Aussi en août 1975, le gouvernement adopte un plan de relance modeste (5,75 milliards de DM) essentiellement destiné à maintenir le niveau d'activité dans l'industrie du bâtiment et des travaux publics. Il reste sourd aux appels de ses partenaires européens qui le poussent « à faire plus ». Dans le même temps, le budget de 1976 contient des économies budgétaires et des augmentations de recettes supérieures à 13 milliards de DM ; la cotisation chômage passe de 2 à 3 % du salaire, les impôts sur les alcools et le tabac augmentent. Le pari du gouvernement consiste à penser que la reprise économique se fera sentir au moment où les économies budgétaires seront efficaces et que le budget de l'État n'aura plus besoin de jouer un rôle d'entraînement.

H. Schmidt estime avoir fait preuve d'un « immense courage » en prenant des mesures impopulaires dans une année électorale. Mais les syndicats critiquent ce plan qu'ils jugent « anti-social », comme les industriels qui l'estiment « insuffisant ». Cependant le gouvernement accorde le 16 janvier des allégements fiscaux d'un montant global de 300 à 400 millions de DM, surtout destinés aux petites et moyennes entreprises.

Les dirigeants de Bonn considèrent que, pour garantir une croissance stable de l'économie, une augmentation des investissements privés, donc une amélioration des bénéfices des entreprises aux dépens des salaires, est indispensable. Ils poussent les syndicats et les employeurs à conclure des accords salariaux modestes. Ils réussissent au début de 1976 puisque les premiers accords portent sur des augmentations allant de 5 à 5,4 %, alors que les experts prévoient une hausse des prix à peu près équivalente. Cependant, les revendications des ouvriers du Livre, qui, après une grève de plus de quinze jours, obtiennent des augmentations moyennes de 6,6 %, ouvrent une brèche dans la politique économique et salariale du gouvernement.

Sécurité

Le problème de la sécurité intérieure constitue un autre sujet de discussion entre la coalition gouvernementale et l'opposition. Le 24 octobre la majorité du Bundestag adopte, contre les voix de la démocratie chrétienne, un projet de loi visant à réglementer l'emploi des extrémistes dans la fonction publique. La coalition libérale-socialiste souhaite mettre fin aux abus constatés dans l'application de la décision des ministres-présidents des Länder et du chancelier, du 28 janvier 1 972, qui aboutissait parfois à une véritable chasse aux sorcières dans la recherche des ennemis de la Constitution. La démocratie chrétienne, qui trouve le texte trop libéral, le fait échouer à la chambre des États.

Le gouvernement fédéral et les États gouvernés par les sociaux-démocrates et les libéraux décident alors d'appliquer une législation relativement libérale, tandis que les États gouvernés par les chrétiens-démocrates s'en tiennent à une pratique très stricte à l'égard des extrémistes.

Alors que le deuxième train de réformes du Code pénal et du Code de procédure pénale sur la limitation des droits de la défense se heurte à une forte opposition des députés libéraux et sociaux-démocrates de gauche, le Bundestag adopte, le 16 janvier, deux nouveaux paragraphes du Code pénal qui créent une forme de censure, en punissant de trois ans de prison les auteurs ou distributeurs d'écrits « incitant à la violence contre l'existence de la République fédérale d'Allemagne ou ses principes constitutionnels ».

Ulrike Meinhof

Ulrike Meinhof, accusée du procès de Stuttgart intenté contre le noyau dur de la Fraction armée rouge, plus connue sous le nom de bande à Baader, est trouvée morte le dimanche 9 mai au matin, pendue aux barreaux de sa cellule. Celle qui passait pour la théoricienne du groupe s'est selon toute vraisemblance suicidée. Avec Andréas Baader, Gudrun Ensslin et Carl Jan Raspe, ses coïnculpés, elle avait passé dans les années 1970-1972 pour l'ennemi public numéro un. Accusée de 5 meurtres, plus de 50 tentatives de meurtres, de plusieurs attaques à main armée et attentats à l'explosif, elle risquait la détention à perpétuité. Sa mort provoque à Berlin-Ouest et à Francfort des manifestations brèves mais violentes qui ne réunissent qu'un petit nombre de jeunes gens.

Andorre

Andorre. 20 000. 44.
Information. (72) : *6 000. (69) : *1 700. (69) : 2 900 fauteuils ; fréquentation : 93 M.
Éducation. (69). Prim. : 1 850. Sec. et techn. : 804.
Institutions. Coprincipauté indépendante. Statut réglé par les paréages de 1278. Coprinces : Valéry Giscard d'Estaing, président de la République française, et Mgr Marti Alanis, évêque de Seo de Urgel. Julia Reig (tendance nationaliste) est réélu le 29 décembre 1975, syndic du Conseil général des Vallées.

Autriche

Vienne. 7 530 000. 90. 0,6 %.
Économie. PNB (72) : 3 752. Production (73) : G 120 + A 113 + I 121. Énerg. (*73) : 3 952. C.E. (72) : 19 %.
Transports. (*73) : 6 725 M pass./km, 10 486 M t/km. (*73) : 1 540 700 + 423 000. (73) : 566 M pass./km.
Information. (72) : 31 quotidiens ; tirage global : 2 460 000. (73) : 2 157 000. (73) : 1 779 000. (72) : 228 000 fauteuils ; fréquentation : 26,7 M. (73) : 1 841 000.
Santé. (72) : 15 888. Mté inf. (73) : 23,8.
Éducation. (71). Prim. : 912 615. Sec. et techn. : 415 041. Sup. : 66 401.
Institutions. République fédérale indépendante le 27 juillet 1955. Constitution de 1920 remise en vigueur le 14 mai 1945. Président de la République : Rudolf Kirchschlaeger, élu le 23 juin 1974 ; succède à Franz Jonas, décédé. Chancelier : Bruno Kreisky.

OPEP : 11 ministres arabes pris en otages

La propagande semble avoir été le mobile essentiel de l'extraordinaire affaire de Vienne. Extraordinaire, car pour la première fois une Conférence internationale a été le théâtre d'une prise d'otages. Extraordinaire puisque, pour la première fois encore, 11 ministres ont été fait prisonniers : Le bras de la révolution arabe (l'organisation palestinienne qui a revendiqué la prise d'otages) s'est retourné contre les représentants des pays frères producteurs de pétrole.