La vaccination antivariolique obligatoire a été abandonnée en juillet 1971 par la Grande-Bretagne et, à partir d'octobre de la même année, aux États-Unis. Dans ce dernier pays, la décision de vacciner ou non contre la variole appartiendra désormais au médecin, en fonction des circonstances. Peu auparavant, l'OMS publiait un communiqué précisant que dans les pays dotés d'une organisation sanitaire moderne les risques de variole sont devenus infimes. L'OMS estimait qu'à la fin de 1971 la variole n'existerait plus que dans cinq pays : l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Éthiopie et le Soudan. Ces pronostics ont été brutalement démentis par une brusque offensive de la maladie en Yougoslavie, au mois de mars 1972. Plus de 100 cas ont été signalés, dont au moins 5 mortels. Cette résurgence de la maladie permet de se demander s'il n'y a pas quelque risque, comme le font les pays anglo-saxons, à supprimer la vaccination massive avant une éradication mondiale de la variole.

La vague de grippes

Venant de l'est, comme chaque année, une vague de grippe a parcouru l'Europe durant l'hiver 1971-72. Provoquée comme l'an précédent par un virus de type Hongkong A2, l'épidémie a cependant revêtu un caractère bénin. En France, la plupart des caisses d'assurance maladie ont refusé de rembourser la vaccination antigrippale. Cette pratique a fait l'objet de vives critiques de la part du Comité national de prévention de la grippe. Il estime qu'une vaccination massive permettrait à la Sécurité sociale de réaliser des économies importantes en réduisant les frais pharmaceutiques et les arrêts de travail entraînés par cette maladie.

Alerte à la méningite

Une soixantaine de cas de méningite cérébro-spinale (dont quelques-uns mortels), survenus pour la plupart dans la région parisienne en décembre 1971 et janvier 1972, ont soulevé une vive émotion parmi les parents et les enseignants.

Il s'agit d'une forme de méningite causée par un microbe spécifique, le méningocoque, dont il existe plusieurs types. Le type A, actuellement en cause, est un germe fragile qui résiste mal en dehors de l'organisme. Il est transmis par les gouttelettes de la toux ou de l'éternuement et se répand surtout dans les collectivités d'enfants ou de jeunes (écoles, casernes). Cependant il n'entraîne pas de véritable épidémie, d'abord parce que la plupart des sujets contaminés sont déjà immunisés, ensuite parce que le microbe ne peut atteindre les méninges qu'en traversant la muqueuse du rhino-pharynx, quand elle porte une lésion.

C'est pourquoi la maladie apparaît pratiquement toujours comme une complication des rhino-pharyngites.

Prévention intempestive

La méningite cérébro-spinale est maintenant guérissable par un traitement à base de sulfamides et d'antibiotiques (sauf dans les formes fulgurantes, qui peuvent emporter le malade en quelques heures). Un communiqué du ministère de la Santé publique souligne que le nombre de cas signalés en France est sensiblement le même chaque année. Le mouvement de panique observé en janvier aurait été causé par des informations de presse relatives à plusieurs cas survenus dans le Val-de-Marne (dont l'un touchant exceptionnellement deux enfants d'une même famille), alors que les années précédentes aucune publicité particulière n'avait été faite à cette maladie. Il a provoqué une vague de mesures préventives — administration de sulfamides à des enfants sains et à des personnes de l'entourage des malades — qui auraient l'inconvénient, selon le même communiqué, de susciter l'apparition de souches résistantes au traitement curatif.

Un « réservoir » en Afrique

L'Organisation mondiale de la santé, qui voit les choses à l'échelle du globe, semble davantage préoccupée. Le méningocoque de type A a atteint la France après s'être disséminé sur le pourtour de la Méditerranée, à partir d'un réservoir situé en Afrique. Au cours du premier semestre de 1971, plus de 52 000 cas, dont 3 400 mortels, avaient été déjà signalés dans une vaste région du continent africain, centrée sur le Mali, et l'on s'attendait à une aggravation pour 1972. Dans ces pays où une hygiène insuffisante favorise la propagation des germes et où le sous-développement médical empêche l'administration en temps utile du traitement curatif, des essais vont être tentés pour l'emploi généralisé d'un vaccin.

Luxation de la hanche : dépistage dès la naissance

Trois mille enfants naissent chaque année, en France, porteurs d'une luxation congénitale de la hanche, qui, si elle était dépistée à la naissance, pourrait être éliminée totalement. Or, il existe un moyen de dépistage très simple, mais trop souvent ignoré. C'est une des informations apportées par le professeur Jean Judet aux journées nationales de la Société française de médecine périnatale, de fondation récente.