Extraordinaire, enfin, car le commando (composé d'Européens ralliés à la cause palestinienne et de Palestiniens) ne demandait rien, sinon la lecture d'un communiqué dénonçant pêle-mêle l'impérialisme américain, les forces réactionnaires de certains États arabes, le sionisme et les pays traîtres qui reconnaissent Israël.

Coups de feu

11 h 40, le 21 décembre 1975 : les délégations des pays membres de l'OPEP (une cinquantaine de personnes) sont réunies au siège de l'organisation, un immeuble de 7 étages de la Muigstrasse à Vienne. Quelques journalistes attendent l'annonce d'une révision du prix du pétrole brut. Ils voient passer, en direction de la salle de conférence. 5 hommes et une femme portant des sacs de sport.

Des coups de feu éclatent au premier étage, là où se tient la réunion. Cinquante personnes, dont 11 ministres représentant les États producteurs de pétrole, sont faites prisonnières. Un membre de la sécurité de l'immeuble, un policier autrichien et un délégué syrien sont tués au cours d'une brève fusillade. Un des terroristes, blessé, est évacué.

Dans la nuit, les terroristes obtiennent satisfaction : le gouvernement du chancelier Kreisky cède. Après avoir libéré les otages de nationalité autrichienne, les terroristes embarquent à bord d'un DC 9 à destination d'Alger, ayant récupéré leur camarade blessé.

À Alger, ils libèrent les cinq ministres non arabes, puis mettent le cap sur Tripoli. En vain, le commando attend un équipage de rechange pour repartir vers d'autres capitales arabes ; il a, semble-t-il, l'intention de libérer à chaque étape le ministre de l'État concerné, contre la lecture à la radio de son communiqué.

Les six terroristes obtiennent finalement le 23 décembre un autre appareil des autorités libyennes. Ils regagnent Alger, où ils libèrent leurs derniers prisonniers. On apprendra par la suite que leur chef était le fameux Carlos. Sa présence à la tête du commando de Vienne confirme la thèse de l'existence d'une organisation internationale de terrorisme.

Le mystérieux Carlos

C'est le 27 juin 1975 que le prénom de Carlos fait son apparition en première page des journaux ; il abat ce jour-là deux inspecteurs de la DST et un de leurs informateurs venus discuter avec lui dans son appartement du 9 de la rue Toullier, à Paris. Ce triple meurtre lance toutes les polices d'Europe sur les traces de l'insaisissable Carlos. On le voit successivement à Londres, à Paris, à Caracas, on le dit Libanais, Syrien, Péruvien. De son vrai nom Illitch Ramirez Sanchez, âgé de 27 ans, Carlos est le fils d'un célèbre avocat communisant vénézuélien.

Belgique

Bruxelles. 9 800 000. 320. 0,4 %.
Économie. PNB (72) : 3 664. Production : G (72) 109 + A (73) 125 + I (73) 115. Énerg. (*73) : 6 253. C.E. (72) : 44 % avec le Luxembourg.
Transports. (*73) : 8 093 M pass./km, 8 160 M t/km. (*73) : 2 389 500 + 280 500.  : 1 215 000 tjb. (73) : 3 644 M pass./km.
Information. (71) : 47 quotidiens. (73) : 3 662 000. (73) : 2 376 000. (72) : fréquentation : 29,8 M. (73) 2 503 000.
Santé. (71) : 15 500. Mté inf. (73) : 17.
Éducation. Prim. (68) : 1 008 444. Sec. et techn. (68) : 847 547. Sup. (71) : *145 524.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1830. Monarchie constitutionnelle. État communautaire et régional instauré le 18 décembre 1970 par l'amendement de la Constitution de 1831. Souverain : Baudouin Ier ; succède à Léopold III, après son abdication en 1951. Premier ministre : Léo Tindemans.

Les problèmes linguistiques et l'inflation, deux préoccupations qui demeurent

Le printemps 1976 voit fleurir les paroles historiques. Le roi d'abord, à l'occasion des festivités marquant le 25e anniversaire de son règne, déclare devant les Chambres législatives réunies que « fédérer c'est unir dans la différence acceptée et non pas dissocier dans l'affrontement ». Qui ne voit dans ces propos un acquittement à la fédéralisation de l'État ?

Le pays a vécu en 1975 sous le régime de la régionalisation provisoire. Il a attendu en vain de pouvoir passer à un régime définitif fixant un statut entre les communautés linguistiques, qu'il s'agisse d'une régionalisation poussée ou d'un fédéralisme à deux (Wallonie et Flandre, Bruxelles devenant une espèce de territoire d'État) ou à trois (Bruxelles devenant une troisième région).