mars sont condamnés à mort, et vingt-neuf à des peines d'emprisonnement à perpétuité. Sept des condamnés à mort, dont l'ancien commandant Bayère Moussa, sont passés par les armes, le 21 avril, à Niamey.

Nigeria

Lagos. 61 270 000. 67. 2,7 %.
Économie. PNB (73) : 227. Production : G(73) 125. Énerg. (*73) : 67. C.E. (73) : 25 %.
Transports. (72) : 1 033 M pass./km, 1 372 M t/km. (72) : *120 000 + *69 000.  : 121 000 tjb. (73) : 220 M pass./km.
Information. (72) : 17 quotidiens ; tirage global : *238 000. (72) : *1 550 000. (73) : *85 000. (73) : 106 000.
Santé. (72) : 2 271.
Éducation. Prim. (71) : 3 854 539. Sec. et techn. (71) : *405 000. Sup. (70) : 14 510.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Constitution de 1967. Président du Conseil militaire supérieur : général Olusegun Obasanjo, succède au général Murtala Ramat Mohammed, tué lors d'une tentative de coup d'État le 13 février 1976. Le général Mohammed avait renversé le général Yakubu Gowon le 29 juillet 1975.

Un climat de violence et de corruption

Un putsch perpétré sans effusion de sang le 29 juillet 1975 et, le 13 février 1976, une tentative de coup d'État manquée, suivie de 37 exécutions, sont les deux événements qui ont marqué une période durant laquelle a continué de prévaloir un climat de violence.